SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 18:33
serge-gainsbourg-vie-heroique-0Joey Sfaar s'attaque au génie Gainsbourg et évite presque le danger.
Astucieux, Sfaar ne prend pas le risque de se lancer dans un biopic classique où il risquerait de tomber dans l' hagiographie plan plan. Il contourne le piège en détournant légérement son sujet. Il ne parle pas tout à fait de la vie de Serge Gainsbourg mais de la légende Gainsbourg. Et cette légende qui n'est jamais bien loin de la réalité, il en fait un conte en y intégrant une marionnette sorte de poil à gratter, de double négatif de Serge.
Ce traitement original est la qualité essentielle du film et son véritable intérêt. Pour ce qui est du récit pur, Sfaar excelle dès qu'il évoque la légende avec un grand L, Gainsbourg, peintre maudit, Gainsbourg, pianiste de bar, Gainsbourg et Juliette Greco,  Gainsbourg et Brigitte Bardot. Puis, arrive l'époque Jane Birkin et là, comme s'il touchait au sacré, Sfaar n'ose plus. L'insolence et l'originalité de son traitement cède le pas à l'ordinaire et la magie n'opère plus. Jusqu'à la fin du film et celle de Serge Gainsbourg, Sfaar ne retrouve plus l'esprit de sa première partie.
Dommage. Sans cette frilosité soudaine, Sfaar aurait rééllement réussi son film.

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