Lyn, Hafiz, Benjamin et Samuel viennent d'enterrer leurs parents dans des circonstances farfelues. De retour dans la maison familiale, ils trouvent Moussa et Lahcen qui leur apprennent que des émeutes ont lieu dans le quartier. Contraints de rester enfermés dans la maison, ils se retrouvent face à leur deuil et à leurs relations complexes alors qu'une militante anti-capitaliste s'invite chez eux.
Que la militante se nomme Louise Michel n'est pas un hasard. Baptiste Amman fait le choix de lier les difficultés des quartiers à la Commune. Un choix qui semble difficile à appréhender tant la pièce perd en efficacité lorsque cette part d'histoire intervient. Toute la partie contemporaine (la plus importante) est particulièrement séduisante. Les textes y sont forts et poétiques. Le propos y est clair et prenant. Les comédiens incarnent avec force leurs personnages et sont parfaits dans la gravité comme dans le burlesque. La scénographie est belle à la fois crue et éthérée, entre rêve et réalité. On est tout à fait séduit par cette curieuse histoire. Quand la Commune prend toute la place, on se perd un peu et on doute du réel intérêt du propos. Les états d'âme que Baptiste Amman attribue à Théophile Ferré ou Gustave Courbet sont biens moins intéressants que le malaise de ses héros contemporains et moins fort que le cri de Moussa. Au risque de décevoir l'auteur, on repart avec le souvenir vivace du destin de ce pavillon de quartier et on oublie bien vite la Commune.
A voir jusqu'au 25 novembre.
Des territoires (...d'une prison l'autre....) est le deuxième volet d'un triptyque débuté en 2013 avec Des territoires ( nous sifflerons la Marseillaise). La même fratrie est chaque fois mise en scène et leur histoire confrontée à un évènement historique : la révolution française, la Commune et la guerre d'Algérie pour le troisième volet à venir.