SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Ce dimanche soir, au show Case, Marc Lavoine était l'invité d'honneur d' Eugène Perma. Accompagné au piano par l'excellent Alain Lanty, il a offert 1 heure de concert dans lequel figurèrent en bonne place quelques uns de ses plus grands tubes et étrangement deux titres de Michel Delpech.
La voix bien en place, la présence assurée et amicale, le chanteur a su dans cette configuration plus qu'acoustique assurer l'ambiance et créé l'enthousiasme chez un public pas forcément acquis d'avance. Le public de coiffeur et coiffeuses ont repris en cœur, tel le premier fan club du chanteur, l'ensemble des titres. On peut en déduire que Marc Lavoine est un chanteur pour coiffeurs et coiffeuses ou plus sérieusement que Marc Lavoine est un chanteur populaire, de ceux dont on connaît par cœur, sans très bien savoir comment et sans déplaisir, tous les refrains et même certains couplets. Un bon moment donc.
Bérénice aime Titus qui aime Bérénice. Mais Titus empereur de Rome ne peut épouser une étrangère et Bérénice est reine de Palestine. Entre eux, le prince Antiochus qui n'en conservera pas moins son statut d'amoureux déçu.
Gwenaël Morin s'empare de la magnifique pièce de Racine. Il en conserve fidèlement le texte superbe et l'habille de sa systématiquement enthousiasmante mise en scène. C'est vif, rapide, le mouvement des corps est essentiel tant dans la course que dans l'immobilité soudaine. Les personnages se débattent, se résignent et se débattent encore. Les comédiens touchent une fois encore à la grâce :Julian Eggerickx (Antiochus), Barbara Jund (Bérénice), Grégoire Monsaingeon (Titus) etUlysse Pujat (Arsace, Phénice, Paulin).
Le public vibre pendant 1h30 entre émotion et surprise sans que l'admiration pour tout ce talent ne nuise au voyage.
En 1958, en Allemagne, Hanna, 35 ans, porte assistance à Michael, 15 ans, qui fait un malaise dans la rue. Ils se revoient et deviennent amants.
Le premier intérêt du film réside en la présence de Kate Winslet, comédienne dont le talent ne cesse de nous emballer. Elle interprète avec finesse la brutalité et l'étrangeté de son personnage mécanique que la beauté d'un texte ou d'un chant d'enfant peut émouvoir aux larmes. Le jeune Michael Kross est très bien également tout comme Ralph Fiennes.
L'autre intérêt du film sont les questions qu'il pose sur la culpabilité sous toutes ses formes, celle qui mène à effectuer les pires horreurs, celle des survivants, celle d'un peuple, d'un pays, celle d'aimer un monstre parce qu'on a rencontré sa part d'humanité.
Le défaut du film réside dans son traitement un peu Hollywoodien qui manque parfois de finesse notamment dans les scènes finales.
The reader est l'adaptation du roman de Bernhard Schlink.
New-York, un « vieux » chorégraphe reçoit chez lui un jeune couple venu l’interviewé. Tel est le point de départ de « grand écart » une pièce qui sans être totalement désagréable n’ apporte rien au répertoire. L’intrigue est cousue de fil blanc et si quelques répliques font mouche elles le doivent surtout à la qualité des comédiens. A commencer par Thierry Lhermitte qui dans le rôle casse gueule du chorégraphe efféminé déjoue tous les pièges inhérents au personnage. C’est un réel plaisir de le voir sur scène. Valérie Karsenti joue son rôle comme il faut mais sa partition ne lui laisse que peu d’occasion de donner place à son talent. François Feroleto hérite du rôle sans doute le plus difficile avec un personnage tout en excès. Il remplit sa mission et s'accorde avec ces deux partenaires.
Bref, voilà une gentille pièce qui doit tout à ses comédiens.