En 2000, Olivier Adam écrivait, bien avant le presque Goncourisé "Falaise", un 1er roman troublant, de ces livres à la fois simples et marquants qui ne vous quittent jamais tout à fait.
En 2006, le même Olivier Adam co-signe le scénario de "Je vais bien, ne t'en fais pas" adaptation cinématographique de sa première oeuvre.
O drâme ! Combien de livres déjà transposés à l'écran ont engendré des navets!
Et comment y traduire les non-dits, souffrances et subtilités des sentiments décrits par Adam sans tomber dans l'image voyeuse, la miévrerie ou l'émotion facile ?
O miracle ! Car oui, Philippe Lioret ("Mademoiselle" avec Bonnaire et Dutronc, c'était déjà lui) fait honneur au livre, peut-être même un peu plus que ça encore.
Ceux qui ont déjà lu ce joli roman, qui connaissent le secret qu'il renferme, qui savent le désespoir et la force de Lili, la culpabilité de son père, les larmes de sa mère, se laisseront encore emporter par ce film, découvrant de nouveaux sens aux mots écrits par Adam.
Ceux qui sont vierge de cette histoire, se laisseront aussi prendre par la vie de Lili qui nous parle, entre émotion et rire, de l'amour filial et fraternel, du poids du secret et de l'absence.
"Je vais bien, ne t'en fais pas" =est aussi ou tout autant ou plus encore, une sacrée découverte, le genre de celle qui nous cueille sans qu'on s'y attende. Une révélation qui se nomme Mélanie Laurent. De tous les plans ou presque, elle porte le film. Elle ne joue pas Lili, elle est Lili. S'il n'y avait qu'une raison pour aller voir ce film, ce serait elle. Le reste du casting ne dénote pas. Kad Merad, le Kad de "Kad et Olivier" est parfait de sobriété, Isabelle Renault comme toujours très juste, quant à Julien Boisselier, il nous offre quelques beaux moments de grâce.
PS : Toi César, qui a si souvent la mémoire courte, souviens-toi, quand février sera venu, de Mélanie Laurent.