SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 23:55

Clément Hervieu-Léger met en scène la dernière pièce, considérée comme testamentaire, de Tchekhov. L'auteur russe y conte l'évolution d'une société, la fin d'une époque, la fin de l'aristocratie, l'ascension du peuple. Décrivant plus le drame de la perte que l'éveil d'un nouveau monde.

En Russie, au début du XXe siècle, Lioubov revient, après 5 années de fuite à Paris, dans son immense propriété. La faillite oblige à la vente de sa cerisaie mais Lioubov dans une futilité immense et une nostalgie qui la hante refuse l'évidence. Lopakhine, fils et petit-fils de Moujik, propose de lui venir en aide.

Il est rarissime de ne pas succomber à la grâce et au génie de la troupe du Français. Ce soir sur la scène Richelieu, tous les ingrédients semblent réunis pour que la magnifique pièce de Tcheckhov nous fasse chavirer encore. Mais la magie n'opère pas, l'émotion ne passe pas.

Assez rapidement, la chorégraphie des comédiens interpelle. Ils ne semblent pas synchronisés. Leurs placements et déplacements sur scène qui ont sans doute pour but d'exprimer une certaine effervescence et la folie du désespoir semblent brouillons et nuisent à la lecture de la pièce. Dans l'acte trois, où l'action se situe entre un salon et la salle de bal, la mise en scène ne parvient pas a faire exister les deux espaces ensemble. La salle de bal en arrière plan joue trop fort et les comédiens au devant de la scène sont peu audibles. Dans les moments où le spleen s'exprime, la mise en scène surligne excessivement l'émotion. Les comédiens se retrouvent en situation de surjouer sur une musique totalement incongrue.

Nos si grands comédiens, Eric Génovèse, Florence Viala, Julie Sicard, Sébastien Pouderoux, Anna Celvinka, Rebecca Marder, Michel Favory, pour ne citer qu'eux, semblent dépourvus de leur génie et de celui de la troupe. Adeline d'Hermy tire son épingle du jeu, parvenant à nous toucher. Très vite on se raccroche à elle et encore un peu plus à Loïc Corbery qui nous rappelle que nous sommes bien dans la grande maison. Dans le rôle de Lopakhine, il est excellent, portant toute l'émotion.

 

 

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