SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Déchaîné ! Est-ce de savoir les caméras présentes dans la salle, le comédien est particulièrement en forme dans cette captation de son spectacle La Fontaine et le confinement.
C'est pourtant par le peu aisé Divertissement de Pascal que débute le spectacle mais très vite le comédien instille de la fantaisie. Moque le mari présent contre sa volonté, salut les retardataires involontaires et se lance dans le coeur de son sujet avec la fable l'ours et l'amateur de jardin de La Fontaine qui contient la phrase qui a donné vie à ce spectacle : "La raison d'ordinaire n'habite pas longtemps chez les gens séquestrés."
Luchini joue avec son public et enchaîne dans le désordre un hommage à son maître Jean-Laurent Cochet, à Louis Jouvet, à Jules Romain, à Johnny Hallyday, au théâtre, au génie des écrivains français, à sa Philinte dont il est l'Alceste, raconte ses journées devant la télévision et le duo Veran-Salomon, ses échanges avec Macron, sa rencontre avec la ministre de l'éducation nationale, cite Mme de Sévigné et Mme de La Fayette, rappe sur La Fontaine, donne une leçon de séduction, et dit avec son élocution et son indéniable sens du rythme, répétant avec gourmandise ces phrases favorites, quelques fables dont La besace, Conseil tenu par les rats, Le curé et le mort, La Laitière et le pot au lait...et clôt le spectacle avec sa fable favorite La mort et le mourant.
Dwight Manfredi, capo new-yorkais, sort de prison. Le parrain qu'il a couvert pendant ses 25 ans de prison, le remercie en lui "offrant" la ville de Tulsa, trou paumé, sans délinquance, ni mafia paraît-il...
Sylvester Stallone est parfait dans le costume du mafieux et celui du boomer qui découvre un nouveau monde après 25 ans de prison. Has been mais costaud malgré ses 75 ans.
Le scénario est un peu tarte mais drôle et distrayant.
Pierre, Jules et Louise se précipitent chez leur parent à la demande urgente de ceux-ci. Tous les trois craignent le pire pour leur mère et leur père qu'ils adorent.
Ce qui impressionne c'est l'immensité du vide, tant sur la forme que sur le fond, qui habite cette pièce. L'histoire, le propos, les dialogues... tout est poussif, redondant, sans intérêt, sans panache. La mise en scène est à l'avenant.
Frédérique Tirmont et Bernard Alane, dans le rôle des parents, s'en sortent honorablement tandis qu'Emmanuel Patron, Elise Diamants et Rudy Milstein font ce qu'ils peuvent avec leur piètre partition, surjouant sans doute pour essayer de donner corps au rien.
Le qualificatif "nul" est ici parfaitement approprié.
Les personnages d'hypocondriaques maigrichons en recherche constante du coup d'un soir, car sur un malentendu ça peut marcher, étaient à l'origine de sa notoriété. Parmi eux, Jean-Claude Dusse (Les Bronzés) et le Denis de Marche à l'ombre, sont devenus cultes, et peut-être aussi un peu encombrants. En prenant, un peu d'âge mais aussi de la masse, Michel Blanc s'est ouvert à des personnages plus sombres comme celui de Monsieur Hire. L'acteur là aussi génial y est inquiétant et au final touchant. Tenue de soirée (Prix d'interprétation à Cannes), Chambre à part, Uranus, Merci la vie, L'exercice de l'Etat (César du second rôle), Les témoins... il se voit confier des rôles dramatiques par des réalisateurs-auteurs.
C'est pour Marche à l'ombre qu'il est passé derrière la caméra la première fois, limitant les risques en se donnant le rôle du boulet. Les dialogues y sont des punchline. C'est drôle, tendre et moderne. Pour son deuxième film de réalisateur, Grosse fatigue, il joue son propre rôle ou plutôt celui de Michel Blanc, la vedette, et également celui d'un sosie usurpateur d'identité. C'est drôle également et un peu vertigineux. Puis, il réalise encore trois films (Mauvaises passes, Embrassez qui vous voudrez, Voyez comme on danse) aux sujets sombres, moins convaincants, dans lesquels il joue entouré d'une pléiade d'acteurs prestigieux à la hauteur de son talent.
Il était aussi un des membres du Splendid, bande de potes de lycée, qui avant de chacun faire carrière, nous ont fait mourir de rire ensemble.
Dans une ville du Nord de la France, Lola Montes, adolescente est assassinée. Le suspect Axel Challe est en fuite. Adam Vollmann, journaliste sur le web, se rend sur place, lieu du crime et ville où il a grandi avec difficulté, pour enquêter.
Erwan Le Duc adapte en série le roman de Fabrice Humbert. On retrouve le sens du décalage et de l'étrange du réalisateur. Il glisse ci et là des plans incongrus qui installent cette ambiance si particulière qui fait le sel de cette série. Le récit intègre des flashs back sur un esprit très 1er degré qui casse un peu la singularité de la tonalité mais participe à faire douter le spectateur. Les personnages secondaires sont tous bien effrayants sans qu'on ne sache très bien si cela est dû à la perception d'Adam biaisée par le traumatisme. Ainsi, le scénario joue sans cesse entre réalité et fantasmes, divulgant des informations pour les contredire aussitôt, intégrant du burlesque quand on s'y attend le moins.
Niels Schneider est parfait entre effroi et soif de comprendre. Cerise sur le gâteau, on retrouve l'excellente Maud Wyler, comédienne fidèle à Erwan Le Duc, et, dans un petit rôle, l'ex sociétaire de la Comédie Française, Georgia Scalliet.