Tout d'abord et avant tout, c'est la voix qui interpelle. Une voix étrange, fragile et forte, au bord de la rupture mais qui sait pourtant se faire puissante quand la musique le demande.
Ensuite, l'écriture aux mots choisis là où les paroliers d'aujourd'hui, pour la plupart, ne vont pas. Des textes poésie, mélancoliques et troubles. Des histoires d'alligatore, d'indien, de sycomore ou de marins d'orient... pour dire la vie, l'amour, la mort.
Enfin la musique, mélodies écrins de choix pour ces poémes et cette voix émouvante. Evidemment, les 12 titres de cet album ne sont pas tous aussi enchanteurs. Certaines mélodies et plus encore certains arrangements tombent dans la variété facile. Mais, la qualité des quelques autres suffisent à excuser ces facilités.
A l'Européen, mercredi 23 mai, les chansons étaient particulièrement bien servies par des arrangements musclés rock. Et les quelques titres laissaient doux prenaient une plus grande valeur encore au milieu de cette énergie nouvelle. Aussi, il y avait un violoncelle.
Côté présence, Daphné assure sans trop, ni trop peu. La voix est parfaite, fragile et tendre, étrange encore.
Ce soir-là, était sa première scène parisienne avec "Carmin". Le public, beaucoup de gens du métier, observateurs généralement froids, a salué Daphné et ses musiciens par une ovation debout. C'est rare.