Le Musée d'Art Moderne de Paris consacre, jusqu'au 24 août, une rétrospective à Lucio Fontana. Environ 200 oeuvres de ce peintre-plasticien italien réalisées entre 1930 et 1968 sont présentées de façon chronologique.
Sculpteur de formation, Fontana fut une figure importante du mouvement spacialiste. Il a connu la notoriété grâce à ses toiles fendues à coups de cuter ou déchirées au poinçon. Ces peintures occupent la majeure partie de l'exposition donnant, auprès des moins sensibles à cet art, une sensation de répétition assez forte. Elles attirent à nouveau notre attention lorsqu'elles sont grattées, en métal, ou que Fontana leur ajoute de la lumière. Dans ses dernières toiles, le peintre-sulpteur superpose les plans, explore la bidimensionnalité.
Plusieurs sculptures sont exposées, figuratives ou non, colorées mais mates ou sombres mais lumineuses. Celles en céramique semblent en mouvement. Cette étrange sensation efface le côté kitch du support pour ne laisser place qu'à la grâce du geste. On peut aussi admirer l'impressionnante maquette d'une porte en bois parcemée de scultures où l'on retrouve ce sens du mouvement. Ce projet pour la cathédrale de Milan ne sera jamais accepté.
On ressort de l'exposition sans trop savoir quoi penser de cette oeuvre si diverse mais avec pourtant en tête quelques pièces marquantes.