SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 17:05

Daniel Auteuil interprète et met en scène le Malade Imaginaire dans une version que l'on imagine assez proche de ce qu'en faisait Molière. L'affliction, la manipulation et le romantisme se côtoient, tous trois baignés, dans le grotesque et la farce.

Totalement, perdu et manipulé, trop bon et trop crédule pour être maître de son propre jugement, le Argan d'Auteuil est, dans ses colères, ses émerveillements, ses inquiétudes et sa naïveté, proche de l'enfance. L'acteur s'en donne à cœur joie. Sans jamais tomber dans le sur-jeu, son interprétation est parfaitement dosée.  

Il s'est entouré de comédiens qu'il sert merveilleusement, sans les écraser. De la toute jeune interprète de Louison à Alain Doutey en passant par Aurore Auteuil, qui est parfaite en poil à gratter d'Argan, chaque comédien existe pleinement.

Ils évoluent dans les beaux et signifiants décors de Jean-Paul Chambaz et les costumes de Charlotte Betaillole. La mise en scène de Daniel Auteuil, par contraste avec l'énergie donnée aux déplacements de son entourage, souligne l'enfermement d'Argan. Et résume en deux scènes, celle sensible d'entrée et celle carnavalesque de l'épilogue, la tonalité de la pièce, à la fois burlesque et touchante. 

 

 

 

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