SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 10:57
Dans les forêts de Sibérie de Saffy Nebou

Librement inspiré du livre de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie conte la retraite dans une cabane au bord du lac Baïkal, de Teddy jeune homme en quête d'absolu.

La beauté du lac se marie parfaitement à celle de Raphaël Personnaz qui de tous les plans, relève le défi de donner à son personnage sans parole une identité forte et attachante. Dès les premières images, l'enthousiasme de Teddy face à la magnificence de la nature et les situations extraordinaires qu'il vit nous gagne. Son installation dans la cabane, sa découverte des réalités de la vie en conditions extrêmes, les péripéties qu'il affronte, ses rencontres nous plongent, par le rire comme par l'émotion, au cœur de cette aventure. La très belle musique d'Ibrahim Maalouf accompagne le film sans esbroufe, ni timidité. Parfaitement dosée dans son intention, elle participe de la meilleure façon à la beauté du voyage. Ce récit d'aventure et de quête de liberté nous offre une grande bouffée d'air frais.

A voir en salle dès le mercredi 15 juin.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 22:01
Folles de joie de Paolo Virzi

Béatrice et Donatella se rencontrent à la Villa Biondi un centre d'accueil pour femmes condamnées par la justice mais psychologiquement trop fragiles pour demeurer en prison. La première, aristocrate extravertie, prend la seconde, femme fragile et taiseuse, sous son aile.

Cette rencontre de deux folies menées par le désespoir est contée avec la fantaisie des grandes comédies italiennes. Ca va vite, ça tchatche, ça crie, ça insulte, ça pleure et c'est terriblement et désespérément drôle. Valeria Bruni Tedeschi est irrésistible dans ces débordements et tient définitivement bien le rôle de l'aristo borderline. A ses côtés, Micaela Ramazzotti, dans un rôle au caractère plus complexe, est parfaite. Tels l'Auguste et le clown blanc, elles nous mènent dans une course folle entre humour et émotion. Car l'émotion pointe son nez régulièrement tout le long du film, jusqu'à s'installer plus ouvertement dans son dernier quart. On craint alors que le cinéaste verse dans l'excès de bons sentiments. Mais, il n'en est rien. L'émotion se présente naturellement,sans lourdeur, ni agression.

A voir en salle dès le mercredi 8 juin.

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 13:37
Eddie the Eagle de Dexter Fletcher

Eddie Edwards rêve depuis son enfance de participer aux jeux Olympiques. Sa ténacité le mènera aux JO de Calgary à l'épreuve du saut à skis.

Le film n'a d'intérêt que pour l'histoire vraie qu'il raconte même si le récit est mené tellement grossièrement qu'on doute que tout soit fidèle à la réalité. D'un point de vue cinématographique, l'ensemble est affligeant : mise en scène sans élégance ou imagination, accompagnement musical insupportable, récit qui multiplie les grosses ficelles, absence total de profondeur. A voir si l'on a rien d'autre de mieux à faire.

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26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 17:46
Avé César des frères Cohen

Eddie Mannix dirige Capitole, l'un des plus gros studios Hollywoodiens des années 50. Ses journées bien chargées l'amènent à régler les problèmes les plus improbables.

Cet hommage aux grandes heures du cinéma Hollywoodien est la preuve flagrante que même des génies du 7e art peuvent se planter. On ne comprend pas bien ce qu'ont voulu faire les frères Cohen. Les scènes se succèdent telles des sketchs. Celles (la plupart) que l'on suppose être drôles font à peine sourire. Les comédiens grimacent plus qu'ils ne jouent. Le récit n'a ni début, ni fin et part dans tous les sens. Seule consolation : la prochaine oeuvre de Joel et Ethan Cohen sera forcément meilleure que celle-ci.

Date de sortie en salle : 17 février 2016

Date de sortie en DVD : 28 juin 2016

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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 14:29
Ma Loute de Bruno Dumont

Eté 1910, à Wissant, l'inspecteur Machin et son assistant enquêtent sur d'étranges disparitions. Leurs investigations les mènent vers la villa Typhonium investie pour l'été par les Van Peteghem, de riches Tourquennois, et vers le village de pêcheurs chez les Brufort.

Attention le burlesque et le loufoque règnent ici en maître. Si ce type d'humour ne vous sied guère, inutile de visionner Ma Loute qui en regorge. Si au contraire vous en êtes friands, si vous avez aimé la série Le Petit Quinquin, vous passerez deux heures de rire et de cinéma de haute qualité. Car si Dumont est un cinéaste étrange (à l'époque où il donnait dans le drame, il ne faisait pas non plus dans la dentelle), il n'en est pas moins un excellent réalisateur. La beauté de sa mise en scène, l'originalité de ses plans, le travail précis sur le son interpellent. Cette qualité dans la réalisation élève et sert particulièrement bien l'outrance qui mène son histoire, ses dialogues et le jeu de ses acteurs. Habitué à tourner essentiellement avec des comédiens amateurs, Dumont convoque ici des pointures du cinéma pour incarner la bourgeoisie du Nord, marquant encore un peu plus le fossé entre les couches sociales. Fabrice Lucchini, Juliette Binoche et Valéria Bruni-Tedeschi jouent particulièrement le jeu et n'hésitent pas à en faire des tonnes, mais toujours dans le contrôle, pour entrer pleinement dans le délire du réalisateur. Luchini et Bruni-Tedeschi sont très drôles comme ils peuvent l'être souvent. La vraie surprise vient de Juliette Binoche, hilarante en Sarah Bernhardt locale. Les comédiens amateurs ne sont pas en reste et sont tous excellents. Leur accent du cru, pur jus, est un régal de chaque instant. Leurs visages aux yeux clairs accompagnent parfaitement les beaux paysages des plages et dunes du Nord.

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