Elle leur avait promis un projet pour leur rendre hommage. Après être sortie de son silence le 7 février 2024 et la création d'une adresse email à destination de toutes les victimes, Judith Godreche a reçu 5 000 témoignages qui disaient "moi aussi". L'actrice - réalisatrice a réuni 1 000 d'entre elles, surtout des femmes et quelques hommes, sur une grande avenue parisienne. Regroupés, emmitouflés, les visages graves, les mains sur la bouche, sur des sons organiques et la guitare folk de Faux Amis, sur une voix off qui cite quelques témoignages, puis visages souriant, main dans la main, dansant, sur une musique aux envolées de cordes, ils et elles incarnent les enfants violentés, le silence et la honte qui les oppressent et enfin la libération par la parole et la solidarité. Tess Barthélémy qui danse entre elles, semble représenter une nouvelle génération qui se lèvera contre le silence et que, on l'espère, la société saura protéger.
Le film se termine sur des statistiques édifiantes dont celle-ci : 160 000 enfants sont violés chaque année.
Ce court-métrage de 17 minutes présenté en ouverture de la section Un certain Regard au Festival de Cannes, n'est pas une oeuvre cinématographique majeur dans sa forme mais elle marque avec une certaine poésie le début d'une révolution sociétale majeur dont Judith Godreche est une des têtes de proue.
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