En Tchécoslovaquie, après la chute du mur, Véra dirige avec succès, d'une main de fer et sans état d'âme, une agence d'acteurs. Quand des anglais achètent son entreprise, elle garde son poste de directrice jusqu'au jour où le nouveau propriétaire la licencie.
Petr Zelenka dessine, à travers le portrait de Vera, une critique du capitalisme et de son inhumanité qui semble bien naïve. Mais, il est difficile d'apprécier réellement le niveau de qualité du texte et du récit tant la mise en scène étouffe tout.
Élise Vigier et Martial di Fonzo Bo semblent avoir voulu présenter un catalogue de tous les procédés de mise en scène à la mode : vidéo enregistrée ou live, cameramen sur scène, voile en 4e mur, vues sur les machines et les coulisses... On ne sait trop où poser le regard ou fixer son attention, tout se brouille. Ce trop- plein, qui tourne sur le cœur, ne dit rien. A cela s'ajoute un mélange de tonalités dont on ne perçoit pas la maîtrise et qui n'installe pas de vrai parti-pris. On oscille entre la satire, le burlesque, le boulevard, le drame, le pamphlet.
Sans la présence de Karine Viard qui joue sur tous les registres avec une vérité touchante, cette version de Véra nous aurait définitivement achevés.