SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

1 décembre 2024 7 01 /12 /décembre /2024 21:03

De nos jours, à Tahiti, en Polynésie française, la rumeur de reprise des essais nucléaires bruisse. De Roller, le haut-commissaire veille.

Entre boîte de nuit, hôtel de bungalows, église, compétition de surf, spectacle traditionnel... De Roller, représentant d'un État paternaliste, colonialiste, en Mercedes et costume blanc, donne son avis sur tout, négocie, roule des mécaniques avec désinvolture, s'impose en territoire conquis et se met à scruter la mer à la recherche d'un sous-marin nucléaire.

Dans ce film à la tonalité très singulière, Benoît Maginel semble comme un poisson dans l'eau. Il est.l' élément clé qui nous ouvre les portes de cette étrange histoire.

Le récit alterne scènes de cinéma pur et séquences semblant prises sur le vif, proches du documentaire. Le film tout en dessinant le contexte de l'île, suivant De Roller dans ses différentes représentations, sème le trouble.

Pacifiction est visuellement très travaillé, marquant. Les plans de nuit, particulièrement, évoquent des photographies rétro-éclairées, les scènes de discothèque des peintures psychédéliques. La lumière noire est aussi utilisée. Le rose-orangé des débuts et fins de journée est aussi très présent. Certains plans semblent mêler image et peinture. Le travail sur le son interpelle également par son efficacité à imposer les atmosphères.

Un film étrange et intrigant.

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