Ce week-end, France 3 nous propose de nous plonger dans l'intimité de l'Affaire Villemin.
Intimité des victimes Christine et Jean-Marie Villemin, intimité de la justice égarée et de la police ripoux, intimité de la presse déchaînée et sans scrupule, intimité de Laurence Delcourt reporter dépassée et écoeurée par ce qu'on lui fait faire, par ce qu'elle voit et qui se débat.
L'Affaire Villemin ça fout la trouille et des sentiments trés forts comme le dégoût et la honte mais aussi la compassion et le respect.
Dégoût de la Presse en meute qui se jette sur les Villemin et ne recule devant aucun stratagème pour sortir le scoop. A commencer par Jean Ker, reporter-photographe pour Paris Match qui en échange de photos exclusives fait écouter aux Villemin certains procés verbaux qui accusent Laroche (que tuera quelques semaines plus tard Jean-Marie Villemin...).
Interviewé à Arrêt sur Images ce dimanche, il était quasi sans regret, inconscient de l'irresponsabilité et de l'ignominie de son comportement tout le long de cette affaire. N'en tirant aucune leçon, par contre, très fier de ses photos et de ses scoops...
Jean-Michel Bezzina, ensuite, correspondant à la fois pour Agence France Presse, RTL, Le Parisien, France Soir..., il lance les accusations fantaisistes sur Christine Villemin et s'acharne sur elle.
Honte de notre police et de notre justice (bien que depuis l'affaire Outreau, le juge Lambert fasse figure de petit joueur dans le cercle des incapables...),
Honte pour Marguerite Duras, vieille folle à la plume assassine.
Honte de la nature humaine qui mène les hommes aux comportements les plus vils et les plus lâches, perdant la raison et étrangers à toute forme d'empathie.
Compassion pour Christine et Jean-Marie Villemin qui ont survécu à l'invivable : mort par assassinat de leur enfant, infamie de la presse, acharnement de la police, errement de la justice et de ses experts, accusation du pire, séjours en prison, suspicion portée par l'opinion publique pendant des années, poussés à la vengeance aveugle.
Respect pour Christine et Jean-Marie Villemin, celui que l'on doit à tous ceux qui se sont battus seuls contre tous, passant de l'état de victimes à celui d'accusés.
On ne sait toujours pas qui a assassiné le petit Grégory.
Mais, on a bien identifié qui sont les bourreaux de ses parents.
L'avocat des Villemin s'adressant à la presse dira :
"L'assassin du petit Gregory peut se réjouir il n'a plus besoin d'envoyer de lettres anonymes pour torturer ses parents, vous vous en chargez."