A Alger, dans les années 1990, alors que la guerre civile prend de l'ampleur, Nedjma, étudiante, dessine et vend des robes. En réponse à la violence des intégristes, elle organise un défilé de mode.
Que ses créations soient réalisées à partir du Haik, ce tissu de 5 mètres destiné à être porté par les femmes pour masquer leur corps, ajoute à la portée du symbole. Mounia Meddour célèbre les femmes dans leur volonté de résister à l'oppression et à rester maîtresse de leurs corps et de leur destiné.
Elle dose parfaitement son récit qui monte en tension. Après les rires et l'insouciance des premières minutes du film, l'angoisse s'installe par petites touches et une succession d'événements. L'étau se resserre sur Nedjma et ses amis. La réalisatrice joue avec les couleurs et la lumière pour figurer la liberté et ses oppresseurs. Dans sa photographie, elle magnifie la beauté de cette jeunesse qui se débat sous la belle lumière Méditerranée face aux femmes en tenue traditionnelle noire et les hommes en armes qui semblent presque irréels.
L'énergie et la fraîcheur des comédiennes, dont Lyna Khouri dans le rôle principal, emportent l'ensemble.