En 1960, à Chicago, Jack Mancini, pizzaiolo turbulent, entre à l'université puis à la Nasa grâce à son intelligence exceptionnelle.
Mélody Mourey nous présente un héros à l'Américaine qui pourrait sortir tout droit du cinéma populaire hollywoodien des années 90, un cinéma qu'elle a sans nul doute beaucoup regardé. Elle en convoque ici les recettes les plus efficaces dans une sorte de best-of entre film d'apprentissage et film catastrophe (Appolo 13, Will Hunting par exemples). Ainsi, la pièce enchaîne des scènes et événements, plus ou moins importants, qui nous semblent familiers, déjà vus à maintes reprises, sans surprise. Cela pourrait être gênant mais c'est une forme d'admiration pour ce savoir-faire, cette capacité à reproduire en compilation les codes et les scènes les plus efficaces, qui l'emporte. Le texte est du même acabit que les dialogues de ces films mais l'auteur n'oublie pas d'être drôle avec de bons mots et un comique de situation efficaces.
Côté scénographie, là aussi c'est le cinéma qui est convoqué. Pour décor des projections vidéos qui nous transportent de lieux en espaces. C'est là aussi très bien fait et favorise l'immersion. Le peu de mobilier présent est déplacé et escamoté par les comédiens qui ne chôment pas dans une mise en scène vive où tout doit s’enchaîner à la vitesse de la lumière, et ce, sans que le spectateur ne se perde. La troupe de comédiens avec en tête Jordi Le Bolloc'h dans le premier rôle, Nicolas Lumbreras (drôlement Splendid), Anne-Sophie Picard, Alexandre Texier, Valentine Revel-Mourosz et Eric Chantelauze, est excellente.
Bref, dans son genre, que certains rapprocheront d'un théâtre à la Michalik mais en plus efficace et plus frais, La Course des Géants fait très bien le job. C'est du divertissement pur, familial, sans plus de prétention.