SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Rami Farah à réuni Yadan Draji, Rani Al Masalma et Odai Al Talab, tous les trois activistes Syriens, qui de 2011 à 2013, ont filmé la révolution à Deraa.
Farah leur projette une partie des vidéos qu'ils ont eux-mêmes réalisées dès les premiers jours de la révolution et les invite à les resituer et à les commenter.
Les trois hommes expliquent leur soucis constant de documenter la révolution et le massacre perpétré par Bachar Al Assad sur son peuple.
L' Histoire s'écrit, entre chagrin, douleur, colère mais aussi rire, au fil des visionnages et de leurs récits. Récit de leur quotidien de journalistes citoyens mais surtout récit du vent de liberté qui s'est levé aux premiers jours des manifestations, de la répression de plus en plus violente jusqu'à devenir massacre, des missions vaines de l'ONU, des tirs sur les manifestants pacifistes, des bombardements des maisons, de la peur d´être arrêté, des techniques des forces de sécurité et des snipers pour tuer, de la mort de leurs amis...
Tourné en 2020, ce documentaire dresse un état des lieux de la situation politique, économique et humanitaire de l'Afghanistan à la veille du retrait des troupe américaines et occidentales et du retour des talibans au pouvoir. Face aux négociations entre les forces en présence, aux enjeux politiques internationaux, au fallacieux argument de "paix", le peuple afghan n'est que partie négligeable.
"Le 23 juin, ça fera sept ans que Soren est mort. C’était mon fiancé. Il avait 29 ans. Son cœur a cessé de battre - une mort toute simple, un hasard statistique"
Ainsi débute l'histoire que nous conte Maïa Mazaurette dans ce podcast natif de 7 épisodes. A priori ce sujet plombant n'est pas très engageant. Pourtant, la beauté du texte faussement simple, la tonalité de la voix de la conteuse, la musique d'Alex Finkin et la réalisation de Fabrice Laigle font de ce podcast un moment suspendu tout particulier.
A Brive, Emma et Anaïs, deux jeunes filles de 13 ans que tout oppose, milieu social, niveau scolaire, gestion émotionnelle, sont amies. Le documentaire les suit pendant 5 ans dans leurs études, leurs vies de famille, leurs amours, leurs amitiés.
Pendant 2h05, les séquences se succèdent sans commentaires, sans contextualisation ou témoignages directs des deux jeunes filles. Si cela fonctionne à peu près avec Emma qui semble avoir une vie assez linéaire, le processus pêche à dessiner le portrait d'Anais qui fait face à une vie plus complexe et plus riche. On aurait aimé la suivre avec plus d'attention.
Adolescentes vient de recevoir le César du meilleur documentaire.
En 2011, quand la révolution pacifiste éclate, Waad el Kateab est étudiante à l'université d'Alep. A partir d'avril 2012 et jusqu'en décembre 2016, Waad filme la guerre que Bachar el Assad et son allier russe livrent à la ville d'Alep.
Ses images témoignent des massacres perpétrés sur une population de civils, hommes, femmes et enfants, à coups de tortures et de balles dans la tête, de bombardements aériens, de tirs de chars, de famine. Son film raconte aussi la lutte pour la liberté plus forte que la peur, la culpabilité de donner naissance et d'élever des enfants dans ces circonstances, la force et la folie de l'espérance, la rencontre de Waad avec Hamza, son mari, médecin héroïque, la première année de sa fille Sama, la vie avec ses amis, compagnons de lutte, la mort partout dans la ville et les hôpitaux qu'on bombarde, le regard des enfants en première ligne de cette ignominie. Et dit qu' "essayer de vivre une vie normale à Alep est une forme de lutte."
Pour "Sama", comme "Eaux Argentée" de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, est l'édifiant témoignage du crime contre l'humanité perpétré par Bachar el-Assad et ses alliés russes contre son peuple.