SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

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6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 18:07

Le tournage d'un court métrage de zombies tourne au carnage.

Michel Hazanavicius présente le remake du film japonais Ne coupez pas de Shin'ichirō Ueda. Il en conserve l'intrigue et la construction en 3 parties : le court métrage, la préparation du tournage et le tournage.

La première demi-heure consacrée à la diffusion du court métrage, on ne peut plus raté, pourra paraître pénible aux non avertis du pourquoi du comment mais elle intriguera et fera rire ceux qui sauront que son intérêt réside dans le développement des deux parties suivantes. Il faut donc savoir être patient et bon enfant pour apprécier cette première demi-heure.

Les deux parties suivantes sont drôles (particulièrement celle du tournage) et l'ensemble est un hommage décalé au cinéma, aux affres de la création et aux artisans qui forment l'équipe nécessaire à la réalisation d'un film.

Romain Duris est excellent de bout en bout, très bien accompagné par Bérénice Bejot, Finnegan Oldfield et l'hilarant Grégory Gadebois.

Si Coupez ! n'est pas le meilleur film d'Hazanavicius,  il nous offre un bon moment de folie.

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28 mai 2022 6 28 /05 /mai /2022 21:11

Palme d'or : Triangle of Sadness/ Sans filtre de Ruben Ostlund (Palme d'or en 2017 pour The Square et Prix du jury pour Snow Therapy en 2014)

Grand Prix ex-aequo : Close de Lukas Dhont (Caméra d'or pour Girl en 2018) et Des étoiles à midi de Claire Denis.

Prix du Jury ex-aequo : Les huit montagnes de Charlotte Vandermeersch et Félix Van Groeningen - Sortie en salle : le 21 décembre et Eo de Jerzy Skolimowski (Grand Prix du Jury pour le Cri du sorcier en 1978, Prix du scénario pour Travail au noir en 1982)

Prix Spécial 75e festival : Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Palme d'or en 1999 pour Rosetta,  Palme d'or en 2005 pour l' Enfant, Prix du scénario pour Le silence de Lorna en 2008, Grand Prix pour Le gamin au vélo en 2011, Prix de la mise en scène pour Le Jeune Ahmed en 2019) - Sortie en salle : le 28 septembre 

Prix de la mise en scène : Decision to leave de Park Chan-Wook (Grand Prix pour Old Boy en 2004, Prix du jury en 2009 pour Thirst) Sortie en salle : le 29 juin.

Prix du scénario : Boy from heaven - La Conspiration du Caire de Tarik Saleh - Sortie en salle : le 9 novembre 

Prix d'interprétation masculine : Song Kang-ho dans Les Bonnes Etoiles de Hirokazu Kore-Eda ( Prix du jury pour Tel père, tel fils en 2014, Palme d'or pour Une affaire de famille en 2018) - Sortie en salle : le 7 décembre 

Prix d'interprétation féminine : Zar Amir Ebrahimi dans Holy Spider / Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi (Prix Un certain Regard pour Border en 2018) - Sortie en salle : le 13 juillet 

 

 

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21 mai 2022 6 21 /05 /mai /2022 22:56

Alice, Louis et Fidèle sont frères et sœur. Mais Alice et Louis sont fâchés depuis plusieurs années.

Arnaud Desplechin ouvre son film avec une scène forte par l'émotion qu'elle provoque et par la limpidité de ce qu'elle exprime. En quelques minutes les personnages et la nature de leur relation sont mis en place. Une scène pleine de promesse pour la suite.

Mais, le récit se fait rapidement moins virtuose avec notamment une scène d'accident où les protagonistes semblent tous soudainement perdre le contrôle et une séquence de retrouvailles à cheval à la réalisation cahotique. D'ailleurs, globalement la réalisation n' éblouie pas. Le scénario semble en cours d'écriture, faisant apparaître des personnages mal dessinés ou soudainement délaissés. Les scènes matérialisant la haine qui oppose Alice et Louis et l'immense douleur que celle-ci provoque chez eux se succèdent, chacun cherchant à éviter l'autre alors que les évènements familiaux les invitent à se rapprocher. Le réalisateur mise tout sur le lacrymal et navigue autour de cette haine et de ses raisons dont ni Alice, ni Louis, ne semblent très bien identifier les origines.

Le film semble ainsi tourner en rond avec lourdeur. Sans les prestations de Marion Cotillard, impressionnante, et Melvil Poupaud, parfait, tous les deux méritants compte tenu de la lourdeur de leur partition, et celle des excellents Patrick Timsit, Benjamin Siksou et Golshifteh Farahani, le film n'aurait que peu d'intérêt.

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17 mai 2022 2 17 /05 /mai /2022 21:01

"[...] La culture n'est pas une aimable excroissance ou un futile ornement de la société. Elle n'est pas en marge. Elle en est le centre. Elle en sera le vestige.'"

Humanité, sensibilité, intelligence, Vincent Lindon place la barre très haut.

Certes, il ne s'agit "que" de la présidence du 75e festival de Cannes. Certes.

Et Pater d'Alain Cavalier nous revient en tête.

L'entièreté du discours, à écouter ci-dessous.

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6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 15:00

Dans les années 80, Elisabeth (Charlotte Gainsbourg, parfaite) vient d'être quittée par son mari. Avec ses deux enfants, Mathias et Judith, adolescent et jeune adulte, elle apprend une nouvelle vie.

Michael Hers poursuit, dans cette chronique d'une famille et d'une époque, son étude de la reconstruction après la perte d'un être aimé, entamée avec Ce sentiment de l'été et Amanda.

Le réalisateur place ses protagonistes dans les années 80 qu'il restitue à l'aide d'images, de musiques et de références de l'époque. Y glissant un hommage appuyé à Pascale Ogier, notamment via le personnage fragile interprété par Noée Abita dont les grands yeux noirs, la voix douce et l'air éthéré évoquent d'emblée l'actrice des Nuits de la pleine lune de Rohmer que Mathias et Judith vont voir au cinéma.

Le sujet de la perte rebondi ici de toute part, chacun des protagonistes en étant touché à un moment de cette histoire. Et on y perçoit également la mélancolie et un certain romantisme du réalisateur pour cette époque perdue. Il parvient cette fois encore, par petites touches, à emporter le spectateur au plus près des émotions de ses héros.

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2 mai 2022 1 02 /05 /mai /2022 14:51

En Iran, de nos jours, sur une route au milieu de nulle part, à l'arrière d'une voiture, un petit garçon débordant d'énergie pianote sur le plâtre de son père, tandis que son frère conduit au côté de leur mère. 

Panah Panahi, fils du réalisateur Jafar Panahi (Taxi Téhéran . Trois visages..), use du même subterfuge que son père pour pouvoir tourner son film : il place ses personnages dans une voiture.

Où vont-ils ? Pour quelle raison prennent-ils la route ? Si l'ambiance est à la plaisanterie avec l'enfant, une tension est palpable entre la mère et le fils aîné taiseux. Le réalisateur dévoile petit à petit l'enjeu de ce voyage, que l'on peut tenter de deviner à travers le titre du film tiré de la chanson de Ray Charles.

Panahi contourne avec dextérité les limites de l'habitacle. La réalisation du film marque ainsi par de belles idées de mise en scène intérieure et extérieure, laissant au second plan ou à distance s'exprimer l'émotion de ses héros. Il donne aussi à voir les beaux paysages Iraniens et à entendre la chanson populaire du pays.

Ses comédiens sont parfaits et Rayan Sarlak dans le rôle du petit garçon est exceptionnel.

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18 avril 2022 1 18 /04 /avril /2022 12:00

Cécile est danseuse à l'Opéra de Paris. Alors qu'elle vient d'apprendre que son compagnon la trompe, elle se blesse lors d'une représentation. 

Le scénario est sans surprise, les dialogues sur le bien être et le développement personnel ineptes, les personnages secondaires caricaturaux. On se raccroche aux scènes de danse, trop peu nombreuses, très bien filmées, avec un beau travail sur le son, et le plaisir de voir la troupe de Hofesh Shechter au travail.

Mais de ce film que nous oublierons vite, restera la découverte de Marion Barbeau, première danseuse à l'Opéra de Paris, qui se révèle être une comédienne sensible, au physique à la fois fragile et puissant. Une révélation.

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27 mars 2022 7 27 /03 /mars /2022 21:05

A 37 ans, Thomas Edison, joueur de tennis qui n'a jamais réussi à confirmer les espoirs que son début de carrière avait fait naître, se refuse à mettre fin à sa carrière.

Quentin Reynaud, ancien tennisman, nous donne à voir, les coulisses de la vie d'un joueur, l'influence bonne ou mauvaise de son entourage, les sacrifices à accepter, les couleuvres à avaler et le courage nécessaire pour se confronter sans cesse à la possible défaite.

Alex Lutz offre, une fois de plus, une interprétation remarquable. Il est entouré de Kristin Scott Thomas et Ana Girardot, toutes deux, parfaites.

Disponible en VOD.

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 21:49

Julie, première femme de chambre dans un palace parisien, vit en grande banlieue au bout du RER. Divorcée, elle élève seule ses deux jeunes enfants. Quand une importante grève des transports éclate, son équilibre précaire vacille.

Eric Gravel enserre Julie en filmant en plans rapprochés, la ville, le périphérique, tout comme son héroïne.  Si, dans un premier temps, il décrit avec précision la journée - trajet, travail, nounou - de Julie, il enchaîne ensuite de façon plus rapide ces moments, nous entraînant dans la course quotidienne de son héroïne. Pour Julie, les journées commencent et finissent de nuit et sont constituées de missions un peu plus difficiles à relever chaque jour. 

Ce film social est ainsi un film d'action dans lequel l'héroïne joue sans cesse contre la montre et contre les multiples obstacles d'une vie moderne de mère célibataire. Dans sa vie à l'équilibre précaire, Julie voit les emmerdements arrivés en série, de façon exponentielle. Entre charge mentale et fatigue physique, elle est au bord de la noyade. Le spectateur étouffe rapidement avec elle. La musique électronique d'Irène Dresel intensifie cette sensation d'oppression.

Laure Calamy sur laquelle le réalisateur fait reposer tout le film est, une fois encore, d'une très grande justesse. Elle nous emporte d'emblée, dès son premier réveil, dans sa vie sans répit.

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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 12:31

Lisa, 50 ans, vient de perdre sa mère, Marie Laforêt, et décide de s'installer à Los Angeles pour écrire un film et refaire sa vie.

Les films de Lisa Azuelos ne brillent jamais par leur finesse. I love America ne fait pas exception à la règle. On retrouve ici le nombrilisme de la pauvre petite fille/femme riche de Comme tu es belle, LOL, Mon bébé... Le scénario mêlant flash back sur l'enfance et quête de l'âme soeur sur musique disco donne un récit bancal. Le portrait au vitriol de Marie Laforêt en devient gênant. L'affligeant texte en voix off offre plusieurs éclats de rire sans nul doute non désirés par la réalisatrice. L'interprétation de Sophie Marceau parfaite ne suffit pas à nous tirer de l'ennui. Et la bêtise et la grossièreté qui habillent l'ensemble nous achèvent.

A voir sur Amazon Prime... ou pas.

 

 

 

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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 23:30

Le 15 avril 2019, un incendie se déclenche dans Notre Dame de Paris. Pendant plusieurs heures, alors que la survie de l'édifice est en jeu, les pompiers vont tenter d'éteindre le feu et de limiter les dégâts.

Le réalisateur reconstitue cet événement qui a sidéré les parisiens, les français et une partie du monde, dans une réalisation au réalisme spectaculaire, 

A l'aide de moyens colossaux, et en deux milles plans, il nous plonge au coeur du brasier au plus près des pompiers plongés dans l'enfer. Tourné dans la cathédrale de Bourges et celle de Sens, et en studio où furent reconstituées les coursives, la nef et la charpente "forêt", le film conte aussi, l'incroyable succession de loupés et de circonstances surprenantes qui ont complexifié la résolution de l'événement.

Bien que visuellement spectaculaire, la reconstitution du feu à l'intérieur de l'édifice, dont la chute de la flèche, est très impressionnante, le film n´est pas sans défaut. Ainsi, au côté de ces scènes d'une grande maîtrise technique et artistique, le traitement des séquences d'échanges entre les protagonistes semblent parfois sur jouées. Un côté un peu ringard, un peu too much,  qu'accentue l´accompagnement musical quasi permanent et des choix d'enchaînement de plans surprenant dans le souci, sans doute, de montrer de façon quasi exhaustive les différents événements..

Malgré ses imperfections, le film d'1h45 se regarde sans ennui et avec un réel intérêt.

A voir à partir du 16 mars sur grand écran au cinéma.

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26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 00:47

César du Meilleur film : Illusions Perdues, réalisé par Xavier Giannoli

César de la Meilleure actrice : Valérie Lemercier dans Aline

César du Meilleur acteur : Benoît Magimel dans De Son Vivant

César de la Meilleure actrice dans un second rôle : Aissatou Diallo Sagna dans La Fracture

César du Meilleur acteur dans un second rôle : Vincent Lacoste dans Illusions Perdue

César du Meilleur espoir féminin : Anamaria Vartolomei dans L’événement

César du Meilleur espoir masculin : Benjamin Voisin dans Illusions Perdues

César de la Meilleure réalisation : Leos Carax pour Annette

César du Meilleur film de court métrage d’animation : Folie Douce, Folie Dure réalisé par Marine Laclotte

César du Meilleur film de court métrage documentaire : Maalbeek réalisé par Ismaël Joffroy Chandoutis

César du Meilleur film de court métrage de fiction : Les Mauvais Garçons réalisé par Elie Girard

César du Meilleur film d’animation : Le sommet des dieux

César du Meilleur film Documentaire : La Panthère Des Neiges réalisé par Marie Amiguet, Vincent Munier

César du Meilleur premier film : Les Magnétiques réalisé par Vincent Maël Cardona

César du Meilleur film étranger : The Father réalisé par Florian Zeller

César du Meilleur scénario original : Arthur Horaire, Vincent Poymiro pour Onoda, 10 000 Nuits dans La Jungle

César de la Meilleure adaptation : Xavier Giannoli, Jacques Fieschi pour Illusions Perdues

César de la Meilleure musique originale : Ron Mael, Russell Mael pour Annette

César du Meilleur son : Erwan Kerzanet, Katia Boutin, Maxence Dussère, Paul Heymans, Thomas Gauder pour Annette

César de la Meilleure photo : Christophe Beaucarne pour Illusions Perdues

César du Meilleur montage : Nelly Quettier pour Annette

César des Meilleurs costumes : Pierre-Jean Larroque pour Illusions Perdues

César des Meilleurs décors : Riton Dupire-Clément pour Illusions Perdues

César des Meilleurs effets visuels : Guillaume Pondard pour Annette

César d'honneur : Cate Blanchett

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17 février 2022 4 17 /02 /février /2022 12:24

Philippe dirige une des cinq usines françaises du groupe mondial Elson. Ordre est donné à toutes les usines européennes de baisser de 10% les effectifs.

Brizé présente le 3ième volet de sa série sur le monde du travail. Après avoir incarné l'employé modèle (La loi du marché) puis le syndicaliste (En guerre) Vincent Lindon endosse ici le costume du dirigeant. Un directeur d´usine auquel on demande d´appliquer des directives que sa conscience sociale et son bon sens ne parviennent plus à assumer.

Un dirigeant dévoué qui a sacrifié sa vie de famille à son travail sera t-il prêt à piétiner tous ses principes sous les ordres des actionnaires ?

En positionnant sa caméra du côté du dirigeant, Brizé pointe le doigt sur un système capitaliste qui dans sa quête absolue de profit, au détriment de toute considération pour l´humain et pour les limites de la production, broie de l'ouvrier jusqu´aux cadres dirigeants. Le réalisateur met en images, comme il sait si bien le faire, au plus près du réel dans les joutes verbales, séquences longues qui laissent la complexité ou l'incongruité des débats apparaître, au plus près des visages, s´accordant de longs plans pour laisser l'émotion prendre sa juste place.

Sandrine Kiberlain, ici en épouse éplorée, est comme toujours bluffante. Le jeu sensible et précis d'Anthony Bajon, dans le rôle du fils étudiant qui, poussé par la pression de la réussite à tous prix, a déjà basculé dans un autre monde, émeut. Vincent Lindon, qui a participé à l'écriture du scénario, est, comme il est chaque fois, tout  simplement magistral. Un immense comédien qui, rôle après rôle, n´a de cesse de nous cueillir.

 

Lire les posts sur les autres films de Stéphane Brizé : La loi du marché / En guerre / Une vie / Quelques heures de printemps

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 18:50

En 2015, Jacques Billard, big boss de l´Office de répression des trafics de stupéfiants, explique à ses confrères qu´il veut s´attaquer à l'infrastructure des trafics pour destabiliser tout le système. Au même moment, 7 tonnes de résine de cannabis sont découvertes en plein cœur de Paris au pied de l´immeuble d´un trafiquant notoire. Billard doit rendre des comptes à la procureur de la République. Cet événement réveille Hubert Antoine, un indic utilisé par Billard. Hubert contacte Stéphane Vilner, journaliste à Libération. Il a des des révélations à faire.

De Peretti prend soin, en avant générique, de préciser que son film est une fiction bien que de toute évidence il se soit fortement inspiré de l´affaire François Thierry, ancien patron de l´anti drogue soupçonné d´avoir trempé dans un trafic.

Ici il est question des pratiques de la police et des pouvoirs publics en matière de répression des trafics, des libertés prises avec la loi par des flics qui pactisent avec les voyous mais aussi et surtout du travail du journaliste d´investigation, des relations qu´il entretien avec ses sources et de sa capacité ou de ses possibilités de vérifier la véracité des informations récoltées. Une responsable du journal explique au tribunal que leurs articles n´accusent pas mais interrogent. Le scénario de De Peretti en laissant constamment planer le doute sur la crédibilité d´Hubert se positionne de la même façon.

Les comédiens, Pio Marmai, Roshdy Zem, Vincent Lindon, Julie Moulier..., servent parfaitement ce thriller-psycho-politique palpitant, au final glaçant.

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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 15:55

Rentrée des classes. Nora débute sa première année en primaire. A la récréation, Abel, son grand frère, est victime de violences.

Laura Wandel fait le récit de la vie à l'école dans ce qu'elle a de pire. Cruauté des enfants, harcèlement, traumatismes, aveuglément et impuissance du corps enseignant, stress de l'apprentissage... Le dessin, extrêmement sombre. ne laisse place à aucune lumière.

La réalisatrice fixe sa caméra sur Nora, filmant à sa hauteur, laissant la plupart du temps ce et ceux qui l'entourent dans le flou. Ce parti pris accentue le sentiment d'enfermement et de solitude face à ces multiples formes de violence réduisant l'étude de la psychologie de Nora et Abel à leur seule vie à l'école. Une limite à cet exercice de style qui demeure intéressant et glaçant.

 

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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 12:14

CÉSAR DU MEILLEUR FILM

  1. « Aline », réalisé par Valérie Lemercier
  2. « Annette », réalisé par Leos Carax
  3. « Bac Nord », réalisé par Cédric Jimenez
  4. « L’Événement », réalisé par Audrey Diwan
  5. « La Fracture », réalisé par Catherine Corsini
  6. « Illusions Perdues », réalisé par Xavier Giannoli
  7. « Onoda, 10 000 Nuits dans La Jungle », réalisé par Arthur Harari
  8.  

CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE
Leïla Bekhti dans « Les Intranquilles »
Valeria Bruni Tedeschi dans « La Fracture »
Laure Calamy dans « Une Femme Du Monde »
Virginie Efira dans « Benedetta »
Vicky Krieps dans « Serre Moi Fort »
Valérie Lemercier dans « Aline »
Léa Seydoux dans « France »

 

CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR
Damien Bonnard dans « Les Intranquilles »
Adam Driver dans « Annette »
Gilles Lellouche dans « Bac Nord »
Vincent Macaigne dans « Médecin De Nuit »
Benoît Magimel dans « De Son Vivant »
Pio Marmài dans « La Fracture »
Pierre Niney dans « Boîte Noire »

 

CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Jeanne Balibar dans « Illusions Perdues »
Cécile De France dans « Illusions Perdues »
Aissatou Diallo Sagna dans « La Fracture »
Adèle Exarchopoulos dans « Mandibules »
Danielle Fichaud dans « Aline »

 

CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
François Civil dans « Bac Nord »
Xavier Dolan dans « Illusions Perdues »
Vincent Lacoste dans « Illusions Perdues »
Karim Leklou dans « Bac Nord »
Sylvain Marcel dans « Aline » 

 

CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
Noée Abita dans « Slalom »
Salomé Dewaels dans « Illusions Perdues »
Agathe Rousselle dans « Titane »
Anamaria Vartolomei dans « L’événement »
Lucie Zhang dans « Les Olympiades »

 

CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Sandor Funtek dans « Suprêmes »
Sami Outalbali dans « Une Histoire D’amour Et De Désir »
Thimotée Robart dans « Les Magnétiques »
Makita Samba dans « Les Olympiades »
Benjamin Voisin dans « Illusions Perdues »

 

CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
Valérie Lemercier, Brigitte Buc Pour « Aline »
Leos Carax, Ron Mael, Russell Mael Pour « Annette »
Yann Gozlan, Simon Moutàirou, Nicolas Bouvet-Levrard Pour « Boîte Noire »
Catherine Corsini, Laurette Polmanss, Agnès Feuvre Pour « La Fracture »
Arthur Harari, Vincent Poymiro Pour « Onoda, 10 000 Nuits dans La Jungle »

 

CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION
Yaël Langmann, Yvan Attal Pour « Les Choses Humaines »
Audrey Diwan, Marcia Romano Pour « L’événement »
Xavier Giannoli, Jacques Fieschi Pour « Illusions Perdues »
Céline Sciamma, Léa Mysius, Jacques Audiard Pour « Les Olympiades »
Mathieu Amalric Pour « Serre Moi Fort »

 

CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

Ron Mael, Russell Mael Pour « Annette »
Guillaume Roussel Pour « Bac Nord »
Philippe Rombi Pour « Boîte Noire »
Rone Pour « Les Olympiades »
Warren Ellis, Nick Cave Pour « La Panthère Des Neiges »

 

CÉSAR DU MEILLEUR SON
Olivier Mauvezin, Arnaud Rolland, Edouard Morin, Daniel Sobrino Pour « Aline »
Erwan Kerzanet, Katia Boutin, Maxence Dussère, Paul Heymans, Thomas Gauder Pour « Annette »
Nicolas Provost, Nicolas Bouvet-Levrard, Marc Doisne Pour « Boîte Noire »
François Musy, Renaud Musy, Didier Lozahic Pour « Illusions Perdues »
Mathieu Descamps, Pierre Bariaud, Samuel Aichoun Pour « Les Magnétiques »

 

CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO
Caroline Champetier Pour « Annette »
Christophe Beaucarne Pour « Illusions Perdues »
Paul Guilhaume Pour « Les Olympiades »
Tom Harari Pour « Onoda, 10 000 Nuits dans La Jungle »
Ruben Impens Pour « Titane »

 

CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE
Nelly Quettier Pour « Annette »
Simon Jacquet Pour « Bac Nord »
Valentin Féron Pour « Boîte Notre »
Frédéric Baillehaiche Pour « La Fracture »
Cyril Nakache Pour « Illusions Perdues »

 

CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES
Catherine Leterrier Pour « Aline »
Pascaline Chavanne Pour « Annette »
Madeline Fontaine Pour « Délicieux »
Thierry Delettre Pour « Eiffel »
Pierre-Jean Larroque Pour « Illusions Perdues »

 

CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS
Emmanuelle Duplay Pour « Aline »
Florian Sanson Pour « Annette »
Bertrand Seitz Pour « Délicieux »
Stéphane Taillasson Pour « Eiffel »
Riton Dupire-Clément Pour « Illusions Perdues »

 

CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS
Sébastien Rame Pour « Aline »
Guillaume Pondard Pour « Annette »
Olivier Cauwet Pour « Eiffel »
Arnaud Fouquet, Julien Meesters Pour « Illusions Perdues »
Martial Vallanchon Pour « Titane »

 

CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Valérie Lemercier Pour « Aline »
Leos Carax Pour « Annette »
Cédric Jimenez Pour « Bac Nord »
Audrey Diwan Pour « L’événement »
Xavier Giannoli Pour « Illusions Perdues »
Arthur Harari Pour « Onoda, 10 000 Nuits dans La Jungle »
Julia Ducournau Pour « Titane »

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
« Empty Places » réalisé par Geoffroy De Crécy,
« Folie Douce, Folie Dure » réalisé par Marine Laclotte
« Le Monde En Soi » réalisé par Sandrine Stoïanov, Jean-Charles Finck
« Précieux » réalisé par Paul Ma

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
« America » réalisé par Giacomo Abbruzzese
« Les Antilopes » réalisé par Maxime Martinot
« La Fin Des Rois » réalisé par Rémi Brachet
« Maalbeek » réalisé par Ismaël Joffroy Chandoutis

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DE FICTION 
« L’âge Tendre » réalisé par Julien Gaspar-Oliveri
« Le Départ » réalisé par Saïd Hamich Benlarbi
« Des Gens Bien » réalisé par Maxime Roy
« Les Mauvais Garçons » réalisé par Elie Girard
« Soldat Noir » réalisé par Jimmy Laporal-Trésor

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION
« Même Les Souris Vont Au Paradis » réalisé par Denisa Grimmovà, Jan Bubenicek
« Le Sommet Des Dieux » réalisé par Patrick Imbert
« La Traversée » réalisé par Florence Miailhe

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
« Animal » réalisé par Cyril Dion
« Bigger Than Us » réalisé par Flore Vasseur
« Debout Les Femmes ! » réalisé par Gilles Perret, François Ruffin
« Indes Galantes » réalisé par Philippe Béziat
« La Panthère Des Neiges » réalisé par Marie Amiguet, Vincent Munier

 

CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM
« Gagarine » réalisé par Fanny Liatard, Jérémy Trouilh
« Les Magnétiques » réalisé par Vincent Maël Cardona
« La Nuée » réalisé par Just Philippot
« La Panthère Des Neiges » réalisé par Marie Amiguet, Vincent Munier
« Slalom » réalisé par Charlène Favier

 

CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER
« Compartiment N°6 » réalisé par Juno Kuosmanen
« Drive My Car » réalisé par Ryûsuke Hamaguchi
« First Cow » réalisé par Kelly Reichardt
« Julie (En 12 Chapitres) » réalisé par Joachim Trier
« La Loi De Téhéran » réalisé par Saeed Roustayi
« Madres Paralelas » réalisé par Pedro Almodôvar
« The Father » réalisé par Florian Zeller

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28 janvier 2022 5 28 /01 /janvier /2022 19:05

Clémence  finit son deuxième et dernier mandat de maire d'une ville de Seine Saint-Denis. Secondée par Yazid, son directeur de cabinet, il lui reste quelques semaines pour gagner un combat mener depuis longtemps : obtenir les 63 millions nécessaires à la réhabilitation de la cité des Bernardins.

Les Promesses est un film sur l'engagement local, le poids du pouvoir national et le renoncement en politique. Kruithof tricote son récit en une succession de promesses tenues ou pas : promesses d´argent, d´alliance, de poste. Les dialogues très bien écrits et les scenes d´échanges politiques sonnent réalistes.

Isabelle Huppert et Reda Kateb sont excellents entre idéalisme et cynisme. Ils sont entourés de très bons comédiens dont le très grand Hervé Pierre, Naidra Ayadi, Laurent Poitrenaux, Soufiane Kerrab...

 

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3 janvier 2022 1 03 /01 /janvier /2022 16:05

En 1987, Philippe, écrivain américain célèbre, puise son inspiration des femmes de sa vie, et plus précisément ici de sa relation avec sa maîtresse anglaise.

En onze chapitres, Arnaud Desplechin s'approprie le livre Deception de Philip Roth et trace un portrait de l'écrivain, aux multiples obsessions dont l'antisémitisme (ou l'antisionisme), qui oscille entre féminisme et misogynie ; un chapitre est d'ailleurs consacré à un procès de l'écrivain face à un jury de femmes. Le réalisateur dessine aussi le portrait de la maîtresse, mariée et mère, malheureuse en famille, qui trouve une oreille attentive dans la garçonniére de cet écrivain qu'elle sait aussi pousser dans ses retranchements.

Les comédiens sont excellents. Léa Seydoux n'a sans doute jamais été aussi juste et Denis Podalydès prouve une fois encore qu'il peut tout jouer. A côté d'eux Emmanuelle Devos, fidèle au réalisateur, est magnifique, tout comme Anouck Grinberg qu'on retrouve avec plaisir au cinéma et Rebecca Marder, parfaite également.

Sur la forme, le film est superbe. La mise en scène de Desplechin est très belle, d'une grande précision, inventive, plaçant à  quelques reprises ses protagonistes dans des scènes de théâtre, utilisant toujours les marques de fabrique de son maître François Truffaut, passant du faux aux vrais avec fluidité. La photographie est également magnifique. Comme tous les films de Desplechin, celui-ci est bavard mais la qualité des dialogues et la musicalité des voix en font un plaisir de presque chaque instant. Cette belle démonstration de l'importance du réel dans la création, la façon avec laquelle l'écrivain vampirise ses proies, ceci non sans une certaine sincérité dans les sentiments, nous renvoie au travail du réalisateur dont on se souviendra, notamment, du procès que Marianne Denicourt lui fit à la sortie de Rois et Reine.

 

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24 décembre 2021 5 24 /12 /décembre /2021 19:14

Rahim est en prison depuis 3 ans car il doit de l'argent à son beau-père. Par hasard, il se retrouve en possession d'une somme qui pourrait inciter son créancier à retirer sa plainte.

Farhadi tisse, une nouvelle fois, sa toile autour d´un événement presque banal qui entraine ses héros dans une spirale infernale. Son récit aux multiples rebondissements est d'une mécanique implacable. Il emprisonne ses héros dans des décisions cornéliennes où se jouent l'honneur et la réputation si importants dans la société iranienne. Il dessine l'affrontement de personnages, ambiguës, mais dont les prises de positions sont entendables. Tous prisonniers d'une société où l'argent fait et défait des vies, efface les décisions de justice. Farhadi donne un fils à son héros, un jeune garçon bègue. Comme souvent dans ses films, l'enfant s'interroge, observe la folie des adultes et essaye de leur faire retrouver la raison.

La réalisation élégante offre de beaux plans sans jamais voler la vedette au récit. Ses acteurs sont tous parfaits d'Amir Jadidi, dans le premier rôle, jusqu'au jeune comédien qui interprète le fils de Rahim.

De retour en Iran, après un décevant film tourné en Espagne, Asghar Farhadi retrouve la grâce et l'humanisme qui marquent son œuvre.

Lire tous les posts sur les films d'Asghar Farhadi :

A propos d'Elly

Les enfants de Belleville

Une séparation 

Le passé 

Le client

Everybody Knows

 

 

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17 décembre 2021 5 17 /12 /décembre /2021 17:25

En 1960, à Angoulême, Anne étudiante prometteuse en littérature tombe enceinte. Alors que l'avortement est puni par la loi, Anne va chercher seule une solution.

Audrey Diwan adapte le récit autobiographique d'Annie Ernaux. La réalisatrice pose sa caméra au plus près de son héroïne pour plonger le spectateur au coeur de ses angoisses et de son combat. Le décompte des semaines et l'accompagnement sonore soulignent la tension et la grande solitude de la jeune femme face à une société qui lui confisque le droit de disposer de son corps et de mener sa vie comme elle l'entend. La remarquable interprétation d'Anamaria Bartolomei achève d'engager totalement le spectateur dans le combat d'Anne, qui demeure malheureusement d'actualité pour de nombreuses femmes dans le monde.

 

 

 

 

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 15:54

A la fin des années 80, Laura, finlandaise, vit à Moscou avec sa petite amie, une intellectuelle russe. Celle-ci annule à la dernière minute leur voyage pour le site archéologique de Mourmansk. Laura décide d'y aller seule. Dans le train qui l'emmène dans l'Antarctique, elle doit partager son compartiment avec un inconnu.

Le film se distingue par la simplicité de son axe narratif. Deux solitudes se rencontrent dans un train et vont se côtoyer le temps de ce long voyage de 2000 km. Les interactions extérieures et les circonstances vont les rapprocher petit à petit et effacer progressivement ce qui les oppose. Il ne faut pas s'y méprendre, il ne s'agit pas ici d'une comédie romantique mais plutôt d'une réflexion sur l'effet de la solitude, de l'éloignement des siens et d'une nouvelle promiscuité sur l'ouverture aux autres.

La réalisation brute sur les intérieurs rend parfaitement l'atmosphère particulière, à la fois inquiétante et riche de promesse, qui règne dans les trains de nuit. La rudesse du voyage dans les trains de l'URSS et celle du climat sert le besoin des protagonistes de créer du lien. Les prises de vue extérieures sont soignées et offrent de belles scènes de rencontres et de paysages étranges et  enneigés. Le film est porté par deux comédiens attachants, Seidi Haarla et Yuriy Borisov.

Grand Prix du Festival de Cannes 2021.

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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 13:37

Au Québec, Aline Dieu, la petite dernière d'une famille de 14 enfants, a une voix exceptionnelle. Elle rêve d'être une star internationale et le deviendra.

Aline est naît de la vie de Céline Dion, star planétaire, dont les succès et la vie privée, dans ses moindres détails, ses joies et ses drames, sont connus de tous même des moins passionnés par la chanteuse. Valérie Lemercier s'empare donc de l'histoire de Céline Dion et en habille son héroïne, merveilleusement nommée Aline Dieu. Ce changement de patronyme donne à la réalisatrice une certaine liberté lui permettant, à côté du récit fidèle, d' "inventer juste".

Dans Aline, il est donc question de l'ascension mondiale d'une jeune chanteuse mais aussi de sa relation à sa famille nombreuse et à sa mère issue d'une milieu simple, de sa grande histoire d'amour, aussi curieuse que puissante, avec son manager, de la folle machine qu'est le show business qui, tout à la fois, libère les talents et abîme les stars.

Dans une réalisation très maîtrisée, aux plans précis dans ce qu'ils veulent dire, au montage au cordeau, au rythme mesuré jouant sur la rapidité à l'image de l'ascension de la jeune chanteuse et de la vie de la star et ayant une capacité à s'arrêter sur les moments de doutes et de lassitude, le film vise juste dans les émotions variées qu'il porte. Plusieurs scènes très drôles ou décalées s'immiscent ainsi dans un premier degré assumé.

Les comédiens sont excellents (les québecquois Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc LaFortune, Antoine Vézina, le frenchie Jean-Noël Brouté notamment et Victoria Sio pour le chant). Quant à Valérie Lemercier, elle s'offre son meilleur rôle en étant de tous les plans, interprétant le personnage principal à tous les âges et dans tous ses états.

La bande originale joue un rôle important dans la réussite du film en faisant la part belle à d'autres musiques que celles écrites pour Céline Dion. Aline s'ouvre ainsi, sur une très belle séquence qui positionne immédiatement le film à un certain niveau, sur la chanson Ordinaire de Richard Charlebois qui clôturera également le film. En fil rouge musical, on trouve le Nature Boy de Nat King Cole, auquel se joignent Rufus Wainwright, Elvis Presley, Andy Williams... et des reprises par Céline Dion de Janis Ian, Nicoletta, Louis Amstrong et bien sûr Eric Carmen. 

Au visionnage d'Aline une question se pose : ce film atypique, qui n'est pas un biopic mais n'en est pas moins un bel hommage, plaira t-il aux fans de la chanteuse ? Sa réussite en tout cas est déjà celle de plaire à ceux que la star ne passionne pas.

 

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11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 18:30

Au XIXe siècle, à Angoulême, Lucien travaille dans l'imprimerie familiale et écrit des poèmes qu'il rêve d'éditer. Il tombe amoureux de Louise de Bargeton, une bourgeoise mal mariée. Tous deux partent pour Paris.

Giannoli adapte le roman de Gustave Flaubert racontant la transformation d'un provincial rêveur en arriviste, piégé et broyé par le système. L'histoire de Lucien de Rubempre dessine le portrait d'une société où tout s'achète, des sentiments aux particules, des réputations aux succès. Flaubert écrit une critique féroce de la presse qui monneyait ses articles ayant pouvoir de vie ou de mort sur toute oeuvre artistique.

Giannoli déploie des moyens colossaux, décors, costumes, figurants en nombre et une mise en scène ample pour conter ce Paris bouillonnant. Le mouvement est au coeur de chaque scène au rythme de cette ascension vertigineuse. Le casting est parfait (Cécile de France, Jeanne Balibar, Salomé Dewaels, Vincent Lacoste, Gérard Depardieu, Xavier Dolan, André Marcon, Jean-François Stevenin dans son dernier rôle) et Benjamin Voisin, déjà brillant dans Ete 85 de François Ozon, présent dans tous les plans, impressionne dans le rôle de Lucien de Rubempre.

 

 

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2 novembre 2021 2 02 /11 /novembre /2021 16:57

Alors qu'elle poursuit Julie, sa compagne, Raf tombe et se retrouve aux urgences où Yann, blessé lors d'une manifestation de gilets jaunes,.  vient aussi d'être admis 

Catherine Corsini, en nous plongeant au cœur des Urgences, fait le double portrait d'un hôpital public à l'agonie et d'une société aux abois et mise sur la victoire de la solidarité.

Pour qui a déjà fréquenté ne serait ce qu'un peu les urgences ou l'hôpital, le réalisme des situations saisie. Sans tomber dans l'effet catalogue, la réalisatrice met en scène plusieurs typologies de patients et d'intervention du personnel soignant.

Marina Fois, Valeria Bruni-Tedeschi et Pio Marmai, excellent, alternant comédie et drame. Mais c'est Aissatou Diallo Sagna, aide-soignante de profession, qui incarne à la fois la détresse de l'hôpital public et du travailleur pauvre, qui nous saisie d'émotions jusqu'à la dernière image.

L'expression film coup de poing prend ici toute sa dimension.

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 14:25

A Oslo, Julie hésite entre études de médecine, de psychologie, de photographie et multiplie les aventures. Un jour, elle rencontre Aksel et une certaine stabilité.

En 12 chapitres, un prologue et un épilogue, le film dessine le portrait de Julie et de ce et ceux qui font ce qu'elle est et devient. Joachim Trier nous invite durant 2h08 au plus près de son héroïne, une jeune femme, à la fois, pleine de vie et encombrée dans son existence.

Le personnage est porté par Renate Reinsve de tous les plans, qui déploie une vaste et précise palette de jeu pour figurer les multiples états de son personnage. Drôle, heureuse, sombre et désenchantée, raisonnable et déraisonnable, extrêmement changeante, Julie offre à Renate de jouer toutes les émotions et de relever le défi de  garder son personnage irrésistible. Sa prestation lui a valu le prix d'interprétation à Cannes. A ses côté, le très grand Anders Danielsen Lie, déjà remarquable, notamment, dans Oslo 31 août du même Joachim Trier et Ce sentiment de l'été de Mikhael Hers. Tous les deux rendent leurs personnages terriblement attachant.

Jonathan Trier leur offre un bel écrin avec des dialogues ciselés, un découpage rythmé, avec ce qu'il faut de musique et une réalisation mêlant naturalisme et onirisme. 

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