SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

24 décembre 2021 5 24 /12 /décembre /2021 19:14

Rahim est en prison depuis 3 ans car il doit de l'argent à son beau-père. Par hasard, il se retrouve en possession d'une somme qui pourrait inciter son créancier à retirer sa plainte.

Farhadi tisse, une nouvelle fois, sa toile autour d´un événement presque banal qui entraine ses héros dans une spirale infernale. Son récit aux multiples rebondissements est d'une mécanique implacable. Il emprisonne ses héros dans des décisions cornéliennes où se jouent l'honneur et la réputation si importants dans la société iranienne. Il dessine l'affrontement de personnages, ambiguës, mais dont les prises de positions sont entendables. Tous prisonniers d'une société où l'argent fait et défait des vies, efface les décisions de justice. Farhadi donne un fils à son héros, un jeune garçon bègue. Comme souvent dans ses films, l'enfant s'interroge, observe la folie des adultes et essaye de leur faire retrouver la raison.

La réalisation élégante offre de beaux plans sans jamais voler la vedette au récit. Ses acteurs sont tous parfaits d'Amir Jadidi, dans le premier rôle, jusqu'au jeune comédien qui interprète le fils de Rahim.

De retour en Iran, après un décevant film tourné en Espagne, Asghar Farhadi retrouve la grâce et l'humanisme qui marquent son œuvre.

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