Propriétaire terrien endetté, Ivanov, autrefois jeune homme brillant, joyeux et aimant, promène un spleen insondable, Bien que souffrante, Anna, son épouse lumineuse et aimante, tente de redonner vie au jeune homme qu'elle a connu. Mais celui- ci la rejette et la nie, préférant se perdre au contact de la bourgeoisie dégénérée.
Evidemment, il y a la beauté et la noirceur du texte de Tchekhov qui conte comme personne l'effondrement de l'aristocratie russe, sa folie et sa médiocrité et la mélancolie slave. Mais l'écrin qu'offre Luc Bondy à cette première pièce de l'auteur magnifie sans doute un peu plus l'oeuvre. La mise en scène, la scénographie, les décors sont impressionnants. Rien que visuellement, le spectacle nous emporte. Dans cet emballage particulièrement soigné, les 20 comédiens sont tous remarquables, du figurant aux premiers rôles dont Marina Hands (Anna Petrovna) et Micha Lescot (Ivanov) tous deux captivants mais aussi Victoire du Bois (Sacha) et Ariel Garcia Valdes (le comte Chabelski). Ils interprètent merveilleusement leurs personnages désabusés en quête malgré tout de sentiments meilleurs, loin de cette province d'une malveillante médiocrité. On reste suspendu pendant plus de 3 heures devant la beauté de cette représentation. Du théâtre qui donne envie de retourner très vite au théâtre.