SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 00:01

Kinship-www.zabouille.over-blog.com.jpgA la seconde où Isabelle Adjani apparaît me vient le souvenir du personnage d'Édith Scob dans "Les yeux sans visage". Il faut quelques minutes pour que cette pensée aussi inattendue que dérangeante s'efface et laisse place à une attention soutenue pour la pièce. Le texte confirme rapidement que les auteurs contemporains disposant d'une belle plume ne sont pas légion. L'intrigue sans aucune originalité se tisse à grosses ficelles, les sentiments se dessinent à gros traits et les situations sont dignes d'un mauvais roman de gare. Les voix off évoquant les pensées des personnages ou celle d'Adjani clamant Phèdre avec une emphase surannée ajoutent au ridicule. 

Les scènes courtes (22 en 1h45...) se succédent séparées par des "noirs" permettant les changements de décors que le metteur en scène a heureusement voulus très épurés n'ajoutant donc pas de lourdeur à la lourdeur. Il habille tout de même le vide global d'un immense écran vidéo positionné en fond de scène. Les jolies images noir et blanc projetées apportent une pointe d'esthétisme à l'ensemble. 

Isabelle Adjani adopte un jeu grandiloquent totalement décalé par rapport au  ton porté par le texte et celui adopté par ses partenaires, Niels Schneider et Vittoria Scognamiglio, qui s'en sortent avec honneur en jouant avec vivacité et une simplicité moderne plus approprié à ce style théâtrale.

Une pièce qu'on oubliera vite pour conserver d'Isabelle Adjani de bien meilleurs souvenirs.

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