Mehdi Idir et Grand Corps Malade proposent un biopic chronologique, découpé en chapitres dont les titres, qui reprennent ceux de chansons, sont écrits sur une page de cahier, ce qui n'annonce pas un geste artistique d'une grande puissance. La période de l'enfance est traitée au pas de course, énumérant les évènements sans grâce. On est ainsi informé dès le départ que le film ne révolutionnera définitivement pas le genre.
Ensuite, le film conte la hargne de réussir du chanteur, son abnégation, ses choix heureux ou malheureux de ses débuts difficiles, durant lesquels il rencontrera deux personnages clés : Pierre Roche (Bastien Bouillon surprenant) et Edith Piaf (Marie-Julie Baup excellente). Le scénario déroule les étapes clés de son ascension de 1941 à 1960 (le concert de la consécration à l'Alhambra) en les illustrant des chansons de Charles sans qu'on sache très bien si la chronologie des évènements et des chansons est respectée. Les réalisateurs passent rapidement sur certains événements mais usent pour d'autres de redondances dont on ne comprend pas l'utilité.
Les années suivantes sont contées encore plus rapidement semblant là uniquement pour illustrer les tubes du grand Charles. Les réalisateurs choisissent de finir le film sur une période où le chanteur ayant atteint son objectif de gloire et venant de perdre son fils est en proie à la dépression. Curieux.
Exception faite de la présence de Tahar Rahim, impressionnant sans que sa prestation ne prenne le dessus sur son incarnation, le film s'oubliera vite.