Seul sur la scène de la grande salle du théâtre de la Bastille, Rodolphe Dana se glisse dans la peau de Ferdinand Bardamu et nous emmène dans la campagne française pendant la guerre de 14, en Afrique Equatoriale, à New-York et Détroit, avant de terminer l'aventure par son retour à Paris.
Sur le plateau, entouré des hauts murs noirs du théâtre, six tables de métal, seules, qui, sur leurs pieds, couchées ou debout bien droites, accompagnées par la lumière diffuse ou clinquante des projecteurs, dessinent le décor de ces trois voyages. Le comédien joue pleinement les scènes, marchant au pas, rampant, se déshabillant sous la chaleur tropicale, découvrant tête levée la ville verticale, se démenant dans les ateliers de l'usine Ford, s'accoudant aux bars, louchant sur les filles. Adoptant la gouaille du héros de Céline, ses enthousiasmes de courte durée et sa misanthropie, Rodolphe Dana capte d'emblée notre attention et nous emporte dans ce voyage initiatique pendant 1h40 de théâtre de grande qualité.