SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
La célèbre actrice Iranienne Behnaz Jafar, accompagnée de Jafar Panahi, prend la route pour le Turkmenistan iranien. Elle recherche la jeune fille qui l'appel au secours dans une vidéo reçue sur son portable.
Jafar Panahi, cette fois encore, joue sans cesse avec la réalité et la fiction. Toujours interdit de faire du cinéma et de sortie du territoire, le réalisateur se lance dans un nouveau tournage clandestin. Dans son propre rôle, à l'abri de sa voiture, il emmène dans son périple une comédienne reconnue qui joue également son propre rôle. Elle est l'un des trois visages du titre, la comédienne reconnue et adulée par tous mais qui ne peut-être un exemple pour les filles. Le deuxième visage est celui de l'adolescente qui se bat contre vents et marées pour devenir comédienne. Et enfin, le 3e visage est aussi celui d'une comédienne, Sharazad qui a connu la gloire sous le règne du Chah et qui depuis la révolution représente la honte et vit recluse.Trois visages de femmes d'Iran, celle d'hier, d'aujourd'hui et celle qui fera demain. Trois visions d'un pays, de son rapport à la liberté d'être et de s'exprimer et de ses contradictions.
Steve est un boxeur de seconde zone qui affiche 33 défaites sur ses 49 matchs. À 42 ans, il est temps de raccrocher les gants, mais pour pouvoir offrir un piano à sa fille, il accepte d'être le sparring partner d'un champion.
Sparring trace le portrait d'un petit boxeur courageux. Un film sur la dureté de la boxe qui mêle coups de poings et coups du sort. On y retrouve donc les thèmes habituels avec pour particularité que le héros est un mauvais boxeur qui assume. Mathieu Kassovitz est définitivement un très bon comédien. La BO. mélancolique composée par Olivia Merhialti, la chanteuse de The Do sert parfaitement le film.
Joseph vit d'escroqueries en tous genres dans lesquelles il entraîne son fils Micka qui lui rêve de devenir comédien.
Les bonnes intentions ne suffisent pas pour faire un bon film. Si Kad Merad et Kacey Mottet Klein sont parfaits dans leur rôle, on peine à s'intéresser à cette histoire quelque peu bancale.
Accompagnée par ses enfants, Laura revient dans son village natal pour assister au mariage de sa sœur. La fête va tourner court.
Le talent d'Asghar Farhadi se perd encore un peu dans ce deuxième film européen. On n'y retrouve ni la finesse, ni la fluidité de ses réalisations iraniennes (même si Le Client avait lui aussi un peu déçu). Il faut dire qu'on ne pouvait pas vraiment compter sur la qualité du casting pour apporter un peu de subtilité. Javier Bardem ou Pénélope Cruz ne sont pas les comédiens les plus subtils qui soit. Ainsi, Everybody Knows présente un scénario poussif, manquant de profondeur, porté par une interprétation un peu grossière validée par une mise en scène au diapason.
Mieux vaut revoir La Séparation, À propos d'Elly ou les Enfants de Belle Ville en VOD pour apprécier les qualités d'Asghar Farhadi
L'usine Perrin va fermer et licencier ses 1100 salariés malgré l'accord passé il y a 2 ans de conserver tous les salariés en échange d'efforts financiers de leur part. Les syndicats lancent un mouvement de gréve, arrêtant toute production et bloquant les stocks. Ils contestent la fermeture d'une usine appartenant à un groupe allemand qui fait de gros bénéfices.
Stéphane Brizé nous convie au cœur de la lutte d'ouvriers qui se battent pour conserver leur emploi. Vincent Lindon prend la tête du combat est représente le visage médiatique du mouvement. Il est parfait dans le rôle, totalement imprégné de son personnage d'homme en colère et combatif. Les autres comédiens (pour la plupart amateurs) sont également excellents. Brizé prend soin de présenter les visions des différentes parties, avec les contraintes d'un capitalisme qui guide le monde. Même si, pour qui s'intéresse un peu aux fermetures violentes d'entreprises de ces récentes années, on n'apprend pas grand chose, cette énumération des tenants, aboutissants, forces, faiblesses et manipulations attenantes est intéressante et accablante pour notre système.
Malgré ces qualités, le film pêche dans sa mise en scène qui à force de vouloir nous immerger au cœur de l'action ne ressemble plus à rien. Les flous, cadrages aléatoires, mouvements brusques de la caméra deviennent vite déplaisants et un peu ridicules. A cela s'ajoute, dans le dernier quart d'heure, deux scènes aux événements excessifs qui à elles seules décrédibilisent toute la force du propos tenu jusque là.