"Woyzeck" est un classique de la littérature allemande. Bon...
Pour pallier mon ignorance et pour le plaisir d'assister à une nouvelle mise en scène de Gwenael Morin je me suis rendue au théâtre Bastille.
"Woyzeck" est une pièce inachevée et fragmentaire (y'a des petits bouts aux 4 coins) de Georg Büchner qui raconte l'histoire d'un soldat malmené par un entourage qui profite de sa naïveté et de sa pauvreté. Sa concubine et mère de son enfant le trompe à la vue de tous. Trahi par celle qu'il aime et usé par les manipulations et le mépris des autres, Woyzeck, mené par un excés de lucidité, se précipite dans la folie.
Le texte de Büchner (en tous cas sa traduction) porte des moments magnifiques. L'écriture est belle et le propos vous emporte. Les moments méchamment drôles sont nombreux sans que l'on sache très bien si face au drâme de Woyzeck on peut en rire.
La mise en scéne de Morin déborde d'idées géniales saisissantes. Comme toujours dans un décor anachronique et quasi inexistant, les comédiens dégueulent d'énergie. L'engagement physique est impressionnant et n'empiète aucunement sur la qualité du jeu. Grégoire Monsangeon dans le rôle de Woyzeck est fascinant, Julian Eggerickx toujours aussi flippant et Virginie Colemyn est juste irrésisistible et les autres se baladent au même niveau.
Alors, il est vrai que la fin traîne un peu en longueur et que la pièce gagnerait sans doute à perdre un petit quart d'heure.
Mais, il n'en est pas moins vrai qu'une fois encore Gwënael Morin nous cueille avec sa mise en scène ludique, pleine de surprises loufoques et ses comédiens géniaux à l'énergie folle.