Ce sont près de 200 oeuvres choisies parmi les miliers réalisées par Niki de Saint-Phalle qui sont exposées à l'occasion de cette très belle rétrospective. On découvre tout d'abord ses tableaux-assemblages de jouets, outils, ustensiles de cuisine... puis de couteaux, lames et révolvers, collés sur des toiles blanches. Assemblages d'objets en tout genre qu'on retrouve aussi chez les mariées aux allures de Peau d'âne dont on ne sait trop si elles sont issues d'un conte de fée ou d'horreur.
Elles sont suivies des mères dévorantes, femmes au visage aplati et difformes, évoquant la mère castratrice de l'artiste. Vient ensuite sans doute la plus belle salle où sont majestueusement exposées les nanas, immenses, fantasques et libres. On peut y voir les trois danseuses réalisées en mosaïque présentées sur un plateau tournant, les nanas noires - le nana power étant soeur du black power - la nana verte et son sac à main....
A l'image de cet espace magnifique, toute l'exposition bénéficie d'une très belle scénographie. Éclairage soigné, mise en place aérée, présence visuelle et sonore de l'artiste dans toutes les salles à travers des vidéos d'interview ou de séances de travail. Les oeuvres dites des Tirs, réalisées à la carabine, occupent la deuxième grande salle des galeries. On peut notamment y admirer l'impressionnant et apocalyptique King Kong. Oeuvre grandiose qu'on pourrait observer pendant des heures. Le rêve de Diane est présenté pour la première fois dans une salle dédiée permettant aux visiteurs de la découvrir dans tous ses détails. L'exposition se termine en offrant une belle place aux créations publiques et architecturales de l'artiste tels le parc des Tarots.
L'ensemble, remarquable aussi par sa mise en place, permet de prendre connaissance de la diversité de l'étrange univers de l'artiste entre fantaisie et gravité et d'en découvrir la richesse et la qualité. Un très beau voyage.