SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

5 octobre 2017 4 05 /10 /octobre /2017 23:18

Zaneto et Tonino, jumeaux séparés à la naissance se trouvent  simultanément, et à leur insu, en visite à Vérone pour rencontrer  leurs promises. Leur incroyable ressemblance va entraîner de multiples quiproquos.

Cette pièce, œuvre de jeunesse de Goldoni (1745), a un peu vieilli. Ses rebondissements et effets comiques ont été trop souvent utilisés depuis pour conserver toute leur efficacité. Si l'ensemble est quelque peu éculé, la vivacité du récit fonctionne encore. Il suffirait d'une pointe de finesse dans le jeu des acteurs, de la modernité dans la mise en scène pour redonner à cette pièce tout son charme.

Curieusement, le parti pris du metteur en scène semble tout autre. Le jeu des comédiens est outré surlignant excessivement la satire dessinée par Goldoni. Certains comédiens jouent particulièrement en force éliminant d'emblée la part émotionnelle qui existe aussi dans la pièce. Ils sont de plus desservis par des costumes et un maquillage disgracieux.  La scénographie parait curieusement vieillotte. Le décor aux atours faussement modernes prend trop de place. Le plateau devient trop petit, les acteurs qui s'agitent beaucoup paraissent empêchés dans leurs mouvements.

Jean Louis Benoît qui a mis en scène et adapté la pièce a choisi de moderniser, par petites touches, le vocabulaire utilisé mais cela sonne souvent faux. En revanche, il n'a pas fais le choix de supprimer certaines apartés entre les personnages et le public et qui, si elles avaient leur utilité face au public moins averti de l'époque, sur-expliquent de nos jours inutilement l'action. 

L'ensemble ne jouant que sur les effets comiques et la part guignolesque de la pièce tait la finesse de Goldoni et le portrait fait de la société vénitienne du 18ème siècle. Pour compenser notre frustration, on se raccroche à Maxime d'Aboville qui, dirigé comme ces camarades de jeu, ne dose pas assez sa partition à la Ugolin de Zanetto, mais dont le talent et l'incroyable capacité à passer d'un personnage à l'autre impressionne et amuse.

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