Gwenaël Morin adapte "Les Justes" de Camus au théâtre Bastille.
Il s'appuie sur l'oeuvre de Camus pour démontrer les similitudes de l'engagement des terroristes et des comédiens. Selon Morin, les comédiens tout comme les personnages des Justes s'investissent avec passion et excés et se mettent en danger dans le but de changer la vie.
Ainsi, ce n'est pas tout à fait à une représentation des Justes que Morin nous invite mais à la représentation de comédiens jouant "Les Justes". Deux pièces en une en quelque sorte puisqu'à aucun moment la pièce de Camus n'est éclipsée par le montage de Morin.
Mais là où Camus ne prend pas vraiment position, Morin, lui, affiche son opinion en dénonçant (de façon un peu enfantine) l' usage de la violence qu'elle soit légale ou non. Lui, il a choisit le théâtre.
Les comédiens parfaits (mention spéciale pour les filles) savent en 3 secondes sortir de la dramaturgie de la pièce de Camus pour nous plonger dans les affres de la création puis nous ramener vers Les Justes.
Bien qu'ovni et sans doute blasphéme pour les puristes, Les Justes de Morin séduisent jusqu'au bout.