Marc Hollogne propose depuis près de 30 ans des spectacles qu'il nomme cinéma-théâtre. Un écran de cinéma occupe la moitié de la scène sur lequel des acteurs filmés (Mathilda May, Michel Jonasz et Rufus) donnent la réplique aux comédiens physiquement sur scène qui peuvent à tout moment, eux aussi, entrer "dans" l'écran. La synchronisation entre l'écran et la scène est parfaite et de la salle on finit par perdre ses repères et on ne sait plus très bien distinguer le réel du virtuel.
L'illuminé se situe aux débuts de la révolution industrielle et est prétexte à dénoncer les excès du tout technologique. Le récit déjà un peu compliqué par un texte très riche (très bien écrit mais pas simple) est construit d'une façon qui encombre le propos et lui fait perdre un peu de son intérêt. Cependant, les astuces et bons mots ne manquent pas et donnent souvent lieu à sourire.
Mais, le spectacle vaut surtout pour sa prouesse technique et la poésie que véhicule le cinéma-théâtre. Quant aux comédiens, à commencer par Marc Hollogne, ils sont d'une qualité irréprochable et poursuivent le spectacle jusqu'à la sortie du théâtre où ils attendent les spectateurs pour les saluer une dernière fois.