Dans le Jura, Michel évite de justesse un ours qui traverse brusquement la route. Son pick-up dans une course folle percute une voiture arrêtée sur le bas côté. Résultat : deux morts et un magot.
Après sa très réussie comédie romantique Tout le monde debout et sa plutôt ratée comédie familiale Rumba la vie, Franck Dubosc se lance dans un thriller tragi-comique. Dans la veine de l'excellent Poupoupidou, son scénario plonge Monsieur et Madame Tout le monde dans une histoire de cadavres, gangster et gros sous.
Le film démarre sur les chapeaux de roue maniant, avec une certaine aisance, violence et comédie, mais s'essouffle un peu dans sa deuxième partie. On rit bien volontiers des réactions plus ou moins réfléchies des deux héros Cathy et Michel mais le sentimentalisme, cher à Dubosc, nuit à la férocité du scénario.
Le dessin des personnages est suffisamment cocasse pour maintenir l'intérêt du spectateur. La grande force du film réside dans ses excellents interprètes : Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin et la participation d'Emmanuelle Devos et Anne Le Ny. Le maillon faible revient à Franck Dubosc, acteur, dont la palette de jeu est bien trop limitée pour le rôle et l'ambition du film. Il devrait se concentrer sur le travail de réalisation qui nous semble déjà suffisamment exigeant pour l'occuper pleinement. Ainsi, la réalisation honorable, qui donne à voir la beauté des paysages jurassiens, peine parfois à maintenir le rythme du film.
Bref, Un ours dans le Jura présente des défauts mais suffisamment de qualités pour qu'il mérite d'être vu en salle.