Piégée.
Piégée par les critiques excellentes pour ne pas dire dithyrambiques, je suis allée voir le dernier James Bond : "Casino Royal". On m'avait promis un retour aux origines, façon Sean Connery, je rêvais déjà à un nouveau Goldfinger.
Certes, il est bien fini le déferlement de gadgets en tous genres. Comme à la belle époque Bond fait avant tout appel à son ingéniosité (et beaucoup à ses muscles) pour battre ses adversaires.
Mais, le James Bond de Casino Royal est un bourin qui se maitrise mal. Aucune trace du charisme, de l'élégance et du flegme Britanique de l'agent au Service de sa Majesté. Aucun sourcil relevé au dessus d'un oeil ironique. Et quand il séduit c'est uniquement pour récolter des infos sans prendre la peine de profiter vraiment du moment ou pire encore il tombe amoureux.
On trouve quand même quelques bons mots et une belle joute oratoire avec la belle que James convoite, une Eva Green splendide, bien plus qu'une simple James Bond girl et qui donne au traditionnel role féminin du film une place de choix. Daniel Graig n'est pas mauvais non plus et on sent chez lui une certaine profondeur. Mais, les scénaristes en voulant humaniser le personnage n'ont pas réussi à échapper au ridicule de certaines scènes où le vernis du super-héros craque.
Aussi, les longueurs ne manquent pas et les scénaristes empilant rebondissements sur rebondissement s'enlisent. Aucun scénario écrit comme il se doit ne mérite 2h18 de film.
On notera aussi l'accompagnement musical bien lourdingue et le thême musical bien éloigné des classieuses compositions d'un John Barry.
Cependant et curieusement, Casino Royal n'est pas un mauvais film. Mais ce n'est pas un James Bond. Il a juste le mérite d'être plus Bond que les daubes servies par Pierce Brosnan et consorts ces 20 ou 30 dernières années. Il est vrai qu' on part de bien loin.
Malgré tout, je continue de penser que le, pourtant satirique, OSS117 de Jean Dujardin reste le meilleur Bond qu'on est vu depuis Sean Connery.
*Curiosité du film la forte présence d'acteurs français : Eva Green dabord, Simon Abacarian ensuite et enfin Isaach de Bankolé qu'on n'avait pas vu depuis un bon moment*