SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

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11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 23:18

En 2018, Frédéric Moulin découvre une boîte en carton ayant appartenu à Louis, son grand-père. Au milieu de papiers administratifs, il trouve un dossier sur lequel est indiqué "Documents de M.Morgenstern confiés à Lyon en 1941 ou 1942. A rendre à M.Morgenstern en cas de demande".

Frédéric Moulin se lance alors dans des recherches pour comprendre quels liens unissaient Louis Moulin et Léopold Morgenstern.

Frédéric Moulin, comédien et metteur en scène, a transposé cette enquête en pièce de théâtre attribuant son rôle à une héroïne (Sabine Moindrot, parfaite) et en s'octroyant l'interprétation des personnes qu'il a interrogées lors de ses recherches.

La mise en scène simple repose sur un voile blanc qui fait notamment office d'écran ; les photos des protagonistes et les papiers administratifs qui permettent de retracer leurs parcours y sont projetés ; et d'un bureau sur lequel s'étalent les dits documents que l'héroïne consulte.

L'exposition de cette enquête sous sa dimension énigmatique et émotionnelle et dans sa part historique et documentaire, lui confère une puissance romanesque remarquable. En parvenant à trouver les tons justes (du rire aux larmes en passant par la colère et beaucoup de doutes) pour conter les multiples dimensions de cette histoire, à la fois récit de la découverte d'un trésor, introspection familiale, avis de recherche, enquête historique, témoignage de l'antisémitisme et de la traque des juifs, Frédéric Moulin offre à voir une pièce inclassable.

Lors de la représentation du 11 janvier, était présent Robert Singer, petit-fils de Léopold Morgenstern que Frédéric Moulin a retrouvé en juin 2022 et auquel il a pu remettre les documents de son grand-père.

A voir au Studio Hebertot les lundis et mardis à 19h et les mercredis à 21h jusqu'au 31 janvier 2023.

 

PS : Déjà jouée en 2021 et 2022, nous avions déjà pu dire tout le bien que nous pensons de cette oeuvre Lire le post sur la pièce ICI 

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 18:14

La Bourse de Commerce - Collection Pinault présente dans la Rotonde une spectaculaire vidéo d´Anri Sala : Time no longer.

La vidéo est diffusée sur un immense écran courbe qui épouse le cylindre de Tadao Ando, surmonté de lumières de couleurs. Le film montre une platine en apesanteur dans une réplique d´un module de la station spatiale internationale. Sur la platine, qui tourne sur elle-même, est posé le vinyle d´Abîme des oiseaux d´Olivier Messiaen. Son bras se pose et s´éloigne du disque en fonction de sa position dans l´espace ne reproduisant que des fragments du solo pour clarinette et saxophone. Une explosion retentit durant la vidéo, tandis qu´en ouverture et en clôture du film apparaît le soleil sur la surface du globe.

Représentation de la fin de l´Humanité d´où ne resterait que cette musique ? Musique qui fut composée pour le clarinettiste Henri Akoka qui jouera cette Abîme des oiseaux une seule fois et devant ses geôliers alors qu´il est prisonnier de guerre en 1941. Morceau qu´aurait enregistré dans l´espace l´astronaute et saxophoniste Ronald MC Nair s´il n´avait disparu dans l´explosion de la navette Challenger en 1986.

A voir jusqu´au 16 janvier 2023.

 

Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
Anri Sala à la Bourse de Commerce - Collection Pinault
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 17:23

C'est une première. Près de 130 oeuvres, sculptures et objets du quotidien datant du Ve siècle avant JC jusqu´au XVIe siècle sont regroupés reflétant les richesses et la mixité culturelle de la région dont les villes de Samarcande et Bouckhara.

Certaines œuvres sorties d'Ouzbekistan pour la première fois ont été restaurées pour l'occasion. D'autres œuvres viennent de nombreux musées européens. L'exposition de petite taille, malgré son caractère exceptionnel, présente des pièces  impressionnantes tels les bouddhas et guerriers en terre, une porte en bois du mausolée de Tamerlan, les fresques du palais Varasha et la porte en bois calcinée venue de Kafir Kala.

A voir jusqu'au 6 mars 2023.

Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
Splendeurs des oasis d´Ouzbekistan au musée du Louvre
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 00:32

De l´opéra rock composé par Michel Berger et écrit par Luc Plamondon, sont nés une dizaine de tubes ou standards de la variété française. Depuis leur création en 1979 par France Gall, Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault, Diane Dufresne, ces chansons ont été reprises par tous, artistes professionnels et chanteurs de karaoke. Du livret, il ne restait pas grand chose dans la culture populaire. On en avait oublié que le blues du businessman était celui de Zéro Janvier, politicien aux relents fascistes, que le SOS d´un terrien en détresse était lancé par un révolutionnaire violent, que le Underground café de la serveuse automate n´avait pas de l´Underground que le nom. 

Thomas Jolly redonne à Starmania sa vision apocalyptique du monde, celle de l´an 2000 à l´aube des années 80. Et révèle à quel point cette dystopie sous forme d´opéra rock était, sur de nombreux points, visionnaire.

Dans une scénographie grandiose, basée sur des jeux de lumières époustouflant qui transportent les chanteurs et glissent jusque sur le public, dans une mise en scène qui utilise de façon artistique et signifiante la vidéo, qui déploie des voiles et une astucieuse et immense double tour-escaliers, Jolly plante le décor de Monopolis où le chao règne.

Sa mise en scène ne ménage pas les chanteurs qui escaladent et descendent ces escaliers tout en tenant leur répertoire. De jeunes chanteurs, inconnus pour la plupart et assez bluffant également. Côme est époustouflant dans le rôle de Johnny Rockfort et particulièrement dans son interprétation du SOS qui n´a rien a envier à celles mémorables de Daniel Balavoine et Grégory Lemarchal. Gabrielle Lapointe relève la difficile tâche de reprendre le rôle de France Gall à laquelle un délicat et émouvant hommage est rendu. David Latulipe nous scotche littéralement avec son Blues du businessman. Alex Montembault tout en délicatesse est une parfaite Marie-Jeanne. Magali Goblet est une puissante Stella Spotlight. Adrien Fruit est parfait d´ambiguïté dans le rôle de Ziggy. Ils sont accompagnés par 6 musiciens Live.

Sidi Larbi Cherkaoui assure les (discrètes) chorégraphies tandis que les costumes (sans grand intérêt) sont signés du couturier Nicolas Ghesquieres.

Certes les textes du livret ne sont pas d´une grande écriture et le traitement du récit est un peu adolescent. Certes le personnage du gourou offre peu, voir, aucun intérêt. Et certes, et c´est moins acceptable, la qualité du son est déplorable. Mais ce spectacle de près de 3 heures est d´une beauté à couper le souffle. Visuellement éblouissant, bourré de poétiques et vénéneuses idées de mise en scène et musicalement réjouissant. Il nous  laisse à la fois émus et troublés par la violence et la proximité de son récit et pleins de ces mélodies inoubliables.

A ne pas rater à la Seine Musicale jusqu´au 29 janvier puis en tournée dans les Zénith, et de retour à la Seine Musicale à partir du 14 novembre 2023.

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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 16:38

Il ne reste plus que 3 semaines pour voir au Musée d'Orsay la très belle exposition "Edvard Munch, un poème de vie, d'amour et de mort" organisée en collaboration avec le musée Munch d´Oslo.

Une centaine d'oeuvres du peintre norvégien, chevauchant deux siècles (1863-1944), représentant 60 ans de création, sont présentées plus ou moins chronologiquement, l'exposition mettant aussi en parallèle des œuvres d'époque différentes.

Si son emblématique "Le Cri" ne figure dans l'exposition que sous la forme d'une gravure, il semble habiter plusieurs œuvres, Munch usant de motifs récurrents aisément identifiables. Mais c'est la diversité de l'œuvre du peintre qui est ici mise en valeur, diversité qui s´épanouie dans un forme de continuité dans les symboles utilisés.

Marqué par la mort de sa mère alors qu'il est enfant puis celle de sa soeur aînée et de son frère, par la schizophrénie de son autre soeur et la neurasthenie de son pere, l'artiste expose ses angoisses, ses doutes existentiels avec force. Il met en scène la mort des êtres aimés, sa peur de la folie. Il célèbre également l´union de l´homme et de la nature. Huiles, lithographies, dessins, impressions sur bois, le peintre symboliste travaille tous les supports dans des explosions de couleurs comme dans le noir et blanc. Il s´inspire de la peinture de ses contemporains impressionnistes, expressionnistes ou fauves, proposant une œuvre très personnelle et foisonnante.

A voir au musée d'Orsay jusqu'au 22 janvier 2023.

Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
Edvard Munch au musée d'Orsay
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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 16:34

A l´occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, le musée d´Orsay met à l´honneur cette artiste bordelaise célèbre pour ses impressionnantes représentations d´animaux dont le magnifique et spectaculaire Labourage nivernais. Première femme à avoir reçu la légion d´honneur, elle est une figure majeure de l´émancipation des femmes.

Un peu moins de 200 œuvres (peintures, sculptures et de nombreuses études) de formats très différents, dont certaines d´autres artistes la représentant ou réalisées par d´autres membres de la famille Bonheur forment le portrait d´une artiste d´une grande modernité. Il manque à cette exposition, un peu fourre-tout, un angle de vue, un traitement, qui lui auraient donnée un peu plus de profondeur.

A voir jusqu´au 15 janvier 2023

Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
Rosa Bonheur au Musée d´Orsay
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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 15:58

En prolongement de son exposition à la biennale de Venise, Kehinde Wiley expose trois oeuvres monumentales dans la nef du musée d'Orsay : une peinture Femme piquée par un serpent (Mamadou Gueye) et deux sculptures An archaeology of silence et The young Tarantino (Mamadou Gueye).

Impressionnant.

Kehinde Wiley au musée d'Orsay
Kehinde Wiley au musée d'Orsay
Kehinde Wiley au musée d'Orsay
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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 23:15

En 2025, Ludo, lieutenant de police, rencontre, sur une scène de crime reconstituée en réalité virtuelle, Mélanie, sa femme, décédée en 1998.

Cette nouvelle série policière et de science-fiction s'aventure sur le terrain très glissant d'un "Retour vers le futur". Et s'en sort plutôt bien, sans trop se prendre les pieds dans le tapis. Si l'enquête policière a tendance à tourner en rond, les conséquences de la faille spatio-temporelles sont plutôt bien menées.

Faut-il tout faire pour annuler la tragédie du passé ?  Le bonheur présent dépend t-il de cette tragédie ? C'est sur ces questions que repose tout l'intérêt de la série. Ainsi, c'est la part romantique du récit qui captive. 

Du point de vue de la réalisation, le rendu est efficace. La série a bénéficié de la technologie du "Volume" basée sur un mur semi-circulaire de led sur lequel sont projetés les paysages.

Tomer Sisley, plus sobre qu'à l'accoutumée, Zineb Triki, déjà appréciée dans Le bureau des légendes, et Camille Claris sont parfaits.  

La série, sans être totalement géniale, atteint un niveau de qualité rare dans la production française.

A voir tous les lundis soirs sur France2 ou en replay et en intégralité sur France.tv et salto.

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30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 13:38

Sur la scène de la Comédie Française, un comédien meurt empoisonné. Martin, comédien de la troupe, enquête, accompagné de Claire, une dessinatrice de bande-dessinée.

Nicolas Pariser fait appel aux excellents Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain pour incarner ses deux héros. De quoi mettre toutes les chances de son côté pour réussir sa comédie policière, entre aventures de Tintin, références Hitchcokiennes et univers de Gaston Leroux. Pourtant dès les premières minutes, le film sonne faux.

Ni la musique entrainante de la comédie, ni l'air du frisson ne sonnent juste. Rapidement, le suspens réside dans le potentiel du film à trouver enfin la bonne tonalité. Las, l'heure et les 41 minutes défilent sans qu'à aucun moment le film ne parvient à s'accorder.

Dommage.

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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 20:06

Italo Bettiol, créateur du psychédélique Chapi Chapo est décédé ce mercredi 28 décembre.

La série réalisée en stop motion mettait en scène un petit garçon et une petite fille coiffés de grands chapeaux ronds. Ces marionnettes en feutrine vivaient des aventures de 5 minutes dans des décors de papier colorés et s'exprimaient dans un dialecte étrange fait d' onomatopées.

L' excellente musique qui accompagnait leurs aventures et qui aura grandement participer à rendre cette animation culte fut composée par le très grand François de Roubaix.

 

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 22:23

Suite à une agression subit contre son intersexuation, Sasha, 17 ans, intègre un nouveau lycée, en tant que fille.

Chair Tendre décline avec, tout à la fois, violence et délicatesse, le parcours du combattant de Sasha qui "a tout, qui a trop, qui en fait n'a rien". Les mutilations imposées enfant par les médecins, la déflagration au sein de la famille, le "choix" d'un genre, la culpabilité, les non-dits, les mensonges, le jugement de la société, la quête d'identité, le désir adolescent... la série n'écarte aucune des tortures physiques et psychologiques auxquelles Sasha doit faire face.

La palette excessive des personnages dysfonctionnels qui entourent Sasha et le récit qui frôle le too much disparaissent face à l'évidente sincérité du propos et l'audace mise dans son traitement. La qualité de la distribution menée par l'impressionnante Angela Metzger, le didactisme assumé et la puissance du dernier épisode achèvent de faire de Chair tendre une oeuvre d'utilité publique.

A voir sur France.tv

 

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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 21:16

Les chanteuses Clarika et Maissiat et le comédien-metteur en scène Emmanuel Noblet ont créé ce spectacle hommage à l'académicien, auteur, dialoguiste, scénariste Jean-Loup Dabadie.

Tous trois sur scène, accompagnés par Mathieu Geghre, jouent et chantent les mots de Dabadie. Ils recomposent une histoire d'amours et de rencontres avec les extraits des dialogues des films de Sautet (César et Rosalie, Max et les Ferrailleurs, Vincent, François, Paul et les autres, Une histoire simple, Garçon!), d'Yves Robert (Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au Paradis, Courage Fuyons, Salut l'artiste, Clérambard), mais aussi Violette et François de Jacques Rouffio, Clara et les chics types de Jacques Monnet, Le Sauvage de Rappeneau, Attention une femme peut en cacher une autre de Georges Lautner ainsi que des chansons de Michel Polnareff, Julien Clerc, Serge Reggiani, Jacques Dutronc, Régine... tous écrits par Dabadie.Astucieusement associés, ces extraits se mélangent avec fluidité, créant émotion et rire.

La mise en scène tout en fausse simplicité autour d'une structure mouvante faite de trois voiles blancs, entre écran de cinéma, mur et voiles de bateau, sépare ou rassemble, cache ou laisse voir les comédiens en ombres chinoises.

Si aux premiers instants, on se prend au jeu des comparaisons - Clarika n'est pas Romy Schneider et Emmanuel Noblet ne joue pas comme Yves Montant - très vite on s'abandonne à la proposition des quatre artistes en scène. La magie opère et l'émotion envahie tout.

A voir jusqu'au 31 décembre.

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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 22:42

Le Roi Lear entre au répertoire de la Comédie Française avec une mise en scène de Thomas Ostermeier.

Le metteur en scène Allemand, qui a déjà adapté Shakespeare au Français en 2018 avec La Nuit des Rois choisi là encore de faire appel au  traducteur Olivier Cadiot qui présente une traduction alerte qui se laisse entendre et comprendre aisément, le propos étant à la fois effrayant et drôle.

Côté mise en scène, c'est dans un paysage de lande dans la brume, sur un fond noir qui semble infini et où brillent quelques astres, que se joue l'histoire de ce roi vieillissant, manipulateur et manipulé. Comme sur La Nuit des Rois, Ostermeier prolonge la scène par une rampe qui traverse l'orchestre et qu'empruntent les personnages arpentant les territoires du royaume. La salle est régulièrement éclairée et les comédiens jouent avec les spectateurs qu'ils interpellent, prennent à témoins.

La troupe du Français est parfaitement représentée. Denis Podalydes (excellent) est Lear, Marina Hands, Jennifer Decker et Claina Clavaron, ses filles, Stéphane Varupenne, son fou. Kent est ici une femme en la personne de Sephora Pondi. Eric Genovese est Gloucester, Christophe Montenez (tout simplement génial) et Noam Morgenztern, ses fils. Gaël Kamilindi et Nicolas Chupin complètent la troupe.

En ce 17 novembre, salle Richelieu, après environ 1 heure 10 de représentation, Eric Genovese a interrompue Sephora Pondi et Gaël Kamilindi en plein duel à l'épée, annonçant qu'un des comédiens s'étant blessé, la représentation était suspendue pour quelques instants, puis finalement définitivement interrompue.

La plupart des critiques sont sévères avec la pièce, sa mise en scène, son adaptation.

S'il est difficile de donner un avis complet sur la proposition faite, le plus que 1er tiers vu donne très envie de découvrir la suite.

 

 

 

 

 

 

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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 14:15

Réalisée par Emmanuel Noblet comme une pièce filmée, Une sur deux est l'adaptation vidéo du livre de Giulia Fois "Je suis une sur deux" dans lequel la journaliste faisait le récit du viol subit à 20 ans.

23 comédiennes et 2 comédiens (Mathilde Auneveux, Camille Cottin, Sabrina Ouazani, Myriam Boyer, Constance Dolle, Assa Sylla, Karina Stella, Anne Benoit, Naidra Ayadi, Ludmilla Makowski, Julie Gayet, Caroline Proust, Anna Mouglalis, Emma Peters, Pauline Étienne, Alix Poisson, Sarah Martins, Romane Bohringer, Linh Dan Pham, Marie-Sophie Ferdane, Martine Chevallier, Camille Chamoux, Marianne Denicourt, Rod Paradot et Emmanuel Noblet) s'approprient le récit dans des face à face puissants, prenant la parole l'une après l'autre, comme se passant la mission de témoigner.

Chaque interprétation amplifie la force du texte qui conte l'horreur et la violence de l'agression, la culpabilité ressentie par la victime, les réactions des proches qui comprennent et accompagnent, des imbéciles qui relativisent, de la police soupçonneuse, de l'agresseur qui nie, de la violence de l'audition, de l'importance vitale de la parole, du rapport de la société aux corps des femmes...

Une oeuvre forte à voir en replay sur France.tv

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 14:32

Laurence Coly est jugée au tribunal de Saint-Omer. Un matin de novembre, elle a abandonné sur la plage sa petite fille de 15 mois en sachant qu'elle serait emportée par la marée.

Alice Diop s'inspire de l'affaire Fabienne Kabou, qui a effectué cet acte en 2013, et qui fut condamnée en 2017 à 15 ans de réclusion. 

La réalisatrice reproduit les moments forts du procès et dessine en parallèle l'impact de cette affaire sur Rama, jeune romancière enceinte de 4 mois, qui assiste au procès. Les deux femmes, l'accusée et l'auditrice, ont en commun des origines sénégalaises, une relation complexe à leur mère, un caractère taiseux et une intelligence supérieure à la moyenne.

On regrette que la réalisatrice n'est pas dédié son film au personnage de la mère infanticide, de cette femme sénégalaise, immigrée, intellectuellement ambitieuse, financièrement dépendante, niée par tous jusqu'à disparaître, mère par accident, psychologiquement complexe... La romancière fait pâle figure et suscite peu d'intérêt face aux questions que soulèvent l'accusée et son acte. Le scénario semble aborder des pistes qu'il abandonne aussitôt, les problèmes existentiels de Rama ne touchent pas, les séquences du procès en plans  fixes ne créent pas d'émotions. Tout est froid et  manque terriblement de chair.

Guslagie Malanda est remarquable dans le rôle de Laurence Coly. 

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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 19:00

Pendant toute la durée de la Coupe du Monde, le génial Alain Chabat propose, tous les soirs après le match et le debrief, un Late Show cuisiné à sa façon.

Ça ressemble à un Late Show, ça reprend les recettes du Late Show mais ce n'est pas tout à fait un Late Show et c'est pour ça que c'est drôle.

Les 4 premières émissions étaient extrêmement réjouissantes. Il en reste encore 6 pour se bidonner.

A voir sur TF1 tous les soirs à 22h55 ou en Replay sur TF1.fr

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24 novembre 2022 4 24 /11 /novembre /2022 23:58

Dans la masse des humoristes qui égayent les scènes parisiennes, Kheiron se démarque en proposant aux spectateurs l'exercice de créer en direct avec lui le spectacle. Ce dernier reposera sur leurs interactions avec le comédien.

Ce 24 novembre, malgré une belle crève, le comédien déploie une énergie et une verve qui interpelle immédiatement. Pendant, près de 2 heures, il questionne et vanne le public qui se prête plus ou moins au jeu du comédien. On imagine aisément que tous les soirs sont différents mais la limite de l'exercice se fait vite sentir. En dépit de la belle réparti et du stock d'anecdotes du comédien, des moments de flottements, des longueurs et des répétitions soulignent la nécessité d'une base qui semble ici (ce soir ?) un peu légère. Bien sûr, on rit mais le rythme si important dans l'humour marque ici le pas.

A voir un autre soir, avec un autre public, dans la très accueillante salle de l'Européen jusqu'au 31 décembre 2022.

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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 14:39

Après 3 ans de vie aux Etats-Unis, Gad Elmaleh rentre à Paris chez ses parents. Il a un grand projet qu'il n'ose pas leur annoncer : se convertir au catholicisme.

Gad Elmaleh, juif séfarade, fait son coming out. La vierge Marie le fascine depuis qu'enfant il a bravé l'interdit en entrant dans une église de Casablanca.

Si la sincérité du propos ne fait aucun doute et que l'on assiste avec curiosité et intérêt aux déchirements multiples que la perspective de cette conversion entraîne, le film, d'un point de vue purement cinématographique, déçoit un peu. Le filmage n'affiche aucun parti pris esthétique. La caméra semble posée au hasard des situations. Il y a un peu de tout sans qualité particulière.

Le récit est lui aussi un peu bancal. L'enchaînement des séquences manque de fluidité. Certaines situations sont étirées jusqu'à l'usure tandis que d'autres qui mériteraient d'être approfondies sont à peine esquissées. Gad Elmaleh semble avoir était tiraillé entre introspection, réflexion sur la foi et comédie familiale.

On n'est pas loin de penser que le réalisateur s'est vu confisquer son film par ses parents, tous les deux excellents comédiens. Reste un peu est ainsi et surtout une grande déclaration d'amour qui leur est adressée.

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20 novembre 2022 7 20 /11 /novembre /2022 14:28

En 1986, Patrice Chéreau et Pierre Romans sélectionnent les jeunes comédiens de la 2e promotion de l'école des Amandiers. 

Valeria Bruni-Tedeschi fait le récit, entre réalité et fiction, de cette période fondatrice pour elle et ses collègues comédiens dont Laurent Grévill, Vincent Perez, Laura Benson, Marianne Denicourt, Agnès Jaoui, Thierry Ravel, Bruno Todeschini, Thibault de Montalembert, Eva Ionesco, Isabelle Renault (qui joue l'assistante de Chéreau dans le film), Agnès Jaoui notamment.

Stage de sélection, cours à l'Actor Studio de New-York, répétitions de Platonnov, emprise d'un Patrice Chéreau vénéré et sans concession, charisme bienveillant de Pierre Romans, jalousie, rivalité, entraide, la réalisatrice dans un récit et une mise en scène rythmés aborde toutes les facettes de cet apprentissage hors normes au sein du prestigieux théâtre des Amandiers, qualifié de "centre de l'Europe" théâtrale par une des jeunes comédiennes. Les Amandiers fait aussi le portrait d'une jeunesse exaltée, au parcours divers et souvent cahotique, venue de tous les milieux, sexuellement libérée alors que le Sida fait son apparition, touchant parfois à la drogue, trop vite adultes. C'est aussi un hommage à son premier grand amour, Thierry Ravel.

Les jeunes comédiens, Nadia Tereszkiewicz et  Sofiane Bennacer en tête, mais aussi Clara Bretheau, Vassili Schneider, Noham Edje, Eva Danino, Baptiste Carrion-Weiss, Liv Henneguier, Lena Garrel, Sarah Henochsberg, Oscar Lesage, Alexia Chardard, Suzanne Lindon sont tous d'une grande vérité. Au côté des excellents Louis Garrel et Micha Lescot, l'intensité de leur jeu, particulièrement bien servi par une mise en scène au plus près des corps, nous emporte dans le tourbillon de cette jeunesse brûlante.

Les posts sur les films de Valeria Bruni-Tedeschi : ActricesUn château en ItalieLes Estivants

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17 novembre 2022 4 17 /11 /novembre /2022 23:07

Valérie Bacot est une des grandes victimes de l'incompétence de la société policière et judiciaire. Valérie Bacot a sans doute vécue l'un des plus édifiants abandons par la société civile. C'est ce qui frappe de la façon la plus évidente dans sa vie sous l'emprise d'un bourreau. A côté, de l'indicible, de la plus extrême violence d'un homme, c'est l'inaction de son entourage, l'absence de toute intervention humaine et humanitaire qui terrifient.

La mise en scène d'Anne Bouvier souligne particulièrement cet abandon, listant les fonctions et places de tous ceux qui auraient pu intervenir et ne l'ont pas fait. C'est, dans tout ce qui fait la puissance de la mise en scène, ce qui marque particulièrement. 

Sylvie Testud incarne Valérie enfant, adolescente, adulte et mère, inconsciente, violentée, victime et combattante. Dans de courtes scènes, de quelques secondes, elle est aussi ses parents, le bourreau,  ses enfants, mais également l'avocate qui intervient comme pour soutenir Valérie dans le déroulé de son terrible récit. La lumière s'adapte à chaque personnage dont Sylvie Testud prend les traits, sans coupure, d'une intonation de voix, d'un mouvement, d'une position du corps, d'un port de tête. 

Cette adaptation de l'autobiographie de Valérie Bacot est d'une force rare. L'interprétation de Sylvie Testud, qu'accompagne l'efficace et sensible mise en scène d'Anne Bouvier, est remarquable par sa  puissance et sa retenue.

A voir au théâtre de l'Oeuvre jusqu'au 30 décembre 2022.

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16 novembre 2022 3 16 /11 /novembre /2022 22:54

 

 

New-York, 1980, Paul, ado rouquin rêveur, de la classe moyenne, va au collège public avec Johnny, son ami à la peau noire.

De nombreux films de James Gray questionnent le rêve américain et ses contradictions. C'est le cas ici, où il raconte une année charnière de sa jeune adolescence et, selon le réalisateur, de l´histoire américaine.

Cet enfant, juif new-yorkais, de 11 ans qui rêve de fusées et de peinture, apprend à travers l'histoire de son grand-père et de son copain Johnny, ce que sont l'antisémitisme, le racisme, les inégalités sociales mais aussi la détermination, le courage et la perte de l´innocence.

Ce film est à la fois très tendre dans les relations familiales et très cash dans sa description des injustices sociales (même si le réalisateur avoue avoir édulcoré la réalité des faits). Dans une mise en scène discrète, Gray laisse toute la place aux émotions simples que ce récit d'apprentissage déploie. La lumière toujours indirecte, la photographie assez sombre, donne au film son atmosphère mélancolique et désenchantée. Si le réalisateur a reproduit la maison de son enfance, il ne marque pas de façon appuyée la plongée dans les années 80. Le jeune Banksy Repeta est excellent. Autour de lui, Jaylin Webb, Anna Hathaway et Jérémy Strong sont parfaits et Anthony Hopkins,  tout simplement grand. 

Le film doit son titre, Armageddon Time, à Reagan qui allait être élu à la présidence et qui utilisa cette expression pour annoncer l'apocalypse. C'est aussi un chanson jamaïcaine reprise par les Clash, qui dénonce la misère et les injustices sociales.

 

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7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 21:40

Plusieurs parlements et tribunaux populaires dans le monde ont reconnu et dénoncé le genocide des OuIghours perpétré par la Chine. Mais, face à cet acteur majeur de l'économie mondiale, aucune réelle action n'a été prise pour y mettre fin.

Les Ouighours ont le tort d'être musulmans et d'occuper la plus grande province de Chine qui regorge de ressources naturelles et est la porte d'entrée des nouvelles routes de la soie vers l'Occident.  

Eric Dabré donne ici la parole à ceux qui ont fuit le Xinjiang laissant derrière eux une partie de leur famille. Il recueille aussi le témoignage d'un ancien policier et d'une infirmière contrainte de procéder aux stérilisations et avortements forcés et de parlementaires et chercheurs internationaux. Eradication des naissances, enlèvements et évangélisation des enfants, destruction de la culture Ouighours, enfermements dans des camps de travail, tortures... la liste des exactions à l'encontre des Ouighours nous renvoie aux pires pages de l'Histoire.

A voir sur la chaîne LCP

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5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 23:47

Léo et Rémi, tout jeunes adolescents, sont d' inséparables amis. La rentrée au collège va bousculer leur relation.

Après Girl, Lucas Dhont se penche à nouveau sur l'adolescence et le poids du regard des autres, entre jugement et interprétation mal attentionnée.

Le réalisateur plonge ses deux héros dans un décor de campagne et de champs de fleurs où la délicatesse et la bienveillance familiale dominent. La fraîcheur des images, la beauté de la photographie tranchent avec la brutalité de ce récit de l'innocence assassinée, d'une culpabilité écrasante interdisant au chagrin de s'exprimer. L' émotion s'installe ici dans les silences et les non dits. Les symboles et elipses allègent ce qui auraient pu être trop démonstratif. On y apprécie une certaine finesse dans l'exposition du drame même si dans la durée ce sentiment s'amenuise un peu.

Les comédiens interprètent avec élégance ce mélodrame auquel il est difficile de résister. Eden Dambrine, Gustav de Waele, Emiliie Dequenne et Léa Drucker sont remarquables.

Le film a reçu le Grand Prix au Festival de Cannes 2022.

 

 

 

 

 

 

 

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4 novembre 2022 5 04 /11 /novembre /2022 22:20

Delphine de Vigan a confié à Elsa Lepoivre le soin d'adapter pour la scène son livre Rien ne s'oppose à la nuit. 

Ce livre raconte la quête de vérité de Delphine de Vigan sur Lucile, sa mère, bipolaire, qui a mis fin à ses jours. Elsa Lepoivre condense, en 1 heure, les 400 pages du roman, fidèle aux questionnements de l'autrice et aux émotions que son enquête soulève. Stradivarius de l'interprétation, Elsa Lepoivre est cette fois encore impressionnante de délicatesse dans ses rires et dans ses larmes retenues. 

Ce singulis est mis en scène par Fabien Gorgeart a qui ont doit le remarquable Stallone avec Clotilde Hesme. Le décor se réduit à une table et six chaises vides représentant les différents protagonistes du livre. La mise en scène se joue sur la lumière, extrêmement soignée qui rythme le récit et agit comme en écho à la citation de Soulages qui ouvre le roman et la pièce "Les différences de textures réfléchissaient plus ou moins la lumière et du sombre émané une clarté, une lumière picturale dont le pouvoir émotionnel particulier animait mon désir de peindre. Mon instrument n'était plus le noir mais cette lumière secrète venue du noir."

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1 novembre 2022 2 01 /11 /novembre /2022 20:50

TMC propose la première captation télévisée d'une pièce de Fabrice Luchini. Il s'agit "Des écrivains parlent d'argent" jouée au théâtre de l'Atelier.

Luchini déroule son spectacle enchaînant les extraits d'oeuvres de Jules Romain, Emile Zola, Karl Marx, William Shakespeare, Cioran, Charles Péguy, Louis Ferdinand Céline, Victor Hugo, Sacha Guitry, Jean de La Fontaine et Pascal Bruckner en alternant avec de nombreux apartés.

 

Si la diction avec laquelle il dit ces textes et les explications qui les accompagnent favorisent leur compréhension, l'excitation qui habite Luchini perturbe un peu.

 

Si les interludes cèdent parfois à la facilité, la propension du comédien à jouer avec son public, sautant sur toutes ses réactions (notamment deux jeunes comédiens sur Ruy Blas) anime efficacement la représentation.

 

Si le côté très cabot de l'acteur et sa propension à se lancer régulièrement des fleurs mal dissimulées derrière une fausse modestie peut agacer, il faut convenir qu'il est également très drôle, multipliant les procédés comiques - imitations sur une fable de La Fontaine, récits de ses émissions télévisées favorites, anecdotes de rencontres, panique durant la crise de 2008.

 

Et si nous ne sommes pas sûrs d'avoir retenu ou bien saisi toutes les subtilités des textes prestigieux, les deux heures filent sans ennui et distillent un réel plaisir.

A voir en Replay sur TMC.

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