SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 22:05

une-separation.jpgCela fait bien longtemps que le cinéma ne nous avait pas offert d’accompagner des personnages aussi parfaitement dépeints au coeur d'une histoire si bien écrite, dans son extrême simplicité et la complexité qui en découle. Par petites touches, peu nombreuses mais marquantes, dés son début, le scénario installe, avec une efficacité rare, la personnalité de chacun des héros. Puis, tout au long de l’histoire, chaque action et réaction des personnages, combat ou renoncement, dans la violence, la douceur ou la réflexion, chaque battement de cils nous parlent d’eux et aussi de la société Iranienne, du poids de la religion, de l’émancipation ou non des femmes, de la place des hommes, d'une certaine lutte des classes mais avant tout de ces héros-là dans cette culture-là.

La mise en scène ne fait pas d’esbrouffe. Vive et au plus près des comédiens - tous exceptionnels, enfants, adultes ou vieillards - elle accompagne les personnages, laissant toute la place à leur droit d’expression.

Quel bonheur, alors qu’il est si facile au visionnage de tous ces films fait au kilomètre de prendre à défaut les scénaristes qui donnent dans la facilité quite à défigurer leurs personnages, quel bonheur de voir Une Séparation rester à tout instant fidèle à ses héros, les respectant dans ce qu’ils sont jusqu’au dénouement.

C’est sans doute la plus grande qualité d'Une Séparation : ses héros ne sont jamais trahis par leur créateur.

C’est leur force et celle du film, un chef d’œuvre du genre.

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