SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 20:25
Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson

En 2005, Michael Stone, auteur célèbre de "Comment puis-je vous aider à les aider ?", doit tenir une conférence dans un rassemblement de spécialistes de la relation clients. Souffrant d'un mal être grandissant, seul dans sa chambre, il cherche comment tromper sa solitude.

Dans ce monde où tout est aseptisé, où plus rien n'a de sens, où on se lasse de tout si rapidement et où tout le monde se ressemble tant qu'on ne (re)connait plus personne, le héros de Anomalisa cherche un peu de chaleur, de surprise et de différence pour bousculer son quotidien. Cette quête le fera retrouver une ancienne petite amie dont il s'est lassé du jour au lendemain, découvrir une antique poupée gonflable mécanique japonaise puis rencontrer Lisa, une jeune femme singulière. Si le sujet n'est pas nouveau, le choix de l'animation sert particulièrement bien le sujet. Les décors, les visages de pantins des personnages et leurs voix similaires plantent d'emblée une ambiance oppressante. Etonnant.

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 19:06
Midnight Special de Jeff Nichols

Aux Texas, de nos jours, Roy fuit avec son fils, épaulé par son ami Lucas.

L'enfant est, comme souvent chez Nichols, le socle de cette histoire de croyance, d'appartenance et de séparation. Michael Shannon acteur fétiche du réalisateur est parfait en père résolu et déchiré, accompagné du jeune Jaeden Lieberher, Kirsten Dunst et Joel Edgerton. Jeff Nichols donne à son Midnight Special la grâce et l'humanité des films de science-fiction des années 80. La candeur et l'efficacité du Spielberg de l'époque sont bien présents. Mais Nichols a sa personnalité propre et nous prouve une fois de plus, après Shotgun stories, Take Shelter et Mud qu'il est un très grand cinéaste. Cette fois encore il va à l'essentiel sans se perdre dans des scènes inutiles ou trop chargées. Tout est dans le ressenti des émotions et des dilemmes de ses héros qui se découvrent au fur et à mesure du déroulement du film. Terriblement efficace.

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 19:44
L'Hermine de Christian Vincent

Michel Racine est Président de cours d'assises au tribunal de Saint-Omer. Lors d'un procès pour infanticide, il reconnait l'une des jurées : Dite Lorensen Coteret, un médecin dont il était tombé amoureux alors qu'elle le soignait il y a quelques années.

L'Hermine est un film un peu curieux. Il décrit assez précisément le déroulé d'un procès d'assise et le rôle des jurés sans toutefois traiter à fond l'affaire en cours. Ce qui intéresse Christian Vincent c'est la transformation de Michel Racine, Président sans cœur et sans merci, en homme touché par la grâce. Les comédiens, seconds rôles compris sont parfaits. Les échanges entre Fabrice Lucchini et Sidse Babett Knudsen sont charmants mais l'ensemble donne un film un peu bancal. Aussi vite vu, aussi vite oublié.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 23:06
Chocolat de Roschdy Zem

A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la vie du clown Chocolat, premier artiste noir a connaître le succès en France. Avec son partenaire Footit, ils sont à l'origine du duo composé par le clown blanc et l'Auguste.

Omar Sy et James Thierrée sont particulièrement justes dans leur interprétation. Les seconds rôles (Frédéric Pierrot, Clothilde Hesme, Olivier Gourmet, Alice de Lencquesaing...) sont parfaits. La reconstitution de l'époque est très réussie. L'histoire de Raphaël Padilla alias Chocolat est passionnante, tant comme exemple du racisme et de l'ignorance qui régnait à l'époque que comme témoignage sur le métier d'artiste. Le film se regarde sans ennui mais quelque chose manque pour créer une réelle émotion.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 18:38

Violette, directrice artistique dans le milieu de la mode, rencontre lors d'une Thalasso à Biarritz, Jean-René, informaticien.

On retrouve dans Lolo ce qui fait le style si particulier des films de Julie Delpy : l'autodérision, les blagues en dessous de la ceinture, les dialogues percutants, le rythme, la parfaite direction d'acteurs, les à priori liés aux différences (ici Paris-Province) et un sacré grain de folie. La réalisatrice a eu l'excellente idée de faire appel à un acteur à mille lieux de son univers : Dany Boon qui intègre parfaitement ce cinéma. Vincent Lacoste, Karine Viard et Julie Delpy sont également excellents. L'histoire démarre sur les chapeaux de roue mais perd en intérêt au troisième tiers en laissant place à des événements excessifs et pas vraiment drôles.

Lolo n'atteint pas la qualité des deux Grands films de la réalisatrice Two Days in Paris et La Comtesse.

Date de sortie en salle : 28 octobre 2015

Date de sortie en DVD : 2 mars 2016

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