SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

18 mai 2023 4 18 /05 /mai /2023 12:06

L'histoire d'une transfuge de classe du XVIIIe contée par une transfuge de classe du XXe siècle. Maïwenn ne s'en cache pas. Sur de nombreux points, elle se sent proche de Jeanne du Barry. Cette paysanne, mal née mais éduquée qui devient la favorite du roi, ressemble à celle qui fut la favorite du nabab du cinéma. Ainsi, la réalisatrice propose un portrait, parcellaire et romancé, de la courtisane-comtesse dans lequel la comédienne se met en scène avec complaisance.

Dès les premières minutes du film,  le simplisme dans l'écriture du récit dit par la voix off surprend tandis que la qualité de la photographie, des décors et des costumes réjouissent. Ces deux impressions perdureront pendant tout le film. Les dialogues ne brillent pas, et surtout pas ceux du Roi (Johnny Depp, très bien) qui ne parle quasiment pas. Le récit oscille entre Versailles pour les Nuls et romance à l'eau de rose, avec les méchants très méchants et le petit personnel complice. Mais, curieusement, la réalisation efficace s'empare de Versailles et donne à voir, son immensité baignée de lumières comme ses recoins, dans l'ombre, pour aimer ou pour comploter. Pour qui connait l'oeuvre de Maiwenn, le rythme posé, presque lent surprend. On ne s'ennuie pas tout à fait mais on ne se passionne pas non plus. Tout semble anecdotique jusqu'à la présence dans des seconds rôles aux partitions restreintes de Marianne Basler, Noémie Lvovsky, Pascal Grégory et Micha Lescot. Les prestations de Benjamin Lavernhe, d'India Haïr, de Melvin Poupaud et de Pierre Richard, qui bénéficient de plus de visibilité, ravivent un peu notre intérêt.  Mais l'interminable épisode final sur la mort du roi achève de confirmer le faible intérêt de cet ouvrage.

 

 

 

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