SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:36

Hamm, vieillard, aveugle coincé dans un fauteuil roulant et Clov, son serviteur et fils adoptif, semblent être les derniers hommes sur une planète où toute vie a disparu.  Hamm convoque ses parents pour les punir de l´avoir placé là, en appel à un Dieu qui n´existe pas, pleure les rêves qu´il ne fait plus, se conte l´histoire d´une rencontre avec un enfant qu´il a vu grandir, martyrise Clov le seul qui lui donne encore l´impression d´exister.

Beckett interroge le sens de la vie et plus largement l´utilité de l´Humanité toute entière. Une vie terrestre qui est sans recours où l´absurde domine où la seule beauté vient de la nature, du soleil et de la mer. Son pamphlet fait place à un humour féroce particulierement bien servi ici par le génialissime Denis Lavant. Il donne à Clov une démarche accidentée par des jambes raidies par la douleur et précipitée dans le soucis de répondre aux demandes de Hamm. Ses silences sont imposants. Face à lui, dans un fauteuil roulant au centre de la scène, Frédéric Leidgens est magistral. Son phrasé précis fait merveilleusement bien entendre le texte de Beckett. Peter Bonke et Claudine Delvaux incarnent les parents de Hamm.

La mise en scène de Jacques Osinski et le décor qui se révèle derrière l´impressionnant rideau de fer du théâtre affirment l´enfermement et l´isolement des deux personnages. Une étrange odeur de moisie, la couleur grise des murs, les fenêtres hautes quasi-inaccessibles, les containers rouillés et la lumière blafarde et aveuglante du plafonnier oppressent un peu plus.

A voir jusqu´au 5 mars 2023 du mardi au dimanche à 19h.

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