28 novembre 2013
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Peut-être était-ce un mauvais soir ?
Luchini sort de scène après 1h15 de représentation. La pièce de Florian Zeller a lorgné d'un bout à l'autre du mauvais côté du boulevard. Du même auteur et dans le même style théâtral, nous avions pourtant aimé "La Vérité" à la mécanique démoniaque et tellement drôle. Pour cette Heure, l'auteur ne pare ces personnages secondaires, l'ouvrier polono-portugais, le voisin homo, le fils punk hargneux, d'aucune finesse. Peut-être, est-ce cette écriture (ou absence d'écriture) qui ne favorise pas le jeu juste chez les comédiens ?
L'intrigue d'une grande simplicité ne laisse aucune place à la surprise, tout est prévisible mais pourquoi pas. La montée en puissance malheureusement ne se résume qu'à une montée de la puissance sonore des comédiens qui jouent de moins en moins et crient de plus en plus. Autour de 4-5 bonnes saillies les dialogues affligent et la forte tendance à la répétition lasse un peu. Tous ces cris et cet écho, est-ce par crainte que le public ne comprenne pas ?
Quand les personnages commencent à se battre et le décor à s'écrouler, on se dit que cette pièce est une satire, celle du théâtre de boulevard dans ce qu'on peut en faire de pire : sans imagination et sans esprit. 25ième degré, tentative de caricaturer la caricature ou grosse paresse de Zeller ?
Quant à Fabrice Luchini, il joue avec une certaine lassitude, sans se donner vraiment. D'ailleurs, cette absence d'engagement nous renvoie sans cesse à Pierre Arditi qui, lui, en donne 100 fois plus dans le même genre d'exercice. Peut-être que Luchini, qui a déjà joué cette pièce au printemps dernier, est las de cette récréation, de ce joujou de piètre qualité et qu'il ne pense déjà plus qu'à Céline qu'il retrouvera bientôt ?
Peut-être était ce un mauvais soir ?
Publié par zab
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Théâtre - Danse
22 novembre 2013
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23:11
Invitation inattendue au Casino de Paris ce soir, me voici au concert de Carla Bruni. L'avantage quand on assiste à la prestation d'un artiste pour lequel on amasse les a priori négatifs, c'est que, si on s'oblige à jouer la carte de l'honnêteté, on peut se surprendre à être agréablement surpris. Donc, on oublie la première Dame, on oublie Nicolas, on oublie les minauderies qui l'âge avançant deviennent insupportables et on se concentre sur le souvenir élogieux d'un premier album qu'on n'a plus écouté depuis longtemps.
A la découverte de la mise en scène, ça ne démarre pas très bien. Après une entrée en ombre chinoise un peu surannée, sur la jolie "Déranger les pierres", la chanteuse prend place loin du bord de la scène, derrière un arc de cercle de lumières posées au sol comme une mise à distance du public. Le décor fait de deux tapis et d'une incongrue bibliothèque, en ambiance cosy, ne convainc pas plus. Au fond, un écran sur lequel seront régulièrement projetées, en accompagnement des chansons, des vidéos sans doute voulues dans un style épuré, arborant la poésie de la simplicité, mais qui sonnent plutôt "vite fait, vite expédié". La simplicité, c'est compliqué. L'ensemble est habillé de façon très heureuse par une belle lumière. On sent chez la chanteuse une réelle volonté de casser la froideur naturelle qu'elle dégage par un comique de répétition plutôt distingué. Mais la fébrilité qui transpire, une fébrilité de débutante en scène, l'entraîne dans une tendance à la précipitation peu propice à l'intimité.
Malgré toutes ces imperfections, le talent transpire. Il faut bien se l'avouer l'artiste a une belle plume et le voile de sa voix grave lui confère un velours bien agréable. D'autant plus appréciable qu'en scène l'interprète révèle une justesse et une belle capacité à pousser sa voix. Cerise sur le gâteau, Carla Bruni qui joue de la guitare sur la plupart des titres est accompagnée d'un autre guitariste et d'un pianiste-trompettiste. Et cette petite formation propose sur la plupart des titres une orchestration relevée qui sort les titres du dernier album de leur mortelle fadeur. Alors évidemment, la reprise de "Si la photo est bonne" de Barbara n'est pas géniale car trop chantée et pas assez jouée (il y avait pourtant de quoi faire pour une femme de Président) et le "Douce France" en version Italienne n'a que peu d'intérêt, mais ce n'est pas très important. Au final, on est surpris d'être séduit.
PS : on remarquait dans le public une ambiance "fan club" assez inattendue ainsi que la présence de Danielle Thomson, Emmanuelle Seigner et Roman Polanski. On relève aussi les applaudissements et les acclamations provoquées par la chanson "Mon Raymond" et par la présence de Nicolas Sarkozy.
Publié par zab
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Musique
11 novembre 2013
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16:10
Arthur Vlaminck, jeune homme brillant, est embauché comme scribe par Alexandre Taillard de Worms, aux Affaires Étrangères. Commence alors la découverte d'un monde étrange, exigeant, fantasque et bourré d'embûches.
Bertrand Tavernier adapte ici la bande dessinée "Quai d'Orsay" créée par Antonin Baudry alors que celui-ci travaillait auprès de Dominique de Villepin au ministère des affaires étrangères. On découvre les coulisses d'un ministère, l'effervescence qui y régne, l'abnégation des hommes d'état et la mégalomanie d'un ministre.
Le film est à la fois hilarant tant les situations et dialogues sont extrêmement drôles et effrayant tant on imagine que la peinture du ministre est proche de la réalité.
La riche distribution des seconds rôles est excellente (Niels Arestrup, Alix Poisson, Bruno Rafaelli, Julie Gayet, Thomas Chabrol, Anaïs Demoustier, Marie Bunel, Thierry Fremont, Didier Bezace, François Perrot ...). En première ligne Raphaël Personnaz est parfait en candide. Et si on peine un peu avec Lhermitte, qui, bien qu'il ne démérite pas, ne s'efface que difficilement derrière son personnage, la partition qu'on lui donne à jouer n'en est pas moins hilarante.
Les deux heures de film se regardent avec gourmandise et un réel intérêt sans le moindre ennui.
Publié par zab
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Cinéma
9 novembre 2013
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18:29
Le couple sous toutes ses coutures dans la violence, la sensualité, la tendresse, l'euphorie de la rencontre, le drame, la banalité du quotidien. Un sujet vu et revu qui nous faisait craindre le pire.
Mais, ici les échanges entre les personnages parcourant les 17 sketchs sont le plus souvent drôles et bien vus. La scénographie qui mélange vidéo, accompagnement sonore, effets de lumière, mobilier ultra minimaliste et une mise en scène très chorégraphiée participent sensiblement au charme singulier de la pièce.
Ce bel habillage est un écrin de choix pour Audrey Dana et Sami Bouajila tous deux exceptionnels dans des rôles exigeants physiquement et d'une grande variété d'émotion.
Une bien belle surprise.
Publié par zab
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Théâtre - Danse
7 novembre 2013
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21:30
En juin 2011, après avoir reçu 100.000$ par la Conférence Ted, JR lançait son nouveau projet artistique : Inside Out.
Le concept est aussi efficace que simple : inviter le monde entier à se prendre en photo, et à coller le portrait format poster dans un espace public. Une façon d'humaniser nos murs ou carrément d'exister dans certaines contrées moins démocrates que la notre.
Pour participer deux solutions. Se connecter sur le site insideoutproject.net, télécharger son portrait et attendre que JR vous renvoie votre photo (participation financière : 20$) que vous collerez où vous voudrez. Ou pour les plus chanceux, rejoindre JR et son équipe dans l'un de ses méga happening.
Pour la deuxième solution et pour les parisiens, c'est jusqu'au lundi 11 novembre que ça se joue. A l'occasion de la sortie du film "Inside Out" qui lui est consacré, JR investit le Palais de Tokyo et le parvis de la BNF avec son photomaton géant. Ceux qui auront du temps devant eux pourront se faire tirer le portrait, coller leur photo avec
JR lui même peut-être et ainsi participer pleinement à l'évènement.
Les autres profiteront de la beauté de cette éphémère, mais non moins, réjouissante oeuvre d'art participatif.
D'autres photos de JR au Palais de Tokyo dans l'album photos "Street Art Paris 2".
Plus d'infos et de photos de street art sur le blog ArtStreetic.
Publié par zab
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Street-Art