SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 20:55

A la fin de sa vie, François Truffaut se confia à son ami Claude de Givray, avec le projet d'écrire son autobiographie. Trop affaibli, il dut renoncer et ces entretiens ne furent jamais publiés.

Ce documentaire est construit à partir de ces entretiens et de correspondances, Louis Garrel prêtant sa voix au réalisateur, complétés par des interviews et illustrés par des documents d'archives et des extraits de films, les siens comme ceux qui l'ont inspirés.

Le récit de François Truffaut éclaire une partie de son oeuvre : ses souvenirs d'enfance qui ont nourri Les 400 coups et L'argent de poche, ceux de son adolescence d'où naquit l'histoire de L'amour à 20 ans, ceux des années d'occupation qui ont inspirées Le dernier métro... Mais il évoque aussi l'influence de ses films, tel La peau douce, sur sa vie.

Il est toujours passionnant d'écouter François Truffaut parler de ses films, de ses influences, de  sa vie, de l'enfance...

Isabelle Huppert, Pascal Grégory, André Dussolier, Barbara Sukowa prêtent leur voix respectivement aux.commentaires, à Roland Truffaut (père légal de François), à Henri-Pierre Roche, à Helen Hessel (la véritable héroïne de Jules et Jim).

A voir en replay sur France.tv

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2024 7 27 /10 /octobre /2024 13:24

Mehdi Idir et Grand Corps Malade proposent un biopic chronologique, découpé en chapitres dont les titres, qui reprennent ceux de chansons, sont écrits sur une page de cahier, ce qui n'annonce pas un geste artistique d'une grande puissance. La période de l'enfance est traitée au pas de course, énumérant les évènements sans grâce. On est ainsi informé dès le départ que le film ne révolutionnera définitivement pas le genre.

Ensuite, le film conte la hargne de réussir du chanteur, son abnégation, ses choix heureux ou malheureux de ses débuts difficiles, durant lesquels il rencontrera deux personnages clés : Pierre Roche (Bastien Bouillon surprenant) et Edith Piaf (Marie-Julie Baup excellente). Le scénario déroule les étapes clés de son ascension de 1941 à 1960 (le concert de la consécration à l'Alhambra) en les illustrant des chansons de Charles sans qu'on sache très bien si la chronologie des évènements et des chansons est respectée. Les réalisateurs passent rapidement sur certains événements mais usent pour d'autres de redondances dont on ne comprend pas l'utilité.

Les années suivantes sont contées encore plus rapidement semblant là uniquement pour illustrer les tubes du grand Charles. Les réalisateurs choisissent de finir le film sur une période où le chanteur ayant atteint son objectif de gloire et venant de perdre son fils est en proie à la dépression. Curieux.

Exception faite de la présence de Tahar Rahim, impressionnant sans que sa prestation ne prenne le dessus sur son incarnation, le film s'oubliera vite.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2024 6 26 /10 /octobre /2024 01:18

En Angleterre, en 1908, naissent Daisy et Violet soeurs siamoises. Elles sont adoptées par Mme Hilton, sage femme clandestine, qui les exploitera toute sa vie.

Cette véridique triste et glauque histoire de monstres de foire ne pouvait que séduire Valérie Lesort et Christian Hecq. Ils content ainsi la vie des sœurs Hilton de leur naissance à leur mort sur une tonalité burlesque non dénuée de sensibilité. On rit beaucoup, jamais au dépend des soeurs Hilton, mais toujours de leur entourage.

Le cirque et le cabaret sont mis à l'honneur présentant un vaste éventail de monstres, soit par leur difformité physique, soit par l'ignominie de leur comportement. Les scènes et numéros d'une époustouflante créativité et d'une impressionnante ingéniosité se succèdent.

Décors, costumes, maquillage et perruques, jeux de lumières, où le rouge domine, servent merveilleusement le propos.

Christian Hecq, qui multiplie les personnages, est, cette fois encore, hilarant. Virginie Lesort et Céline Milliat-Baumgartner impressionnent dans la chorégraphie qu'impose le rôle des soeurs siamoises. A leur côté, Yann Frisch et Renaud Crols, multipliant eux aussi les personnages sont excellents.

Et Charlie l'aboyeur est inoubliable dans la scène d'ouverture du spectacle

Lire les post sur les précédents spectacles de Christian Hecq et Virginie Lesort : La mouche, 20 000 lieux sous les mers, Le voyage de Gulliver 

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2024 4 24 /10 /octobre /2024 20:38

Paul Francoeur vient de remporter de justesse les primaires de son parti contre Marie-France Tremeau qui digère mal sa défaite.

Pierre Schoeller, à qui on doit déjà l'excellent L'exercice de l'Etat, adapte le roman d'Edouard Philippe et Gilles Boyer dont le vrai héros est César Casalonga, conseiller spécial de Francoeur.

Cette série qui mêle étude du microcosme politique et thriller bénéficie d'une réalisation soignée, d'un montage précis et d'un casting 4 étoiles en la personne de Melvil Poupaut, Swan Arlaud, Karin Viard, Evelyne Brochu, Maud Wyler et Philippe Uchan.

A voir sur France.tv

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 20:04

François Truffaut disait "Même quand Jean Pierre Leaud dit bonjour, même quand il ouvre une porte, nous basculons dans la fiction, pour ne pas dire dans la science fiction."

Cette façon unique de jouer, de parler un peu faux comme parlait Truffaut, a fait de Jean-Pierre Leaud un acteur étrange, incomparable. et marquant. On se demande encore si Jean-Pierre Leaud existe vraiment ou s'il n'existe que dans la fiction ?

Cyril Leuthy trace le portrait de l'acteur, éternel adolescent, comme on mène une enquête, à base d'archives, demandant à deux jeunes comédiens et Michel Fau de jouer ses rôles ou tenir ses propos, faisant appel aux témoignages d'Olivier Assayas, Noémie Lvovsky, Lucas Belvaux, Chantal Goya, Nathalie Baye, Françoise Lebrun, Josiane Balasko, Aki Kaurismaki, Olivier Assayas, Lucas Belvaux, Bertrand Bonello, Tsai Ming-Liang, Nobihiro Suwa

Enfant de la balle - mère actrice, père scénariste et dialoguiste - acteur d'un rôle monstre, Antoine Doinel, acteur d'un réalisateur, François Truffaut. Son bout d'essai pour Les 400 coups est presqu' aussi célèbre que le film.

Il naît en tant qu'acteur, à 14 ans, en 1959 au Festival de  Cannes. Un gosse avec dans la tête des idées d'adulte, très ressemblant à son personnage Antoine Doinel que Truffaut dessine à partir de sa propre enfance et adolescence mais aussi et de plus en' plus de celle de Leaud.

Leaud devient assistant de Godard - son deuxième François - qui le fait tourner dans six films dont La Chinoise, et Masculin, Féminin.

En 1970, Domicile conjugal signe la fin de l'adolescence et d'Antoine Doinel ou presque (en 70 L'amour en fuite verra le retour d'un Antoine adulte). Mais pas de sa complicité avec Truffaut qui lui confiera encore deux grands rôles dans deux chef d'oeuvres : Les Deux anglaises et le continent et La Nuit Américaine.

Mal à l'aise dans la vie, mais très à l'aise devant la caméra, il tourne parallèlement avec Skolimowski, Jean Eustache...

En 1984, la mort de Truffaut le plonge dans un deuil insurmontable. Il tourne pourtant à nouveau dans l'inattendu Les Keufs de Josiane Balasko où il joue un flic improbable et tourne avec de jeunes réalisateurs dont il a marqué la cinéphilie : Aki Kaurismaki, Olivier Assayas, Lucas Belvaux, Bertrand Bonello, Tsai Ming-Liang, Nobihiro Suwa.

Un très beau portrait à voir en replay sur Arte.tv

Partager cet article
Repost0