SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 20:45

12_years_a_slave.jpgEn 1841, Solomon Northup, musicien noir et libre de New-York, est enlevé et vendu comme esclave en Louisiane.  

En nous contant cette histoire vraie, Mc Queen réussi le pari de  créer le malaise et l'asphyxie chez le spectateur. Il fait de son film une sorte de catalogue des sévices qui régnaient dans les plantations du Sud. Cela semble son objectif ultime tout le long du film : témoigner de la violence physique de l'esclavage. Et l'effet est réussi, on étouffe et se résigne au rythme de Solomon.

On peut, cependant, reprocher à ce film, très physique, un déficit en psychologie des personnages. Les souffrances du corps l'emportent largement sur celles de l'esprit qui sont très peu exposées. Les relations tissées entre les esclaves ne sont pas non plus réellement traitées et le personnage de Michael Fassbender, en sudiste totalement cinglé, laisse à penser que tous les exploiteurs étaient intellectuellement déficients, ce qui disculperait le rôle de la société toute entière.

La scène finale  qui, sans grâce, fait place à une émotion facile semble d'autant plus superficielle. Il eut été bien plus fort de clore le film sur la scène de la libération de Solomon et "de l'abandon" de ses collègues de détention.

Un bon film mais certainement pas le chef d'oeuvre qu'on veut nous vendre.

PS : le film vient de recevoir l'Oscar du meilleur film

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