/image%2F1565334%2F20230305%2Fob_364492_63dd2798c1f08-la-dame-de-la-mer-c-vinc.jpg)
Géraldine Martineau, pensionnaire de la Comédie Française, met en scène la pièce du dramaturge Norvégien Henrik Ibsen. Elle y interprète également avec force le personnage principal d'Ellida mariée à un homme bon, plus âgé, déjà père de deux jeunes filles, le docteur Wangel. Sa vie pourrait être paisible si un mal étrange ne la rongeait, la ramenant sans cesse vers la mer.
Cette pièce entre réalisme féministe et onirisme, semble, si l'on se base sur le peu de fois où elle fut montée en France, extrêmement complexe à mettre en scène. La proposition ici ne convainc pas tout à fait sans que l'on sache très bien si cela est dû à la pièce elle même ou aux partis pris ici.
Géraldine Martineau relève la gageure de faire cohabiter maison, fjords, mer, marécages et montagnes dans une scénographie efficace de Salma Bordés et une très belle mise en lumière de Laurence Magnée.
Les jeunes comédiens du Français, Elisa Erika, Léa Lopez et Adrien Simion sont parfaits. Alain Lenglet dans un rôle décalé et Clément Bresson font le job. Géraldine Martineau est incandescente dans le rôle d'Ellida. Tandis que Laurent Stocker déçoit, ce soir en tout cas. Son interprétation très détachée l'est trop, alors que le personnage s'inquiète de voir s'éloigner sa bien aimée au point de convoquer son ami Arnholm interprété par le très bon Benjamin Lavernhe.
A plusieurs reprises, sur de courts échanges, les acteurs ne jouent pas tout à fait dans le même rythme. Ils ne semblent pas bien calés. Cela se joue à peu mais les comédiens de la CF nous ont habitué à une plus grande précision. Est-ce dû au peu de répétitions accordées à la pièce qui est considérée comme une reprise (elle était prête à être jouée avant que le confinement ne vienne tout arrêter, depuis 5 des 8 acteurs ont changé) ? Aussi, les scènes du couple Ellida - Wangel sont très répétitives et on lit mal les sentiments qu'Ellida porte à son ancien amour trahi. Est-ce dû à la traduction ?
Il y a beaucoup de belles choses dans cette proposition de Géraldine Martineau mais il manque un "je ne sais quoi" pour que l'ensemble nous emporte totalement.