François, entraîne son fils Émile, dans la recherche de Lana, épouse et mère. Elle fait partie des humains en cours de mutation animale.
Des hommes et des femmes voient leur corps muter, s'approchant de celui d'animaux, leur instinct animal prendre le dessus. Faut-il s'en inquiéter ? Faut-il les aider ou les exclure ? Est-ce un drame ou une nouvelle vie qui s'offre à eux ?
Thomas Cailley (Les Combattants) traite cette histoire surréaliste avec le soucis constant du réalisme. C'est ce traitement qui donne au film toute sa force. Il n'est pas question ici d'effets horrifiques, de spectacle. Et il n'est pas question de laisser chez le spectateur la place au doute. Tout cela est possible, pour preuves les réactions de la société, de Monsieur tout le monde jusqu'aux forces de l'ordre, sont semblables à celles qu'on peut ou qu'on a pu rencontrer dans certaines circonstances réelles. Ce soucis du réalisme crée l'émotion plus que l'effroi.
Si le film nous renvoit instantanément à l'idée d'une vengeance de la nature qui reprendrait le pouvoir sur l'invasion de l'Homme, très vite le récit nous évoque d'autres thèmes qui touchent notre époque, tels que l'acceptation de la différence, l'accueil de l'étranger, l'apprivoisement d'un corps différent d'une identité officielle...
La réalisation de Thomas Cailley offre de beaux moments oniriques et de poésie pure, laisse deviner plus qu'on ne les voit ses créatures étranges, présente la forêt, et sa rivière, entre ombre et lumière, dans tout son mystère et sa beauté.
Romain Duris est magnifique en type ordinaire prêt à tout pour sauver sa famille. Son sourire lumineux et son regard noir lui confèrent une humanité désarmante. A ses côtés, Paul Kircher, grand adolescent déguingandé entre convictions fortes et dénuement, est remarquable.
Un film ovni magnifiquement réussi.