SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 23:57

Louis est de retour dans sa famille. Après plusieurs années d'absence, il revient annoncer à sa mère, sa soeur, son frère et sa belle sœur qu'il va bientôt mourir. 

Pour les 30 ans de la disparition de l'auteur, le théâtre de l'Atelier présente Il ne m'est jamais rien arrivé et Juste la fin du monde. Cette dernière est mise en scène par Johanny Bert qui suspend dans les cintres, à la vue des spectateurs, le mobilier de la maison familiale. Chaque élément descendra pour se positionner aux côtés des acteurs au fur et à  mesure des scènes. Ce principe de mise en scène fonctionne curieusement assez bien, soulignant visuellement l'étrangeté des échanges. Le choix de représenter le père disparu par un masque d'homme semblant flotter entre les scènes s'avère bien moins efficace, à la limite du ridicule.

Pour incarner les membres de cette famille dysfonctionnelle, menée par les non-dits et les ressentiments, cinq comédiens. Vincent Dedienne, dans le rôle du taiseux Louis, joue le personnage avec distance, soulignant une posture en retrait. Son talent s'exprime plus pleinement dans ses longs apartés au public. A ses côtés, dans le rôle de la petite soeur admirative et survoltée, on retrouve avec joie Céleste Brunnquell. Astrid Bayiha, Christiane Millet et Loïc Riewer, particulièrement marquant dans le rôle du frère, composent le reste de la famille.

* Lire la critique de l'adaptation cinématographique réalisée par Xavier Dolan 

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4 février 2025 2 04 /02 /février /2025 20:07

Mêlant confidences face caméra et vidéos personnelles, entre documentaire et auto-portrait, Vincent Lindon, cœur sanglant dessine une personnalité d'une grande complexité. 

Humiliations de l'enfance, manque d'amour d'une mère, exigences d'un père, souffrances d'un métier d'acteur qu'il dévalorise, emportements, besoin constant d'aller vite, agacement pour les autres et pour lui-même, amour fou pour ses enfants, dégoût de la vieillesse, goût tardif pour les honneurs,... le portrait se fait par évocations, déclarations et auto analyses.

Vincent Lindon se révèle ainsi en homme agacé par les autres et par lui-même, qui se glisse dans la peau des personnages pour se fuir.

En homme à fleur de peau, dont on perçoit, que les humiliations et les blessures de l'enfance l'ont façonnées violemment.

En homme excessif tout à la fois touchant et agaçant.

En homme drôle aussi dans ses agacement, qui, par exemple, en tournage à Chypre, un dimanche, au bord d'une piscine où il "ne sert à rien" s'étonne : "Si on m'avait dit, ça, un jour, que j'allais me mettre sur deux frites."

Un documentaire âpre à réserver à ceux qui éprouvent de l'admiration ou de l'affection pour  Vincent Lindon, comédien immense.

A voir sur Arte.

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2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 15:25

A New-York, en 1961, Bobby Zimmerman débarque du Minnesota pour rendre visite à son idole Woody Guthrie.

Un parfait inconnu se concentre sur les débuts de Bob Dylan, de son installation à Greenwich Village et le parrainage de Pete Seeger au concert du Festival Folk de Newport en 1965. Cinq années contées de façon chronologique, sans fantaisie dans le récit. Les débuts fulgurants de Dylan devenant la référence folk jusqu'au virage de Like a Rolling Stone, ses admirations sincères, son assurance/arrogance, ses amours pour Suze Rotolo et Joan Baez, "rivale" de poids pour le chanteur, dessinent le portrait d'une personnalité complexe. Si les dialogues de Dylan sont limités, amplifiant la part de mystère du personnage, le film laisse entendre (jamais en entier) quelques un de ses textes soignés, poétiques, et militants. 

Le film est, sans être déplaisant, esthétiquement, très classique. Les interprètes sont remarquables. Timothée Chalamet est très bon en Dylan taiseux et arrogant. Il impressionne particulièrement en interprétant lui-même les chansons. A ses côtés, Monica Barbaro excelle dans le rôle de Joan Baez dont elle interprète, elle aussi, les chansons. Elle Fanning, Edward Norton et Boyd Holbrook complètent cet excellent ensemble de comédiens. La qualité de leur interprétation maintient notre intérêt pendant les 2h20 du récit même lorsque le film marque le pas dans sa dernière partie. 

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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 20:52

Le 27 janvier 1945, l'armée russe délivre le camp d'Auschwitz. A l'occasion du 80e anniversaire de cette libération, les chaînes de télévision diffusent les témoignages des rares survivants sous forme d'interviews dans des émissions (Ginette Kolinka et Esther Sénot à Quelle époque), des reportages et des documentaires (Les filles de Birkenau sur Arte).

LCI présentait hier le documentaire Les derniers d'Auschwitz de Sophie Nahum. La réalisatrice présente le témoignage de survivants d'Auschwitz. Hommes et femmes, de différentes origines, racontent la déportation, les trains à bestiaux, la survie dans les camps, la faim, les maladies, la mort, les coups, les humiliations, la déshumanisation, la marche de la mort, le retour le Lutetia, l'impossibilité de raconter, la culpabilité... Tous témoignent de leur incapacité à comprendre comment ils ont pu survivre à cet enfer, tous racontent que leur père, leur mère, leur proche leur ont intimé, à eux les plus jeunes, les plus résistants, l'ordre de survivre pour témoigner de l'innommable. 

Le documentaire est visible gratuitement sur You tube. D'autres nombreux témoignages sont disponibles sur le site (lesdeniers.org) de Sophie Nahum qui interview depuis plusieurs années les survivants des camps de la mort.

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 22:02

Jang HaeJoon, enquête sur la mort de Ki Do Soo homme qui a chuté alors qu'il escaladait une montagne. L'inspecteur est troublé par la beauté de la jeune veuve.

Intrigue policière et amour impossible s'entremêlent. Le scénario est ridiculement alambiqué, sur fond de psychologie lourdingue. La réalisation à l'esthétique soignée qui aurait pu être extrêmement séduisante devient maniérée au contact de ce récit nébuleux. L'ensemble en devient grotesque.

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