SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 16:44

danton-mc93.jpgLa MC93 Bobigny présente jusqu'au 1er avril "La mort de Danton" de Büchner.

George Lavaudant reprend sa mise en scène créée en 2002 à L'Odéon théatre.

 

"Avec La Mort de Danton, Georg Büchner, le poète et dramaturge allemand, compose un drame au plus près de l’implacable mécanisme conduisant, en quelques jours du printemps 1794, les adversaires politiques de Robespierre à la guillotine. Danton, qui tantôt abdique, tantôt se refuse à se laisser emporter vers la mort, réactive les grandes figures shakespeariennes qui marchent vers le néant. Et cependant, au nom de quoi cet homme consent-il au supplice ? Une telle question pourrait disqualifier l’utopie des Lumières. Du moins la nuancer. À la manière ambivalente de Goya intitulant l’une de ses gravures : « Le songe (ou le sommeil ?) de la raison produit des monstres ». Nul doute que ce qui tremble et vacille dans cette interrogation est furieusement d’actualité."

 

Je n'ai pas vu la pièce.

Mais si vous commandez vos billets de la part de zabouille.over-blog.com, la MC93 vous proposera un tarif préférentiel de 15€ au lieu de 25€.

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 19:26

 

 

Paris, janvier 1942, Robert Klein, acheteur d'art, acquiert en deçà de leur prix les tableaux des familles juives aculées par les lois de Vichy. Un jour, il reçoit le journal "Informations Juive" en tant qu'abonné.

La scène d'ouverture du film est inoubliable et pose avec une efficacité glaçante le statut des personnes de conditions juives pendant l'occupation en France. Tout au long du récit les méthodes de la police de Vichy sont exposées nous menant jusqu'à la rafle du Vel d'Hiv. 

L'histoire est parfaitement menée et les éléments qui font que l'étau se resserre sur Klein ingénieusement assemblés. Plus, il enquête sur son étrange homonyme, plus il est confronté aux méthodes répressives contre les personnes de confession juive. Plus il refuse de faire profil bas, plus son arrogance joue contre lui, plus il se rapproche de la situation difficile de son double.

Les seconds rôles sont tenus par des comédiens remarquables : Jeanne Moreau, Michael Lonsdale, Louis Seigner, Suzanne Flon, Jean Bouise, Michel Aumont.

Alain Delon est immense dans le rôle du type sûr de lui, inconséquent, à la fois intrigué et amusé par la situation, mené par sa soif de comprendre et de démasquer l'homme, juif et résistant, à l'origine de ses problèmes. Il prend tous les risques pour le retrouver jusqu'au plus ultime.

Un grand film. Le plus grand rôle de Delon, son film le plus important.

Date de sortie 1976

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 21:46

hollywood

Hollywood, 1939, David Selznick, producteur de cinéma, s'enferme dans un bureau, avec le réalisateur Victor Fleming et le scénariste Ben Hecht, pour réécrire, en 5 jours, le scénario tiré du best seller de Margaret Mitchell "Autant en emporte le vent".

Hollywood, la pièce bénéficie de critiques plutôt bienveillantes, voire chaleureuses et s'avère pourtant bien décevante.

 

Hollywood ne parle pas vraiment de cinéma, pas vraiment du film "Autant emporte le vent", seules quelques scènes sont évoquées sur le ton de la grosse farce.

Hollywood traite peu de politique à la veille de la seconde guerre mondiale, même si le statut bancal des juifs d'Amérique est plusieurs fois évoqué.

Hollywood n'aborde jamais réellement les affres de la création.

Bref, Hollywood parle peu de ce qui pourrait avoir un minimum d'intérêt et se complait en revanche à centrer toute son attention sur la fatigue qui gagne les protagonistes au fur et à mesure des jours qui défilent.

Tous les trois se nourrissent exclusivement de bananes et de cacahuètes - rires - le scénariste à très mal au dos et aux doigts à force de taper à la machine à écrire - rires - ils sont épuisés à en perdre les pédales  et dormir debout - rires- ils finissent par en revenir aux origines de l'homme c'est à dire singe - rires - les bananes... forcément.

 

A la paresse du scénario, à l'absence de fond, et je ne vous parle pas de la mise en scène inexistante, s'ajoute l'incroyable faiblesse du texte. Pas une réplique franchement drôle. Tout est éculé. Quite à faire dans la grosse farce on pourrait au moins avoir quelques bons mots. On finit par penser que les pièces de Baffie sont géniales.

Les acteurs, eux, s'amusent et en fond des tonnes. Surtout Thierry Frémont et Samuel Le Bihan qui sans doute moins rodés à l'exercice sur jouent pas mal. Au milieu de tout ce médiocre, Daniel Russo apparaît une fois encore comme un excellent comédien. ll dose parfaitement et est largement au-dessus du lot.

Pendant cette heure et 45 minutes, je me suis raccrochée à lui pour que tout cela paraisse moins long.

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 17:01

sophia aram 2Sophia Aram débute la soirée par une mise en bouche chorégraphiée parfaite et par cet avertissement : "Ce spectacle est déconseillé aux personnes plaçant leur foi au dessus de leur sens de l'humour."

Excellente introduction donc, qui place de suite le public dans l'humeur qui convient.

Car "Crise de foi" parle d'un sujet des plus délicats : la religion et plus particulièrement les trois religions monothéistes. Sophia Aram passe sans cesse de l'universel au personnel, du propos fondé sur les textes sacrés aux applications libres, de l'athéisme forcené au doute, de la tendre réprimande à la condamnation ferme. Et ce, avec une science du dosage assez bien maîtrisée. Certains regretteront sans doute qu'elle ne soit pas plus trash. Mais c'est justement cette ironique retenue qui fait la qualité du spectacle.

Bien joué !

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 12:24

moi_je_crois_pas_assis.jpgMoi je crois pas ! met en scène un vieux couple qui comble le vide de son existence par le visionnage de documentaires animaliers pour elle et par la mise en doute de toutes choses par lui.

Les12 saynetes dont les mises en lumière et en scène laissent supposer que l'histoire renferme un enjeu, une certaine gravité, une profondeur déçoivent. Il s'avère que le texte est convenu, sans surprise, pas très drôle, pas vraiment méchant et même pas loufoque. Le niveau de vocabulaire utilisé n'est pas très beau. Sans doute pour faire plus français moyen... le mari jure "putain" et demande "qu'est-ce qu'on bouffe" sans cesse. Ainsi, le texte ne séduit ni dans sa forme, ni dans la force de son propos.

On se demande bien ce que Catherine Hiegel et Pierre Arditi sont venus faire dans cette galère. Elément de réponse : excellents tous les deux, ils comblent de leur immense talent une partie du grand vide qui occupe la pièce de Jean-Claude Grumberg.

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