SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 22:42

Thierry Fremaux a sélectionné 108 films parmi les 1422 tournés par les frères Lumière et leurs opérateurs entre 1895 et 1905. Chaque film est d'une durée de 50 secondes projeté dans un format presque carré aux coins arrondis. Classés par chapitre (les hommes au travail, comédie, l'enfance, Paris, Lyon, le monde....), ils sont commentés non sans humour par Thierry Fremaux et accompagnés par la musique de Camille Saint Saens.

L'excellente qualité des images (tous les films ont été restaurés) surprend, la beauté des plans éblouie, la richesse créative impressionne, l'incroyable modernité interpelle et l'enthousiasme des apprentis comédiens amuse. Tout ce qui fera l'histoire du cinéma semble déjà là. La sortie d'une usine, l'arrivée d'un train en gare de la Ciotat, la pêche sur une plage, l'arroseur arrosé, un défilé de landaux, des marins dans un baleinier, une bataille de boules de neige, une petite fille qui court en riant après la caméra..., les séquences se suivent drôles, surprenantes ou bouleversantes. Car ces films témoignent d'une époque, des prémices du 7e art mais plus prosaïquement de la naissance d'une révolution technologique majeure. Car si ces films nous renvoient aux chefs d'œuvre du cinéma, ils évoquent aussi nos films de famille et la puissance de maintenir dans un semblant de vie nos chers disparus.

Lumière est un inestimable témoignage, beau et émouvant.

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 22:59

Lee Chandler, qui vit seul à Boston, revient à Manchester by the sea à la mort de son frère Joe pour s'occuper de l'enterrement, de la succession et de son neveu Patrick. Lorsqu'il apprend que son frère l'a désigné comme tuteur de son neveu, l'idée de devoir revivre à Manchester ravive chez Lee la plaie de l'irréparable.

Le scénario Manchester by the sea, lourd de pathos, est mené avec élégance. Les images et la réalisation de ce film sont aussi lumineuses que le destin de son héros est sombre. Le chagrin coule de façon exponentielle dans cette histoire où la douleur ne se clame pas mais transpire à chaque instant. Le récit est cousu avec intelligence dévoilant à l'aide de flashback délicatement amenés le passé des protagonistes. Casey Affleck, qui porte avec sobriété le film, est parfait. Il est entouré de seconds rôles (Michelle Williams, Lucas Hedges) qui savent se hisser à sa hauteur.

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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 16:40

Billy Mc Bride, avocat à la dérive et ex- dirigeant d'un énorme cabinet d'avocats, est contacté pour défendre la famille d'un pêcheur mort mystérieusement.

David E. Kelley, le roi de la série judiciaire (Ally mc BealThe Practice, Boston Legal), nous propose une série haletante mêlant thriller, enquête et procès, mettant en scène David contre Goliath. Menée sans temps mort, cette série bénéficie de dialogues, percutants et à l'occasion drôles, ainsi qu'un casting de choix, autres spécialités de David E. Kelley.

Dans le rôle de l'avocat borderline qui se bat contre une multinationale spécialisée dans l'armement, Billy Bob Thornton (la série Fargo, le film Intolérable cruauté) est excellent. Il est très bien entouré par William Hurt, Maria Bello, Molly Parker, et Olivia Thirlby.

Cette première saison est excellente.

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 21:46

La 7e édition du festival Circulation(s) a débuté le 21 janvier et s'achèvera le 5 mars. Ce sont pas moins de 800 jeunes photographes européens qui ont présenté leur travaux au jury qui en a retenu 25 exposés lors du festival. Cette année encore le conceptuel prend la plus grande place, éloignant un peu ce festival de l'art purement photographique. On retient néanmoins le travail de plusieurs artistes intéressants :

 

Edouard Taufenbach "Cinéma, histoires domestiques" : le photographe créée chaque photographie en découpant et démultipliant une seule et même photo de famille. Les pièces ainsi assemblées semblent contées une histoire telles des pellicules de cinéma.   

 

 

Kate Fichard "Scarecrow" : la photographe et le plasticien Hugo Deniau remettent au goût du jour les épouvantails leur donnant l'allure de ce qui créé certaines terreurs contemporaines. 

 

 

 

 

Petros Koublis "In Landscapes" : ces photographies de paysages situés à moins de 50km d'Athénes, en plus d'être beaux, ne manquent pas de caractère.

 

 

Sanne de Wilde "The Island of the Colorblind" : 10% des habitants de l'île de Pingelap dans l'océan pacifique sont atteints d'achromatie (ils ne perçoivent pas la trichromie). Sanne de Wilde tentent de montrer, via ses photos en noir et blanc et en infrarouge et via des installations, leurs conditions de vie, dans le dénuement, fuyant la lumière qui les éblouit, le monde tel qu'ils le voit et leur île telle qu'ils l'imaginent en les invitant à peintre certaines photos. Beau et troublant.

 

Sonja Hamad "Women - life - freedom" : Sonja Hamad nous présente des portraits de femmes se battant dans l'armée kurde contre l'état islamique en Syrie. De belles photographies qui interpellent et témoignent de l'évolution du statut des femmes dans cette région.

 

 

Thiemo Kloss "Dark blue" : Thiemo Kloss découpe dans des photographies d'une même personne prise dans différentes positions des bandes verticales qu'il assemble et superpose ensuite pour composer sa propre photographie. Ces oeuvres sont proches de tableaux graphiquement hypnotisant.

 

Thodoris Papadakis "Home Again" : un cube aménagé comme l'intérieur d'une habitation et habité par un individu a été placé dans différents espaces publics. La vie intime devient visible pour le public de la rue. En dehors du message que ces installations sont censées porter, les photographies qui en sont issues sont très belles par leur lumière, leurs couleurs et l'incongruité de la situation.

 

Weronika Gesicka "Traces" : la photographe (à l'origine de la photographie de l'affiche du festival) acquière des photos vintage qu'elle modifie et manipule, leur donnant des airs de quatrième dimension plutôt réjouissante. Esthétiquement sympa et drôle.

 

Festival Circulation(s) au 104
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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 11:01

Hortense, fille de comte de province, voit arriver sur ses terres Rosimond, fils de marquis parisien, qu'elle doit épouser. Les manières prétentieuses et ridicules de son promis lui déplaisent au plus haut point.

Cette pièce de Marivaux créée en 1734 n'a été interprétée qu'à deux reprises avant d'être retirée de l'affiche pour cause de scandale. C'est donc à une renaissance que nous convie la  Comédie Française. Dès les premiers instants on est saisie par la fantaisie qui habite cette pièce drôle et alerte, où la province se moque de la suffisance parisienne, où les jeunes filles ont plus d'esprit que les marquis et où comme souvent les domestiques mènent le jeu. La scénographie séduit dès l'entrée dans la salle Richelieu affichant un décor de dunes aux hautes herbes, un ciel changeant, et une vue sur les machines du théâtre. La mise en scène où le mouvement domine est vive, comme l'esprit qui parcourt les échanges entre les protagonistes interprétés par des comédiens tous excellents, avec cette particularité qu'offre la CF de demander à des acteurs monstres (Dominique Blanc, Didier Sandre) de porter de "petits" rôles et de servir les jeunes comédiens (Adeline d'Hermy, Pierre Hancisse, Claire de la Rue du Can, Christophe Montenez) interprétant les personnages principaux (accompagnés de Florence Viala et Loïc Corbery) Malgré un troisième acte de trop, mais c'est à Marivaux qu'il faut s'en plaindre, on prend beaucoup de plaisir durant ces deux heures d'enthousiasmant théâtre.

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