Winnie, enterrée jusqu’à la taille, se réveille pour une nouvelle journée. Elle se réjouit du beau jour que voilà et remplit le temps par des occupations répétitives, dont sa préférée : la conversation. Elle abreuve Willie, son mari mutique et unique interlocuteur, d’un flot de paroles ininterrompu. Les jours se suivent, tous semblables et Winnie s’enfonce irrémédiablement.
Le texte de Beckett est drôle et étrange sans être opaque. Catherine Frot est parfaite dans le rôle de cette cinquantenaire engluée dans une vie monotone et dénuée de sens. Le corps contraint, tout passe dans la voix et l’expression du visage. Le peu de geste doit être précis. Elle donne à Winnie une fraîcheur et une joie de vivre qui par contraste accentue la part absurde et surréaliste de la pièce et l’irréversibilité du destin de l’héroïne.