21 juin, Alix, en tournée théâtrale à Calais, revient à Paris quelques heures pour passer un casting. Dans le train, ses yeux croisent à plusieurs reprises ceux d'un homme qui voyage seul lui aussi.
Jérôme Bonnell qui a écrit le scénario pour elle, offre à Emmanuelle Devos un beau portrait de femme au terrain de jeu infini. Et comme Emmanuelle Devos est une comédienne géniale, sans doute la plus douée de sa génération, cela marche à fond. C'est un plaisir de tous les instants de la voir à l'écran déployer une palette de jeu si riche sans que jamais on y voit de démonstration. Elle porte le film de bout en bout, jusqu'à nous sauver d'une certaine forme d'ennui. Car en face d'elle se trouve un Gabriel Byrne dont on imagine très mal comment il pourrait séduire Alix en un seul regard. Totalement amorphe, il semble regarder Emmanuelle Devos en spectateur sans savoir qu'il est censé jouer lui aussi. L'émotion que le couple devrait provoquer ne traverse pas l'écran. Même l'usage un peu lourd de Vivaldi et Mozart en soutien des scènes sensibles ne change rien. On regrette d'autant plus, que le réalisateur parsème son scénario de quelques scènes burlesques très réussies portées par Emmanuelle Devos et des seconds rôles dont le toujours excellent Laurent Capelluto.
Un film à réserver donc aux admirateurs d'Emmanuelle Devos.