En 1815, en France, Edmond Dantes, 22 ans, victime d'un complot, est arrêté le jour de son mariage avec Mercedes et emprisonné dans les cachots du château d'If.
Le roman-feuilleton d'Alexandre Dumas (écrit avec la collaboration d'Auguste Maquet) a déjà été de nombreuses fois adapté à la télévision et au cinéma avec plus ou moins de bonheur. Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patelliere s'attaquent à leur tour à ce pavé de 1500 pages, aventure aux multiples rebondissements et au héros iconique.
Et c'est contre toute attente une réussite. Tout d'abord dans l'écriture du scénario. Le récit, qui dure pourtant près de 3 heures, est d'une grande fluidité, d'une grande maîtrise, déroulant l'histoire en allant à l'essentiel des événements sans précipitation ou perte de sens, présentant les personnages sans en négliger, exposant malgré tout la diversité des sentiments. La première heure est en cela exemplaire. Du bonheur absolu à l'arrachement, de l'effondrement à la soif de vengeance, le spectateur est emporté dans la descente aux enfers de Dantès et est prêt pour la suite que le Comte de Monte-Cristo décrit ainsi "Ce n'est pas de la vengeance, c'est de la justice"
Décors en majesté, élégance des costumes, beauté des images, précision de la réalisation qui en amples mouvements de caméra comme au plus près des visages donne à voir les émotions, les tensions, les actes de bravoure et donne du rythme quand il le faut. Casting royal avec Pierre Niney très grand en Comte de Monte-Cristo, entouré de la toujours excellente Anaïs Demoustier, des non moins très bons Bastien Bouillon, Laurent Lafitte, Patrick Mille, Anamaria Vartolomei, Vassili Schneider et Julien de Saint-Jean. Dans des seconds rôles, plaisir de retrouver Stéphane Varupenne, Bruno Raffaelli, Pierfrancesco Favino et Julie Bona. Seul bémol à cette pièce de maître, la présence quasi incessante de la musique. Comme trop souvent dans ce genre de cinéma, les réalisateurs semblent manquer de confiance en leurs comédiens ou même en leurs images pour faire passer l'émotion voulue.
Cela ne parvient toutefois pas à gâcher ce grand spectacle de divertissement populaire, intelligent et de qualité comme Dumas semblait lui même les apprécier.