SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Susan Cooper, agent analyste, au siège de la CIA se voit confier sa première mission sur le terrain.
Les parodies de film d'espionnage sont à la mode chez nos amis anglosaxons. Après le britannique "Kingsman", voici l'Hollywoodien "Spy". La reconstitution du film d'action est plutôt réussie et le scénario ni plus malin, ni plus idiot que celui d'un James Bond. Comme tous les films du genre, "Spy" tire en longueur - 2h00 c'est long. Les gags ne sont vraiment pas très fins - on est loin de ce point de vue de la qualité d'un OSS 117. Mais l'énergie de Melissa Mc Carthy emporte tout. Bêtement dIvertissant.
Tommy Egan, commandant dans l'armée de l'air des Etats-Unis, combat, désormais et à son grand désespoir, contre les talibans depuis les commandes d'un drone sur la base de Las Vegas. Cette situation créée chez lui frustration et culpabilité.
Andrew Nicol tenait là un sujet en or tant sur le plan politique, philosophique que social. Il en fait une histoire à la psychologie et à la morale d'une telle lourdeur qu'elle en devient de mauvais goût. Il y a d'autres sujets moins graves auquel siérait mieux ce traitement de roman de gare. Seul intérêt du film sa partie "documentaire" (si on part du principe que cette partie est fidèle à la réalité) sur la guerre à distance. Côté comédiens, on a connu Ethan Hawke en meilleure forme même avec une partition d'aussi piètre qualité et on retrouve January Jones (Mme Draper dans Mad Men) et sa palette de jeu à trois expressions. Décevant.
En 2001, le journaliste Denis Robert lance l'affaire Clearstream qui affolera les milieux financiers et politiques.
Le film raconte le combat de Denis Robert pour faire éclater la vérité et faire respect son droit d'informer. Bien que soutenu par le juge Van Ruymbeke, "juge anti-corruption", Denis Robert sera harcelé par les huissiers, les politiques, la police et les services secrets français. Lâché par tous dont la presse qui mettra en doute ses révélations, il sera également poursuivi par les justices du monde entier.
Gilles Lelouch propose une prestation honnête dans le rôle de Denis Robert. Charles Berling est très juste dans celui du juge Van Ruymbeke. Le film, tout en faisant le portrait d'un homme seul contre tous, a l'avantage d'expliquer efficacement, en simplifiant au maximum, l'affaire Clearstream. Intéressant.
Au coeur des Etats-Unis, dans une ville abandonnée, Billy élève seule ses deux fils. Pour payer les dernières traites de la maison, elle accepte de travailler dans un cabaret un peu particulier. De son côté, Bones, son fils aîné, explore une cité engloutie.
Ryan Gosling nous conte une histoire complexe, ésotérique et gore, dans une ambiance de fin du monde. Si le scénario peut laisser perplexe, l'ambition est bien là et la qualité esthétique et de la mise en scène touche d'emblée. Un peu court pour passionner vraiment mais déjà pas si mal pour un premier film.
Jafar Panahi se transforme en chauffeur de taxi le temps de tourner son nouveau film. Le réalisateur Iranien, interdit de tournage et de sortie du territoire, utilise ce stratagème pour dénoncer les diktats du pouvoir iranien. Chaque client qui passe dans son taxi est l'occasion d'évoquer un de ces maux : la peine de mort largement appliquée, la censure des films étrangers et le trafic que cela créé à l'intérieur du pays, les critères strictes de validation d'un film, le harcèlement subit par les avocats des Droits de l'Homme, la condition des femmes assujetties aux hommes, l'emprisonnement de Ghoncheh Ghavami pour avoir voulu assister à un match de volley ball, la pauvreté du peuple... Chaque saynète, souvent cocasse, est d'un naturel confondant. Panahi, au volant du film et du véhicule, joue l'autodérision, chauffeur de taxi d'opérette qui conduit mal et se perd, ami et oncle absent, comme pour équilibrer le fait que plusieurs de ces personnages le flatte d'être une personnalité importante. Les caméras, fixées sur le tableau de bord, filment une réalité jouée à l'intérieur de la voiture mais aussi la réalité des rues que la voiture traverse. Le film commence et se termine sans générique, préservant, un peu, "l'anonymat" des participants qui défient ici le pouvoir en place. Si on est bluffé par le film, c'est plus pour le contexte dans lequel il a été tourné et ce qu'il dénonce que pour ses qualités purement artistiques.
Taxi Téhéran a reçu l'Ours d'Or du meilleur film au festival de Berlin.