SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Sur les hauts plateaux Tibétains, Vincent Munier, photographe animalier, emmène l'écrivain Sylvain Tesson à la recherche de la panthère des neiges.
Le film documente cette quête mêlant réflexions des deux protagonistes et images d'animaux magnifiques surpris dans leur quotidien.
Dans les premiers temps, le duo intéresse surtout dans l'apprentissage de l'affut par Sylvain Tesson. Puis, très vite le commentaire de l'écrivain et, dans une moindre mesure, l'accompagnement musical gênent. Alors que le commentaire semble dénoncer la bêtise de l'homme moderne face à cette nature en danger, il est surprenant de voir que c'est surtout celui-ci qui est mis en avant dans le documentaire. La scène finale s'attardant sur l'émotion des deux hommes confirme cette impression
La beauté des animaux et la tension de la quête de la panthère des neiges méritaient plus de retenue.
La Cravate raconte l'histoire de Bastien, 20 ans, militant FN.
Les réalisateurs ont suivi Bastien pendant la campagne des élections présidentielles de 2017. Ils mixent ces scènes de militantisme avec celles de Bastien découvrant le texte de la voix off qui accompagne les images du documentaire.
Les réalisateurs déroulent ainsi le portrait de ce jeune militant en prenant soin de montrer que celui-ci leur a donné son aval, en l'amenant à s'interroger sur ses choix politiques et ses actions, en lui faisant avouer un passé qu'il préfèrerait taire.
Ce procédé, certes original, installe un sentiment de malaise. On s'interroge sur la situation dans laquelle les réalisateurs placent ce jeune homme qui, même si l'on se situe à l'opposé de sa vision de la France idéale, nous semble piégé et traité sur une tonalité assez méprisante. On pense à Balzac et ses Illusions Perdues. Sauf qu'ici il ne s'agit pas d'un personnage de roman.
Rami Farah à réuni Yadan Draji, Rani Al Masalma et Odai Al Talab, tous les trois activistes Syriens, qui de 2011 à 2013, ont filmé la révolution à Deraa.
Farah leur projette une partie des vidéos qu'ils ont eux-mêmes réalisées dès les premiers jours de la révolution et les invite à les resituer et à les commenter.
Les trois hommes expliquent leur soucis constant de documenter la révolution et le massacre perpétré par Bachar Al Assad sur son peuple.
L' Histoire s'écrit, entre chagrin, douleur, colère mais aussi rire, au fil des visionnages et de leurs récits. Récit de leur quotidien de journalistes citoyens mais surtout récit du vent de liberté qui s'est levé aux premiers jours des manifestations, de la répression de plus en plus violente jusqu'à devenir massacre, des missions vaines de l'ONU, des tirs sur les manifestants pacifistes, des bombardements des maisons, de la peur d´être arrêté, des techniques des forces de sécurité et des snipers pour tuer, de la mort de leurs amis...
Tourné en 2020, ce documentaire dresse un état des lieux de la situation politique, économique et humanitaire de l'Afghanistan à la veille du retrait des troupe américaines et occidentales et du retour des talibans au pouvoir. Face aux négociations entre les forces en présence, aux enjeux politiques internationaux, au fallacieux argument de "paix", le peuple afghan n'est que partie négligeable.
"Le 23 juin, ça fera sept ans que Soren est mort. C’était mon fiancé. Il avait 29 ans. Son cœur a cessé de battre - une mort toute simple, un hasard statistique"
Ainsi débute l'histoire que nous conte Maïa Mazaurette dans ce podcast natif de 7 épisodes. A priori ce sujet plombant n'est pas très engageant. Pourtant, la beauté du texte faussement simple, la tonalité de la voix de la conteuse, la musique d'Alex Finkin et la réalisation de Fabrice Laigle font de ce podcast un moment suspendu tout particulier.