SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

3 mars 2006 5 03 /03 /mars /2006 11:35

 

 

Comment dire ? J'ai quelques difficultés à faire le lien entre la campagne de communication et le film. J'ai le sentiment que ce filou de Chabrol s'est bien servi des journalistes qui sont tombés dans son piège. En gros, "vous les journalistes qui connaissez l'histoire Elf sur le bout des doigts et en plus les petites infos qui circulent sous le manteau mais qui ne sont surtout pas rendu publiques, je vais faire un film sur une juge d'instruction et je vais saupoudrer de quelques détails rappelant l'histoire Elf. Et vous, vous allez vous engouffrer sur cette piste et la développer, votre imagination et vos fantasmes faisant le reste."
C'est un coup de comm. formidable.

Qui a t-il de l'affaire Elf dans ce film ? Berléant barbe blanche et démangeaison pour évoquer Le Floch Prigent, sa maitresse brune (que l'on ne voit qu'en photo) pour évoquer Christine Deviers-Joncourt mais qui chez Elf était celle de Roland Dumas interprété par Roger ... Dumas dont on ne connait pas vraiment les fonctions dans le film où il apparaît 2 fois 30 secondes. Un autre homme influent (député du Nord) avec l'accent marseillais pour évoquer Charles Pasqua et une juge d'instruction se nommant Charmant-Killman pour Eva Joly et une autre juge jeune brune cheveux courts pour Laurence Vichnievsky...
Pour le fond de l'histoire les tenants et aboutissants ? Rien, nada. "Le Floch Prigent" dépensait beaucoup avec la carte bancaire de l'entreprise notamment pour gâter sa maitresse, les hommes influents sont très embétés par cette juge d'instruction qui fourre son nez partout. Pourquoi ? On suppose qu'ils ont été arrosés aussi. On suppose tout le long.
En fait, ce film c'est une tranche de vie d'une juge d'instruction qui travaille sur un gros dossier (parce que grosse entreprise, grosses sommes d'argent, et hommes d'Etat). C'est un mêtier difficile juge d'instruction. Il y a des interrogatoires où on vous explique que ces pratiques sont "monnaie courante", on vous met des batons dans les roues, on piège votre voiture, on vous retire l'affaire...
Finalement tout cela est un peu vide. C'est un film emplis de numéro d'acteurs. Isabelle Huppert et Berléant très bons, Balmer fait une apparition sympa aussi, Renucci en homme fatigué est vraiment trop fatigué... Surprise du film : Bruel est spectaculairement mauvais.
Ce n'est vraiment pas le meilleur film de Chabrol, mais c'est sans nul doute son meilleur canular.

 

 

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28 février 2006 2 28 /02 /février /2006 10:56


Info piochée sur le blog de Barbara Carlotti :

"Enregistré à l'automne 2005 avec son groupe, le premier vrai album de Barbara Carlotti "Les Lys Brisés" - 14 titres - sortira le 25 avril 2006 sur le prestigieux label anglais 4AD. Pour fêter la sortie de son disque, Barbara Carlotti sera en concert le 10 mai à 20h30 au Café de la Danse à Paris accompagné par le Club"

Pour ceux qui ne connaissent pas Barbara Carlotti, voici une tentative de portrait.
Pour résumer rapidement prenez une voix grave à la Barbara, faites lui chanter des mélodies et des textes très dandy et vous obtiendrez Barbara Carlotti auteur - compositeur - interprète  de pop mélancolique. 
"Les Lys brisés "est en réalité son deuxième album. Il semblerait que le premier "chansons" ne contenant que 7 titres ne soit pas concidéré comme un album par l'artiste elle-même. Il était pourtant pas mal du tout et salué par les critiques et pas les plus faciles : Télérama, Les Inrock', Chorus, L'Express, France Inter...

Ayant conservé un plus qu'excellent souvenir de son concert à l'Essaïon en décembre dernier, je sais déjà de quoi sera faite ma soirée du 10 mai.

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26 février 2006 7 26 /02 /février /2006 21:06

Charles Berling joue et met en scène Caligula en toutes libertés s’autorisant tous les excès à l’image de son héros qui pense détenir la liberté en commettant tous les actes arbitraires de meurtre et de perversion.

Le Berling metteur en scène propose une scénographie particulièrement contemporaine faisant appel à la vidéo, à la musique électronique, et à des costumes kitchissimes tantôt disco, tantôt sado-maso. Un rideau de lamelles argentées que les acteurs traversent librement, et qui aveugle par les lumières qu’il reflète, décore les trois faces de la scène. Des miroirs renvoient à Cassius l’image du Caligula qu’il est devenu et un piano quasi à nu témoigne des jours plus calmes à jamais perdus. Les mouvements de jeu particulièrement vifs des acteurs ne se limitent pas à la scène. Parfois, les personnages sortent du ring poursuivant le jeu dans la salle comme pour fuir un instant ou mieux observer l’absurdité de ce qu’ils vivent. Cette mise en scène met parfaitement en valeur l’incroyable modernité, la force mais aussi l’humour absurde d’un texte écrit par Camus en 1938.

Le Berling comédien offre un jeu particulièrement physique est impressionnant. Totalement habité, il est Caligula, son regard de fou prenant ici toute sa dimension. Sans peur du ridicule il se travestit tantôt avec jean moulant en Travolta, tantôt avec tutu en déesse Vénus. La folie, la cruauté, la logique implacable mais aussi la désespérance de Galigula est parfaitement rendue. On ne sait que penser de ce dictateur fou qui nous inspire dégoût et révolte. Et que dire, de la lâcheté du troupeau des sénateurs qui se laissent mener vers la mort… La troupe des autres acteurs, parfois inégaux, tire bien son épingle du jeu face à la tornade Berling.

Cette version de Galigula est un pari fou qui eut pu être une catastrophe totale. La qualité d’écoute du public présent et la durée de l’ovation qui a accompagnée les saluts, disent que le pari est plus que réussi.

 

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26 février 2006 7 26 /02 /février /2006 20:44

Décidement, ces remises de prix et récompenses ont vraiment de moins en moins de sens.
Est-ce bien raisonnable de remettre encore des Césars à Michel Bouquet ? A quoi peut-il bien lui servir ? Ces dames et messieurs les votant pensent-ils vraiment que Michel Bouquet a encore besoin qu'on lui prouve l'admiration qu'on lui porte ? A-t-il besoin d'être rassuré sur son talent ?
Je l'imagine bien embarrassé face aux jeunes acteurs nommés à ses côtés.
Romain Duris, par exemple, magnifique dans le Audiard aurait sans nul doute fait bon usage d'une telle récompense.

Tout cela est bien dommage et de plus en plus ridicule.
 

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24 février 2006 5 24 /02 /février /2006 15:53

La Maison Européenne de la photographie présente, jusqu'au 6 mars, une exposition rétrospective intégrale de l'oeuvre de Bernard Faucon, photographe-metteur en scène.

Les oeuvres présentées ont été réalisées entre 1976 et 1995 et sont réparties en 6 thèmes - étapes dans le travail de Faucon. Des oeuvres étranges et poétiques, odes au monde de l’enfance dont les mises en scène originales créent une ambiance enchanteresse, ambiance accentuée par un travail particulier sur la lumière. Les séries sont présentées par ordre chronologique.  

La visite commmence par « Les grandes  vacances », qui met en scène des mannequins de cire, très  années 50, auxquels sont  parfois associés des enfants  bien réels. Ils sont souvent  photographiés dans la campagne sans doute Provençale où est né Bernard Faucon. La nostalgie transpire de chaque cliché et nous renvoie à nos souvenirs d’enfance (et parfois, dans un autre genre, aux images de propagande de l'ex-union soviétique ou encore aux fameux Thunderbirds).

Sur les thèmes suivants, les mannequins ont disparus. "Evolution probable du temps" met notament en scène le feu dans des décors naturels. Ce qui crée là aussi une ambiance féerique.  

Dans la série « les chambres », une lumière très blanche ou au contraire d’or crée une ambiance mystique que l’on peut retrouver dans le thème « Idoles et sacrifices » où l’on voit aussi des portraits de jeunes garçons nus qui semblent un peu ambigus.

La série « Les écritures » met en scène des pensées sculptées en bois et peintes à la peinture réfléchissante. Ces lettres sont déposées dans un décor naturel. Le flash déclenché au moment de la prise de la photo fait apparaître les lettres. Une série moins convaincante surtout pour la faiblesse des messages qu'elles portent.

L’idée des phrases est reprise dans la dernière série « La fin de l’image » qui mettra fin définitivement à son travail de photographe. Elles sont ici inscrites à même la peau et photographiées en gros plan mettant en évidence le grain de l’épiderme.

Le point final de l’expo est laissé au projet sur lequel travaille aujourd’hui Bernard Faucon qu’il nomme "Le plus beau jour de ma jeunesse". Il propose depuis 1999 à des jeunes du monde entier de se photographier eux-mêmes.

Si vous souhaitez découvrir dès à présent le travail de Bernard Faucon, vous trouverez ses oeuvres sur son site (dont sont issues les photos présentées ici) :

www.bernardfaucon.net

 

 

Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
Bernard Faucon à la MEP
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Publié par zabouille - dans Exposition