SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 21:22

Dans 15 jours, Anders aura terminé sa cure de désintoxication. Il quitte son centre une journée pour se rendre à un entretien d'embauche à Oslo. Il en profite pour revoir des amis et d'anciennes connaissances.

Joachim Trier nous présente 24 heures dans la vie d'un toxicoman tout juste sevré des drogues mais toujours en prise avec son mal de vivre. Les rencontres de cette journée forment le portrait d'une jeunesse qui peine à passer de l'adolescence au statut de jeune adulte. Les responsabilités qui en résultent, les rêves auxquels il faut renoncer, la nostalgie de l'enfance, la liste des échecs qui s'allonge sont autant de raisons de flancher. Le film repose sur le regard de son héros et sans la mise en scène aérienne de Triers et plus encore le charisme de Danielsen Lié Oslo 31 août aurait pu nous perdre en chemin. Mais, il n'en est rien. On reste accroché aux basques d'Anders, espérant jusqu'au bout pour lui le meilleur.

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 13:45

2-days-in-NY-copie-1.jpg

Julie Delpy plonge à nouveau Marion et sa famille française au contact des Américains. Cette fois c'est la famille de Marion qui vient lui rendre visite. 5 ans après Two days in Paris, on la retrouve chez elle à New York. Elle vit avec son fils Lulu et son nouveau boy friend, Mingus, animateur radio. 

Jeannot son père, sa sœur Rose et le boy friend de celle-ci vont envahir et bousculer le couple franco-américain.

 Le choc des cultures est dessiné ici à gros traits, tant la famille de Marion est barrée. Les Français sont toujours obsédés de bouffe et de sexe et les Américains puritains et sages. Julie Delpy enchaîne clichés sur clichés dans un joyeux bordel absolument réjouissant. C'est bavard, rapide et désopilant. On retrouve Alexia Landeau dans le rôle de Rose et dans le rôle du père, Albert Delpy, veuf à la vie comme à l'écran. Julie Delpy rend ainsi hommage à sa mère, Marie Pillet, excellente dans Two days in Paris et dont la présence-absente plane sur le film. Seul bémol, léger, la naïveté du monologue finale en voix off sur l'importance de profiter des gens qu'on aime tant qu'ils sont là. Les deux scènes finales, drôles et poétiques ne nécessitaient pas cette explication de texte. Cette réserve, tout à fait dispensable mise de côté, on conserve un film loufoque, très drôle et excellemment interprété.

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 16:26

cloclo.jpg"Cloclo" souffre, comme beaucoup de film aujourd’hui d’une narration mal dosée, sans point de vue et sans âme.

 

Le scénariste a choisit, sans grand sens créatif, une narration chronologique.

La première partie du film dédiée à l’enfance et à l’adolescence en Egypte, puis l’exil et les premières années en France est contée vitesse grand V par une succession de saynètes. Le film ne se déroule pas vraiment comme un récit mais plutôt comme un catalogue, une collection de vignettes. La narration est au minima et rate ce qui était l’occasion d’une tentative d’explication de la psychologie du personnage, à l’âge où tout est fondateur. Après cette première partie, Claude François nous demeure toujours étranger et, à moins d’être un fan absolu du chanteur, on est déjà en manque d’empathie avec le héros du film.

Et ce n’est pas avec la deuxième partie que la sympathie va se créer. Il est là question des premiers succès dans les années 60 puis du Claude François de tous les excès, celui des années 70 et de la médiatisation. Claude François est devenu un type odieux, égoïste, ingrat. Invivable. Là aussi, les scènes se succèdent en catalogue. Puis, plus on approche des dernières années, plus le réalisateur s’attarde et tente un vrai récit, mais trop répétitif.

On peut reconnaître aux auteurs du film le courage d’avoir dessiné un portrait sans concession bloquant, malheureusement, toute sympathie possible. Du coup, les rares émotions ressenties sont causées par les personnages secondaires victimes plus ou moins consentantes du chanteur.

 

Scénario mal ficelé donc jusqu’à la place laisser à la musique. On se doute bien qu’il est peu probable qu’un biopic sur Claude François se passe sans musique mais ici les titres sont placés sans aucune subtilité dans leur quasi-entièreté, arrivant comme un cheveu dans la soupe sur des scènes ou montage vidéo-photos. C’est interminable. Aussi, on s’étonne d’entendre « Comme d’habitude » à 3 reprises ! 1ière fois à la création de la chanson (scène un peu ridicule au bord de la piscine), la 2 ième transformée en « My Way » par Sinatra et la 3ième mix des deux versions interprété par Claude François au Royal Albert Hall. Ca fait beaucoup. Quant à la musique additionnelle, on a connu Alexandre Desplat mieux inspiré.

La réalisation est alerte sans être formidable avec toutefois 2 plans séquences et 2-3 idées sympas. L'ensemble sonne quand même régulièrement un peu faux, un peu bande dessinée. Les comédiens sont investis mais l'écrin ne les aide pas. C'est un peu surjoué. 

 

Un film raté donc sur un sujet pourtant en or. Dommage.

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 20:01
Take Shelter de Jeff Nichols

Curtis vit avec sa femme et sa petite fille, sourde, une vie heureuse. Pourtant, une angoisse chaque jour un peu plus oppressante l'envahit.

Michael Shannon, scrutant le ciel, seul contre tous, est particulièrement impressionnant dans sa capacité à nous faire ressentir son angoisse. Nichols parsème sans cesse le doute. Curtis perd t-il la tête ou perçoit-il ce que les autres ne voient pas ? La petite musique de David Wingo sert parfaitement le doute. Le récit (scénario de Jeff Nichols) est mené avec une efficacité rare de nos jours. La patte d'un grand cinéaste.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 23:16

j_edgar.jpgJ.Edgar reste un mystère : quel en est le sujet et qu'à bien pu vouloir dire Eastwood ?

Il semblerait que ce soit le Hoover privé qui intéresse Eastwood. Problème : Hoover ne vivait que pour le FBI et le pouvoir qu'il en tirait. Sa vie privée frolait le néant et son entourage "intime" se résumait à sa mère (castratrice apparement), sa secrétaire dévouée et son fidèle bras droit amoureux transit et platonique semble t-il. Car oui Hoover avait des penchants homosexuels refoulés, tellement qu' Eatswood n'en dit pas grand chose tout en y accordant la plus grande part de son film... Du coup, il n'a quasiment rien à raconter, de fait il ne se passe rien et on s'ennuie ferme. Cerise sur le gâteau, l'Histoire qu'a traversée et fait Hoover n'est qu'effleurée et perdue dans un aller-retour incessant, et quasi sans repère historique, entre passé et présent. Le présent étant celui du grand âge pour Hoover incarné par un Di Caprio, il est vrai, plutôt bon sous son maquillage.


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