SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Années 20, en France, dans un hôtel du bord de mer, Marta, en vacances avec son mari tyrannique, profite de sa participation à un tour de magie pour s'enfuir.
Toujours sur le thème de l'illusion et du décalage spatio-temporel, Noémie Lvovsky présente une comédie musicale librement inspirée de la pièce d'Edouardo de Filippo et mise en musique de façon plutôt réussie par Feu! Chatterton. Le récit, mêlant insouciance et gravité, est intrigant.
Le casting composé de Micha Lescot, François Morel, Judith Chemla, Denis Podalydes, Rebecca Marder, Damien Bonnard, Dominique Valadie, Christine Murillo, Laurent Stocker, Sergi Lopez, Noémie Lvovsky, Catherine Hiegel entre autres, enchante.
Pourtant, le film ne fonctionne pas vraiment. Les parti pris de réalisation avec trop souvent un premier plan qui brouille la vision de la scène comme si le spectateur épiait les personnages, des acteurs trop souvent filmés de dos, l'abus de champs contre-champs, une photographie qui plonge régulièrement les comédiens dans le sombre et multiplie les ombres disgracieuses, les références au cinéma muet (des années 20 sans doute) qui font flop... desservent le film.
Mêlant documents d'archives et animations (très réussies), ce documentaire raconte les quatre dernières années de vie d' Antoine de Saint-Exupéry. Années qui virent la naissance du Petit Prince, œuvre littéraire unique à la fois conte pour enfant et livre philosophique.
En 1940, à la capitulation de la France, alors qu'il vient d'être démobilisé, Saint-Exupéry part à New York, espérant convaincre les États Unis d'entrer en guerre. Bien qu'il y reçoit le National Book Award pour Terre des hommes, il déprime. Ses éditeurs qui veulent réitérer le succès de Mary Poppins, lui propose d'écrire un conte pour enfants.
Les témoignages énumérant les références et les inspirations à l'origine de l'histoire du Petit Prince : panne d'avion dans le désert en 1935 lors de sa tentative de record de vitesse entre Paris et Saïgon, les baobabs métaphores du nazisme, le Petit Prince enfant de l'exil, sa rose Consuelo, en Argentine une petite fille face à un serpent, en 1928, à l'aéropostale, le renard du désert qu'il avait apprivoisé, la mort de son petit frère François...
A travers l'animation, le réalisateur fait parler son épouse Consuelo, ses éditeurs américains, ses amis Léon Werth, Jean Renoir, Bernard Lamotte, Sylvia Hamilton, Denis de Rougemont...
Le Petit Prince est sorti aux Etats-Unis le 6 avril 1943, alors que Saint-Exupéry avait rejoint la guerre et l'aviation en Afrique du Nord. Il disparu le 31 juillet lors d'un vol de reconnaissance dans le sud de la France.
En 1993, Jean-Claude Romand assassinait sa femme, ses enfants et ses parents après leur avoir menti depuis 18 ans. Emmanuel Carrère, impressionné par ces 18 années de mensonge, décide d'en faire un livre : L'Adversaire.
Ce documentaire retrace le crime de Romand et le travail d'Emmanuel Carrère. L'écrivain commente lui-même, racontant sa perception de l'assassin - mythomane, l'impact sur sa vie personnelle, ses échanges avec Romand, son travail.
Parallèlement des écrivains (Philippe Jaenada, Neige Sinno, Frédéric Boyer, Angie David...) expliquent la vision des écrivains face aux criminels et l'impact de L' Adversaire dans la littérature française. L'avocat général, un expert psychiatre, un journaliste et un professeur de littérature décryptent Romand et commentent la version de l'écrivain.
Été 1898, Dolly Gallagher, veuve et marieuse, se rend à Yonkers pour rencontrer et séduire le richissime Horace Vandergelder. Mais Horace a en tête d'épouser Irène Molloy.
Comédie musicale créée en 1964, Hello Dolly ! un des grands succès de Broadway fête ses 60 ans. Si l'intrigue n'a rien d'originale (la comédie musicale s'inspirerait d'une pièce anglaise datant de 1835), le récit est construit avec habilité et un humour d'une grande efficacité servi ici il est vrai par d'excellents interprètes.
Sur la scène du Lido, qui dans sa nouvelle configuration offre un remarquable écrin pour les artistes comme pour les spectateurs, dans une mise en scène de Stephen Mear, évoluent une vingtaine de danseurs-chanteurs. La scénographie est faite d'un habile décor de fond de scène et de quelques accessoires qui s'escamotent facilement pour laisser toute la place aux numéros de danse. Les costumes sont également très beaux. L'énergie et l'élégance des chorégraphies avec plusieurs numéros de bravoure exécutés à plus d'une dizaine de danseurs, la qualité des mélodies et de leur orchestration, la musique jouée live, la puissance des chanteurs dans la maîtrise de leur chant et de leur jeu, tout jusqu'aux plus petits détails participe à la réussite de ce spectacle. Caroline O'Connor, dans le rôle de Dolly, est excellente de séduction et de malice.
Hello Dolly est sans doute le spectacle le plus revigorant du moment, pour preuve l'ovation faite par les spectateurs lors des saluts.
Muriel Robin vient rendre visite à Pierre Arditi chez lui. C'est lundi, jour de relâche, le comédien ne joue pas au théatre. Pourtant...
Dès la mise en place, l'absurde de la situation et la mise en abîme séduisent. Très vite, on s'inquiète, on doute de la capacité de l'auteur à savoir transcender cette amusante idée de départ. Et effectivement, rapidement le propos s'enlise irrémédiablement. Le texte est d'une grande pauvreté sur la forme comme sur le fond qu'il touche dans le dernier quart d'heure. Et c'est d'autant moins excusable que la pièce ne dure qu'1h20. La mise en scène est tout aussi paresseuse.
L'auteur-metteur en scène semble ainsi tout miser sur ses deux comédiens vedettes. Robin et Arditi, malgré sa très mauvaise mine, sont d'ailleurs très bien.